Ray se tenait dans le grand hall du manoir, le visage fermé, mais une ombre de tristesse marquait ses traits. La nouvelle était tombée brusquement. Son frère, son seul lien de sang dans ce monde vaste et cruel, s'était gravement blessé. Mortellement, disaient certains. Ray essayait de garder son calme, mais une angoisse sourde lui serrait le cœur. Il rassembla ses affaires en silence, le souffle court, ses pensées tournant en boucle. Il n'avait pas vu son frère depuis des mois, pris dans les tourments de ses propres affaires, et maintenant, il pouvait le perdre sans avoir eu la chance de lui dire au revoir. Cette idée le hantait. Il se demandait comment il tiendrait face à cette absence. Chaque mouvement qu'il faisait pour se préparer au départ semblait plus lourd, comme s'il retardait l'inévitable. Mais il ne pouvait pas fuir. Il devait partir, coûte que coûte.
Alors qu'il franchissait la grande porte, il tomba nez à nez avec Perséphone. Elle se tenait là, droite, imposante, comme une silhouette de marbre sous la lueur pâle du soir. Son visage était aussi froid que le vent qui soufflait légèrement, et ses yeux, bien que perçants, ne trahissaient aucune émotion.
- Ma chère et tendre Perséphone, future femme de ma maison, murmura-t-il, inclinant légèrement la tête.
Elle le fixa un long moment sans répondre. Le silence entre eux était glacial.
- Je pars, je pars pour toujours, dit il théâtralement. C'est terrible, c'est affreux !
Elle leva les yeux au ciel imperceptiblement et hocha à peine la tête, sa voix s'élevant dans un murmure distant.
- Allez. On se revoit plus tard.
Pas un mot de plus. Aucun réconfort, aucune chaleur dans ses paroles. Ray laissa échapper un souffle tremblant, comprenant qu'il n'obtiendrait rien de plus. Il s'inclina de nouveau légèrement avant de tourner les talons, sa poitrine lourde d'amertume. Perséphone n'avait jamais été tendre, mais ce soir-là, cette froideur lui faisait plus mal qu'à l'accoutumée. Peut-être parce qu'il s'attendait à un soupçon de compassion, ou peut-être parce qu'il espérait, malgré lui, un geste d'humanité en ce moment de doute.
Ray sortit finalement du manoir, ses bottes claquant contre les pavés humides alors qu'il se dirigeait vers la calèche qui l'attendait. Le cocher, un squelette austère, leva à peine les yeux en le voyant approcher, et ouvrit la porte avec un geste automatique. Ray monta sans un mot, refermant la porte derrière lui avec un claquement sec.L
e bruit des sabots de chevaux résonna doucement dans la nuit alors que la calèche s'ébranlait, quittant les vastes terres du manoir. À l'intérieur, Ray s'affala contre le siège, son regard se perdant dans l'obscurité à travers la petite fenêtre. Le paysage défilait, mais ses pensées étaient bien ailleurs.
Dès que la calèche se fut fondue avec les arbres qui l'environnaient et l'encerclaient pour finalement l'avaler, Perséphone leva une main délicate:
- Je t'entend.
- Quoi ?! s'exclama Lupa d'un air outré. Comment t'as fait ? C'était la porte qui grinçait, c'est ça ?
- Non. Tu respires aussi bruyamment que trois hippopotames en rut.
- Alors, pour les trois hippopotames, ce n'est pas sympa mais question hormones je...
Perséphone se retourna magistralement, posant son index sur les lèvres de Lupa qui se tut en la regardant de ses pupilles fluorescentes. Perséphone ne sourit pas en la voyant, mais son visage paraissait plus détendu qu'en présence de Ray, et elle s'autorisa à tiquer lorsque Lupa entrouvrit les lèvres d'un air aguicheur.
- Tais toi. Pas ici.
- Pas ici, pas là bas, fais ci, fais ça... T'es bien à l'aise quand même, ronchonna la loup-garou
![](https://img.wattpad.com/cover/361700062-288-k498165.jpg)
VOUS LISEZ
Excusez-moi, c'est ma fiancée ! [GxG]
RomanceEnnemies to lover ⚠w/w romance fantastique, contient des scènes matures⚠ *Tu faisais la fière, tu paradais avec des femmes comme trophées. Je n'aime pas l'arrogance. Et tu n'aimes pas qu'une femme le soit plus que toi. Tu les veux en laisse, n'est-c...