La peur.
Perséphone était cloitrée dans sa fierté et dans le manoir qui l'avait vu naitre, des siècles avant cela. Elle y régnait en maitresse, maitresse de ses actes, dominatrice de ceux qui y entraient.
Lupa avait quitté les lieux. Tout était vide, désormais. Mais son coeur n'avait pas besoin d'être comblé par des lâches, et elle était assez grande pour se reconstruire toute seule. Elle était sortie de bien des relations, avec des vampires, des chevaliers... Et désormais, avec des loup-garous. Adieu, Lupa. Mais la blonde avait beau garder sa froideur habituelle, son port altier...
Les promesses écoeurantes de Ray ne lui faisaient plus garder le sourire. Malgré toute la volonté qu'elle avait de s'échapper de ses mains baladeuses... Sur elle pesait désormais le regard de sa soeur et de ses deux parents.
Elle était coincée. Sans Félice avec qui partager ses maux, ou Lupa pour la protéger...
Elle était à la merci de l'avenir qu'on lui avait tracé.
Ce qui conduisit quelques jours après Ray à précipiter le mariage. Le joli jardin secret de la blonde fut atrocement violé par les pas de la famille qui se préparait à assister à l'enchainement de Perséphone. En robe blanche, la vampire retint ses larmes, regardant les mésanges piailler et s'envoler, effrayées par la voix forte de Ray qui s'exclamait:
- Oui, je le veux !
- Et vous, mademoiselle de Brières ?
- Je... Je le veux.
La voix de Perséphone s'étrangla, son estomac étant noué. Malgré son dos droit et ses talons, elle était plus petite que le chevalier, qui l'écrasait de sa hauteur. Les applaudissements étaient polis, mécaniques, comme un roulement de tambour sinistre annonçant la suite des événements. Elle se tenait là, figée dans sa robe immaculée, les mains tremblantes et crispées autour du bouquet qu'elle voulait briser en deux. Ray se pencha vers elle avec un sourire carnassier, son regard fier et possessif.
- Eh bien, ma belle, il est temps de sceller tout ça, murmura-t-il, approchant son visage du sien.
Le cœur de Perséphone battait si fort qu'elle crut qu'il allait éclater. Non. Elle ne pouvait pas. Elle ne voulait pas.
D'un geste brusque, elle posa une main glaciale sur le torse de Ray, le repoussant légèrement.
- Non.
Un silence s'abattit sur l'assemblée. Les invités se regardèrent, choqués, certains chuchotant déjà. Adèle s'apprêtait à se lever, alerte, et Ray fronça les sourcils, l'air incrédule.
- Pardon ?
- Non, répéta Perséphone, cette fois plus fort, sa voix tranchante comme un éclat de verre. Je refuse de t'embrasser. Je refuse tout cela.
Elle fit un geste large de la main, désignant les guirlandes, les invités, les roses écrasées sous leurs pieds. Son regard brillait d'une rage contenue.
- Je refuse cette farce. Ce mariage n'a aucun sens. Et toi... toi, tu n'as aucun droit sur moi.
Ray devint rouge de colère. Il fit un pas en avant, sa voix grondant comme un orage :
- Tu es déjà ma femme. Tu n'as pas le choix, Perséphone.
Mais avant qu'il ne puisse dire ou faire quoi que ce soit d'autre, une ombre imposante se détacha de la foule. Dracula s'avança lentement, majestueux, ses yeux glacials transperçant sa fille comme un poignard. Il s'arrêta à quelques pas d'elle, sa cape sombre flottant dans le vent, et prit la parole d'une voix basse mais terrifiante.
VOUS LISEZ
Excusez-moi, c'est ma fiancée ! [GxG]
Roman d'amour*Tu faisais la fière, tu paradais avec des femmes comme trophées. Je n'aime pas l'arrogance. Et tu n'aimes pas qu'une femme le soit plus que toi. Tu les veux en laisse, n'est-ce pas, puppy ? Mais tu sais bien que moi je serais indomptable. Tu veux q...