Félice avait continué de parler avec Mia (même si bafouillé aurait été plus exact) jusqu'à ce que l'arrivée de Lupa fasse bouger la pièce comme si elle était vivante. Le regard que la loup-garou posa sur le buste d'une fantôme, en descendant les escaliers, fit claquer les fenêtres de la cuisine. Avertis par son pas lourd, Adèle sortit de la cuisine pour la regarder à son tour.
La louve avait drapé sur son corps une chemise verte jade dont tout les boutons étaient fermés (ce qui était surprenant, vu l'étonnante capacité de Lupa à toujours vouloir exhiber son corps), ainsi qu'un pantalon large qui bouffait ses hanches et réhaussait son postérieur. Elle avait des bijoux dorés, faisant ressortir la couleur de ses yeux jaunes, et sa peau chocolat. Même Félice devait l'avouer: elle était superbe.
Il y avait quelque chose dans sa démarche de puissant, de charnel, d'inévitable. Lupa regarda de son oeil fier Félice la regarder bizarrement, croissant à la main, Mia n'avoir d'yeux que pour la rousse, Dracula au fond dans la cuisine, Elizabeth qui avait baissé son journal pour la regarder... Et Adèle qui lui sauta au cou:
- Lupa ! Tu as bien dormi ?
- Ouais, répondit la brune en serrant le moins possible la jolie vampire dans ses bras.
Félice remarqua lorsqu'elle se mouvait qu'elle avait un col roulé en dessous de sa chemise d'une couleur assez proche de sa couleur de peau, certainement pour ne pas attirer l'attention.
- Cachottière, murmura Mia en regardant l'exact même détail.
Félice se sentit mal à l'aise d'entendre la louve à côté d'elle ricaner en voyant Adèle se presser ainsi contre une femme qui ne lui prêtait que peu d'attention. Elle fit un petit signe de tête à son amie pour lui dire bonjour, mais pas plus. Elle n'avait pas envie de faire semblant de lui accorder son amitié, pas aujourd'hui.
Se levant avec lassitude, elle monta les escaliers qui menaient à l'étage des chambres, sous le regard interloqué de Mia qui déplaça ses yeux fendus sur son corps de dos.
Sur les marches branlantes, elle croisa la silhouette fine et pâlotte de Perséphone qui avait de longues cernes sous les yeux. Celle-ci était drapé d'un peignoir qui couvrait tout son corps, d'un rouge sang. Ses cheveux étaient attachés en un chignon haut et elle avait des lunettes à monture dorée. Même sans avoir d'attrait pour elle, Félice devait avouer qu'elle était magnifique, même au réveil.
- Bonjour, Félice.
- Salut, répondit la rousse, à court de souffle.
Perséphone s'arrêta devant elle pour poser sa main gracieuse aux ongles courts sur l'épaule de la magicienne qui lui offrit un sourire intimidé.
- Moyennement, et toi ?
- Pas beaucoup, avoua Perséphone en détournant le regard, ses joues se colorant légèrement.
- ... Lupa, n'est-ce pas ?
- Oui.
- C'était... Enfin, je suis surprise. Après ce que tu m'as dit, tu semblais déçue par elle, blessée. Logiquement, j'aurais pensé que vous auriez arrêté.
- Chut, intima la blonde alors que ses joues redevenaient livides et son air plus fermé et froid, comme à son habitude. Ne parlons pas de ça ici.
- O-oui, pardon !
Félice monta à l'étage, embarrassée d'avoir gêné son amie, qui descendait dignement les marches pour ignorer superbement Lupa et dire bonjour à sa famille. Elle posa ses pieds sur le parquet miteux qui craqua, regardant par les fenêtres. Le soleil s'infiltrait dans la résidence comme un espion dans une base militaire. Timide, il englobait tout le couloir, le rendait jauni, comme dans un vieux film des années 80.
Elle en ouvrit quelques unes, reniflant quelque peu, surprise par la rosée du matin et l'air frais qui s'engouffra dans ses poumons, la revitalisant. Passer tant de temps en compagnie de loup-garous et de vampires, c'était devenir complètement fou. Les vampires étaient connus pour être manipulateurs, et les loup-garous pour n'avoir aucune morale.
Entre Amande qui fiançait sa fille sans lui demander son avis, Dracula et Elizabeth qui faisaient peser toutes leurs attentes sur leur fille ainée, Perséphone qui semblait tomber amoureuse de la pire des femmes, Adèle qui voulait aussi la conquérir... Félice inspira un grand coup.
-... Comment ça, à l'hôpital ?
Félice tendit soudainement l'oreille, se figeant. C'était la voix de Ray qui retentissait faiblement dans le couloir.
- Non, bien sûr. Je suis en train de conquérir ma prochaine fiancée, mais je peux... C'est sûr... Oui, okay. Je les préviendrais. ... Mais non, ça arrive. Allez, bisous.
Félice s'écarta soudainement, alors qu'une porte s'ouvrait. Un Ray livide en sortit, il remarqua la rousse:
- Mon frère est à l'hopital, il a eu un accident hier soir.
- C'est pas vrai, s'exclama la magicienne, affolée. Comment va-t-il ?!
- Il s'est foulé le poignet en faisant une mayonnaise, dit le chevalier d'un ton grave. Normalement, son diagnostic vital n'est pas engagé.
- Son... Euh... Ah oui, dit Félice alors que ses yeux s'arrondissaient et qu'elle avait une envie soudaine de rire. Bien sûr.
- Je vais aller le voir en urgence, en espérant qu'il ne soie pas... Parti en attendant, déglutit-il.
- Génial, dit la magicienne en réprimant un fou rire.
- Pardon, je vais aller l'annoncer à toutes et à tous, en espérant que ma pauvre Perséphone ne pleure pas pendant mon absence.
- Elle va être démunie, c'est sûr, assura la rousse avec un sourire en coin.
Alors que Ray se précipitait dans les escaliers comme un forcené, la magicienne explosa de rire:
- Ca se transmet dans la famille, cette intelligence, dites...
Elle vit de loin les silhouettes de Ray et Perséphone s'enlacer. "MA MIE !" dit le métisse qui était arrivé en bas dans ses bras. Pensive, Félice continua de marcher dans le couloir, regardant derrière elle les longs cheveux blonds de la vampire se balader autour d'elle.
Elle sursauta lorsqu'elle entendit une voix chuchoter à son oreille:
- Tu fais quoi ?
- M-Mia ! Ne me fait pas peur comme ça.
La louve avait posé son menton sur son épaule, droite devant elle. Félice fit un bond en arrière, gênée.
- Tu mets de la distance entre nous, remarqua la violette.
- S-sans blague, répondit la rousse, sourcils froncés. C'est un peu gênant entre nous, là...
- Pourquoi ?
- Parce que... Vu ce qu'on s'est dit, quoi ?
Mia se mordilla la lèvre en la regardant, prenant des yeux d'ange lorsqu'elle murmura d'un ton doux:
- Félice, je ne veux pas être loin de toi.
=^..^=
Passer tant de temps en compagnie de loup-garous et de vampires, c'était devenir complètement fou. Les vampires étaient connus pour être manipulateurs, et les loup-garous pour n'avoir aucune morale.
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Excusez-moi, c'est ma fiancée ! [GxG]
Romance*Tu faisais la fière, tu paradais avec des femmes comme trophées. Je n'aime pas l'arrogance. Et tu n'aimes pas qu'une femme le soit plus que toi. Tu les veux en laisse, n'est-ce pas, puppy ? Mais tu sais bien que moi je serais indomptable. Tu veux q...