Excusez-moi, c'est ma fiancée ! [GxG]

Chapitre 42: Folie à deux

S'il y avait bien une personne sur terre qui aurait pu dire à Lupa de fermer sa gueule sans qu'elle n'explose, c'était bien Perséphone. Celle-ci semblait avoir particulièrement bien compris la logique de la loup-garou. Les actions valaient bien plus que les mots.

Lupa la regarda, sourcils froncés, sentant le genou de la belle blonde se frayer insidieusement un chemin entre ses deux cuisses, cherchant, trouvant...

Le sourire de Perséphone valait mille femmes nues aux yeux de Lupa. Elle qui n'avait connu son propre désir qu'à travers une sexualité déjantée, elle n'avait comme objet de comparaison toute la lubricité du monde. Son esprit se troubla lorsqu'elle regarda Perséphone porter la rose à son nez, la fixant toujours, alors que son genou décrivait des petits cercles autour de son entrejambe.

Qu'est-ce qu'il se passait. Lupa n'en avait aucune idée mais elle aurait rêvé d'être à la place de la rose, si proche de son beau visage... Un soupir rauque traversa la barrière de ses lèvres, non pas d'ennui. Il semblait qu'il n'y avait que Perséphone et elle à table, l'une en face de l'autre, et son genou qui commençait à sincèrement se rapprocher de...

Ce fut presque avec un grognement de frustration qu'elle entendit sa mère en bout de table l'interpeller. Elle tourna lentement la tête vers elle, la jambe de Perséphone retrouvant sa place initiale tranquillement. Ce fut le moment où Mia regarda la conversation entre les deux louves, Félice en profita pour se tourner vers Perséphone et lui murmurer:

- Mia m'a embrassée.

La délicieuse vampire ne daigna pas décoller de ses yeux la lubricité que la vue de Lupa lui inspirait, et tourna galamment sa tête en levant un sourcil:

- Encore ?! Tu veux que je la...

- Non, je veux dire, on s'est embrassées, déclara la magicienne en se trémoussant sur sa chaise comme une gamine de douze ans. 

- Oh. 

Le visage de Perséphone passa par plusieurs émotions, se figeant sur une petite moue amusée:

- C'est pour ça que vous avez l'air de sortir toutes deux d'une comédie romantique américaine. 

- Je prend le compliment.

- Tu peux, tu es rayonnante. Elle s'est excusée ?

- Plusieurs fois. Je la pardonne.

- Trop bon, trop con.

- Dit-elle, dit la rousse avec un léger froncement de sourcils. Elle t'a donné une rose et tu lui tombes dans les bras.

Le visage placide et la beauté froide de Perséphone s'égaya soudain lorsqu'elle rougit, et baissa les yeux, bafouillant d'un air gêné:

- Pas du tout.

- C'est ça, la taquina la magicienne, amusée. Pense à te protéger ce soir, parce que là elle est prête à te demander en mariage.

La rousse éclata de rire mais le visage de la vampire se rembrunit finalement, ses yeux fusillant du regard Lupa alors qu'elle répondait d'un air digne:

- Je ne l'aime pas. Je suis fiancée à Ray.

- ... Comme tu veux. 

La soirée alla bon train, Lupa regardait d'un air pensif les fantômes passer, allant et venant pour apporter les plats. Ce soir, Dracula et Elizabeth ne se retenaient pas. Au menu, un cerf encore vivant fut posé sur la table, le regard de Lupa s'éclaira et elle se tourna vers Perséphone comme un enfant vers sa mère:

- Hé ! T'as vu ça ? C'est complètement dingue !

La blonde rit doucement, et lui dit d'un air princier, lui lançant un regard attendri qu'elle ne voulait pas vraiment lui adresser: