CHAPITRE 18 : LE CERLE

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10 H 00

I'm boarding up the windows, locking up my heart. It's like everytime the wind blows. I feelt it tearing us appart.

Je chante la chanson tout en m'activant dans la cuisine, essayant de me concentrer sur les tâches simples pour éloigner les pensées sombres de la veille. Le grésillement des œufs dans la poêle et l'odeur du café frais apportent un peu de réconfort. Je veux que tout soit parfait, comme si ce matin pouvait effacer les événements passés.

— Le chant, ça te réussit ! S'exclame Eden en entrant dans la cuisine.

— Si tu savais, répond Maddy en sirotant le jus de fruits que je viens de préparer.

Je souris en retour, laissant la bonne humeur s'installer.

— Et les pancakes sont prêts ! m'exclamai-je joyeusement, espérant que ce petit déjeuner pourra ramener un peu de normalité dans nos vies.

Je préfère ne pas penser à ce qu'il s'était passé avec Kyle la veille. Cela me déprime et je déteste être dans cet état.

On porte tous un masque pour cacher nos failles, nos peurs, nos blessures. Le mien est fait de sourires et de rires, de petites attentions et de bonne humeur apparente. Je l'ajuste chaque matin, comme un acteur qui se prépare pour la scène, pour éviter que la tristesse et l'angoisse ne transparaissent.

— Il n'y a plus de bananes ? demande Harvey en arrivant discrètement.

— Regarde sur le comptoir, lui indique Eden.

Je place deux fraises en guise de yeux et dessine une bouche avec de la chantilly et des myrtilles.

MIAM !

— Non, il n'y a plus de bananes, constate Harvey.

— Tu veux la mienne ? propose Eden.

Maddy s'arrête soudainement de manger, fixant Eden avec un regard intrigué tandis que j'essaie de ne pas comprendre son sous-entendu.

Il ne parlait certainement pas du fruit.

— Je vais m'attaquer aux cerises, finalement, murmure Harvey en s'asseyant avec nous.

— Oh là là ! Si on ne peut plus rigoler, ici !

— Tu ferais mieux de manger, Eden. Je n'ai jamais vu Tara autant dans une cuisine que maintenant, dit Maddy en se servant.

— T'abuses ! Je cuisine pas mal... rétorquai-je en croisant les bras.

— Oui, Uber Eats t'aide énormément, réplique Maddy avec un sourire taquin.

— Ah, la technologie ! ajoute Eden en riant. Un chef en un clic.

Dès lors de ma première boucher, quelqu'un nous dérangea en toquant contre la porte.

— Qui c'est encore ? ronchonne Harvey.

Eden se lève et, en ouvrant la porte, on incline tous la tête pour voir qui se trouve là.

— Depuis quand les cochons sont en liberté ? Je crois qu'on t'a pas bien dressé, lance Eden, d'un ton tranchant.

Jared.

— Toujours un sens de l'humour aussi déplorable, à ton grand âge, Eden...

Il entre dans la pièce de vie, vêtue de son petit costume.

Jared est vraiment un homme petit comparé aux trois hommes qui vivent ici.

— Tu as besoin qu'on te paie ta sortie scolaire, ou tonton John s'en est occupé ? Lâcha Harvey.

THERASYA T.1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant