CHAPITRE 26 : ARGENT EN POCHE

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13 H 45

— Rebonjour Therasya, me redit Rhys.

Un frisson me parcourt. Cet homme est carrément effrayant. Il se lèche les lèvres d'un geste lent, révélant une langue fendue en deux comme un serpent.

— Qu'est-ce que tu me veux ? L'interrogeai-je en reculant.

Il laisse échapper un petit gloussement moqueur.

Tu as peur de moi ? Et pourtant, tu partages un lit avec la pire espèce qu'il soit... Volkov doit vraiment prendre son rôle à cœur. C'est... vraiment étrange.

Je n'ai pas peur de toi. Et il ne partage pas son lit avec moi, répliquai-je d'un ton sec.

Oh, vraiment ? Parce que tout en toi me dit le contraire, rétorque-t-il en avançant d'un pas.

— Tu travailles pour le Cercle, et je sais que je suis très mépriser là-bas pour ma différence avec vous tous. John t'a envoyé ici pour quoi exactement ?

Mais qui est vraiment au commandement de cet organisation putain ?!

Rien n'est claire.

Il ne répondit pas à ma question.

— Une curieuse... Je comprends même pas pourquoi il te garde encore en vie alors que tu es tout ce qu'il déteste, ricane-t-il avant de me saisir brutalement par le bras.

Lâche-moi, soufflai-je.

Sinon quoi ? Tu vas enfin montrer ton vrai visage ? Allez, je suis curieux de voir ce que tu caches, murmure-t-il.

Sans prévenir, il me projette contre le mur. Ma tête heurte la surface avec un bruit sourd, et une douleur fulgurante envahit mon crâne. Tout vacille devant mes yeux, mais avant que je ne puisse reprendre mes esprits, il plaque son poignet contre ma bouche.

Ouvre grand. On sait tous ce que ton espèce bouffe... Allez, montre-moi ces putains de canines, sale monstre, siffle-t-il en appuyant son bras contre mes lèvres.

Arrête ! criai-je, ma voix étouffée par sa peau.

Le goût métallique envahit ma bouche, et je sens ses veines palpiter sous mes dents. Il me provoque, il veut voir ce que je suis vraiment, ce que je me force à cacher et ce que je ne suis peut-être pas.

Allez, fais-le ! rugit-il, pressant encore plus fort.

Un bruit de verrou se fait entendre brusquement. Rhys reçoit un coup violent en pleine face, le faisant reculer. Libérée de sa poigne, je tousse car ma gorge brûle encore sous la pression qu'il avait exercée. Il m'a forcée à montrer cette forme de mon être que je ne connais pas et que je ne sens pas du tout.

Peut-être que ma mère avait raison... Peut-être que je ne suis pas un Mortalys. Et c'est mieux si je ne le suis pas.

Fils de pute, s'exclame Eden en lui envoyant un autre coup, sans retenue.

T'es d'humeur sauvage, Eden... ricane Rhys en se protégeant l'œil visible, luttant pour garder son équilibre.

Il se redresse lentement, son sourire tordu malgré la douleur.

Qu'est-ce que tu fous là ?! crache Eden.

Je sens la rage vibrer dans le corps d'Eden, prête à exploser. Je pose ma main sur son épaule, essayant de canaliser son impulsivité. Si Eden va trop loin, ça ne fera qu'empirer les choses. John n'hésiterait pas à saisir l'occasion pour envenimer la situation, surtout avec la Tyrie en ligne de mire.

THERASYA T.1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant