CHAPITRE 21 : CHAMBRE ROUGE

168 28 48
                                    




RED CLUB
22 H 00

— Je n'en peux plus, soupirai-je en me laissant tomber sur une chaise près d'Harvey et Eden. Mes pieds me tuent avec ces talons, et je passe ma soirée à me faire reluquer de la tête aux pieds par ces hommes.

— Peut-être qu'il est temps de dire à Kyle que son idée est ridicule, suggéra Eden, l'air pensif.

— Non, tu crois ? rétorquai-je avec sarcasme. J'ai récolté 3 400 dollars en pourboires, tout ça parce que cette fichue nuisette colle à mes courbes comme une seconde peau. J'ai envie de vomir.

Je m'assis avec eux, épuisée, essayant de soulager mes pieds endoloris. Eden se pencha légèrement en avant, l'air préoccupé.

— Ça fait trois heures que je suis en service, je n'en peux plus ! me plaignis-je, massant mes chevilles.

— Pourquoi Kyle perd-il du temps à la faire venir ici ? demanda Harvey, visiblement désemparé.

— Je me pose la même question, ajoutai-je, jouant distraitement avec une cacahuète.

— Kyle sait ce qu'il fait...Lui seul c'est ce qu'il fait à vrai dire. répliqua Eden. Si ça peut paraître stupide maintenant, on finira par comprendre la raison. J'espère en tout cas.

Juste au moment où je pensais pouvoir enfin souffler un peu, une voix stridente et agaçante me fit sursauter. Ashley, bien sûr.

— Berta, tu as d'autres groupes de mecs à servir. Donc bouge ton cul.

Eden et Harvey échangèrent un regard complice, se retenant de rire. Quant à moi, je pris sur moi pour ne pas enfoncer la cacahuète que je tenais directement dans sa gorge.

Je me levai d'un bond, la colère me submergeant.

— Dites à Kyle que je n'en ai rien à foutre de son aide à la con et que je préfère me démerder seule, crachai-je avec mépris.

— Tu parles comme Kyle maintenant, c'est inquiétant, se moqua Eden, un sourire sarcastique aux lèvres, jusqu'à ce que je lui lance un regard noir.

Il haussa les épaules et se remit à siroter son cocktail.

— On est tes yeux derrière la tête, Tara. Ne t'inquiète pas, ajouta Harvey d'un ton plus sérieux, essayant de me rassurer.

J'hoche la tête et me remet immédiatement en service en enfilant à nouveau mes talons aiguilles.

Lorsque je montai au premier étage, je tentai de me faufiler entre la foule en évitant de renverser les boissons.

— Et voilà pour vous, dis-je en posant les verres sur une table d'hommes aux regards douteux.

L'atmosphère autour de cette table est bizarre. Je n'ai pas envie de rester plus longtemps avec eux.

Je tournai les talons pour partir lorsqu'un homme se plaça directement devant moi et m'attrapa par les hanches.

— Je peux vous aider, monsieur ? demandai-je avec ma voix la plus mielleuse et professionnelle possible.

L'homme, tatoué de la tête aux pieds, ne répondit rien et se contenta de sourire. Un sourire qui ne présageait rien de bon. Il me souleva et me déposa sur la table où se trouvèrent ses amis. Ma nuisette se redressa, dévoilant mes cuisses. Ils me regardèrent comme si j'étais un morceau de viande. Je levai les yeux au ciel, essayant de garder mon calme.

— On a besoin d'un service, dit-il enfin.

— Quel genre ?

Il s'approcha de mon oreille, son souffle chaud me fit frissonner de dégoût.

THERASYA T.1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant