Excusez-moi, c'est ma fiancée ! [GxG]

Chapitre 25: Parlotte aux jardins

Petit prélude pour annoncer que je ne sais absolument pas comment va se passer ma rentrée actuellement (je vous écris le dimanche d'avant rentrée 2024). En effet, vous savez bien que mon rythme d'écriture est plutôt bon, mais je ne sais honnêtement pas si je pourrais le tenir pendant longtemps. 

En effet, je ne peux même pas compter le nombre de passions que j'amasse et que je coltine. Ecriture, musique, théâtre, lecture, dessin... Et j'ai décidé d'acheter une tablette graphique. C'est très chronophage d'apprendre à s'en servir, et j'essaie de le faire correctement. De plus, j'ai un planning assez chargé en semaine, donc les plages d'écriture vont considérablement se raccourcir.

Au plaisir d'avoir toujours un lecteur pour lire ce que j'écris, et j'espère que cette année n'affectera pas la qualité, la quantité, et l'envie que j'aurais à écrire encore et encore !

Sur ce, bonne lecture.

- Bonjour, ma fiancée.

Ray s'inclina platement devant Perséphone, faisant tinter son armure. Il s'empressa tant à ce geste qu'il fit passer sa cape par dessus ses épaules, l'aveuglant jusqu'à ce qu'il remonte à sa taille. La blonde hocha timidement la tête en retour, serrant ses bras contre elle.

- Bonjour, Ray.

- Comment allez-vous, belle plante ? 

Belle plante ? Il me prend pour une marguerite ? Perséphone eut l'air gênée, et lui tendit la main gracieusement.

- Très bien, et vous ?

- Magnifique. Saviez-vous que le roi d'Angleterre, un cher ami à moi, nommé Uldrick III, m'avait un jour confié que les formules de politesse dans l'étiquette anglo-saxonne...

Perséphone afficha un petit sourire crispé alors qu'il semblait encore se vanter pendant plusieurs longues minutes de sa relation avec le roi d'Angleterre. Elle portait un pantalon à pattes d'éléphant ainsi qu'un col roulé qui moulait son buste et cachait les nombreux suçons qui partaient de son cou et rejoignaient ses hanches.

- ... et depuis, je ne répond jamais "ça va", je passe de suite au sujet qui m'importe !

- Et quel sujet vous importe ? demanda pensivement la vampire en songeant plus à ses courbatures douloureuses qu'à lui.

- Notre union, ma douce !

- Oui, notre union.

- Je craignait que ce ne soit vos parents qui vous obligèrent à vous fiancer avec ma personne... Est-ce vrai ?

- P-pas du tout... Je suis simplement d'un naturel timide.

Elle déglutit devant le regard inquisiteur et soudain perçant du jeune homme qui passa une main dans ses bouclettes brunes, ne la lachant pas des yeux.

- C'est  difficile pour une personne réservée de... Mais je comprend... J-je vais faire des efforts.

- Merci, mademoiselle !

Il s'approcha d'elle, effaçant le mètre de distance qu'elle avait soigneusement placé entre eux, et passa très maladroitement son bras autour de ses épaules. Perséphone n'eut pas le courage d'écouter son coeur qui lui murmurait de sursauter et de le mordre, et adopta la meilleure démarche à suivre. Elle se laissa guider contre lui, écoutant sa respiration.

- Vous êtes une déesse de beauté, déclara Ray en sentant ses joues se colorer légèrement.

Ce ne fut pas partagé par Perséphone qui se retint de dire d'un ton âpre: Ils sont tous là pour ma beauté.

- Merci, Ray.

- Et moi ? Comment me trouvez vous ?

- Euh, très charmant. 

- Merci !!! C'est ce que je pense aussi. C'est en combattant un troll dans une grotte que j'ai découvert que ce terme m'allait très bien, car j'ai fait tomber amoureuse de moi une sorcière maléfique qui devait m'aider dans ma quête de puissance et...

Les deux fiancés continuaient de parler, au loin, et Félice les regardait, accoudée à une table de jardin sur lequel elle somnolait tranquillement. Cette journée qu'elle prenait pour elle, à être songeuse et passive, ne l'empêcha pas de les écouter parler et d'intervenir à l'intention de celle qui était en face d'elle, en train de lire.

- "Sorcière maléfique". Il raconte n'importe quoi, ton jojo, fit remarquer Mia avec amusement.

- C'est ce que je me disais aussi, dit Félice en baillant, amusée. Les sorcières ne sont pas de mauvaises personnes, au contraire...

- Plus que les magiciens ? demanda la violette d'un air curieux.

Elle posa ses grands yeux sur elle, mâchonnant un bout de sa veste entre ses crocs. Félice réprima un léger sourire en répondant:

- Bonne question. Je n'ai pas réponse à tout.

Le sourire de la loup-garou redoubla. La rousse était bien différente de son ex, en tout point. De caractères, elles étaient pratiquement opposées. L'une était autoritaire, moqueuse, très typée, alors que l'autre se fondait dans l'ombre, était pensive et calme. La violette se heurtait parfois à ces différences, qui se faisaient sentir ici.

- C'est vrai, ronronna-t-elle finalement. Et c'est bien mieux comme ça.

Elle attrapa la main de Félice et porta à sa bouche son index, pour le mordiller. C'était sa façon à elle de montrer son affection, Félice n'y prêta plus vraiment attention. Les deux jeunes femmes écoutèrent à nouveau la conversation des deux fiancés non loin de là.

Perséphone avait passé une main autour de la taille de Ray, l'obligeant certainement à le laisser passer son bras autour de ses épaules à elle, moins inconvenant. Elle posait sa tête sur son épaule en regardant à l'extérieur, visiblement ennuyée.

- Voilà des choses qui ne plairont pas à Lupa, murmura Félice pour elle-même.

- Tu parles de ça ? (Elle désigna Perséphone et Ray), ou ça ?

Elle passa sa langue râpeuse contre le doigt de Félice, laissé diligemment à la commissure de ses lèvres. Gênée et surprise, la rousse sursauta et retira sa main, bredouillant en retour:

- Euh... Il est l'heure de manger, non ? On devrait y aller...

Elle se leva et partit en vitesse, les joues rouges, le coeur battant, laissant une Mia sereine autour de la petite table de jardin.

- Ce n'est vraiment pas bien de faire ça en présence de Lupa, se dit Félice en se tordant les mains, inquiète. Je ne devrais pas me laisser aller ainsi à mes sentiments, c'est mal... C'est vraiment mal de faire ça.

Adèle la regarda passer, dans l'ombre, écoutant son monologue avec une tête d'enterrement.