Sous les Draps du Parlement [ Attal x Bardella ]

Preuve d'Amour

Point de vue de Gabriel

Gabriel était rentré chez lui, dans sa grande maison vide où il vivait seul. Ce domicile, qui semblait manquer de vie, il s'imaginait encore le partager avec l'homme qu'il aimait il y a à peine quelques heures, mais maintenant, tout cela lui paraissait si improbable.

Même dans cette maison, je ne me sens plus à l'aise. Les souvenirs que j'ai de Jordan ici sont trop douloureux. 

Gabriel était exténué, il ne tenait presque plus debout, tant le poids de ses souffrances était devenu trop lourd à porter. Il se contenta de manger, de prendre une douche, puis de se coucher, mais tout semblait si compliqué pour lui.
Dans chaque pièce où il passait, il se rappelait tous les moments partagés avec Jordan. Chaque action qu'il réalisait lui rappelait qu'auparavant, c'était avec Jordan qu'il les faisait. Il se remémorait les repas qu'ils avaient pris ensemble, ou ce matin-là où ils avaient partagé une douche. Les deux nuits qu'ils avaient passées ensemble à dormir côte à côte revenaient sans cesse à son esprit.
Jordan lui manquait tellement qu'il pouvait presque sentir la douceur de sa peau contre la sienne, les doigts brûlants de désir de son amant parcourant chaque recoin de son corps, et même le souffle chaud de Jordan caresser son visage.
Pourtant, plus rien de tout cela n'était réel, et ce soir-là, Gabriel n'eut même pas le courage de vérifier si Jordan lui avait laissé des messages en réponse au sien.

" - Gabriel, comment as-tu pu te laisser manipuler par un homme comme Bardella ? Tu aurais dû te douter que ces amourettes n'étaient qu'un prétexte pour améliorer son image politique ! Il ne t'a jamais aimé, cet individu en est incapable. Il ne pense qu'à sa carrière. 

 - Quoi ? Non, ce n'est pas vrai. Je sais que Jordan m'aime vraiment. Même s'il a fait des erreurs, je suis sûr que nous pouvons encore arranger les choses. 

- Je suis désolé, Monsieur Attal, je ne vous ai jamais aimé. Je me suis joué de vous dans mon propre intérêt. "

Gabriel se réveilla en sursaut, terrifié. Il venait de faire un cauchemar mêlant leurs problèmes actuels et le message que Jordan lui avait envoyé par le passé. Gabriel était couvert de sueur, son cœur battait à tout rompre, sa respiration était rapide et forte. Il passa presque toute la nuit à faire des cauchemars et ne dormit que très peu.

Quand le soleil commença à illuminer la pièce à travers la fenêtre, Gabriel décida de se lever. Il n'était d'humeur à rien, la douleur avait repris toute la place. Gabriel était pris par le désespoir. Il venait de perdre sa relation avec Jordan, qui lui manquait déjà terriblement, et en plus de cela, l'homme qu'il admirait le plus lui avait dit des choses horribles. Le président était en froid avec lui, et cette idée lui faisait beaucoup de mal.
Après avoir perdu son travail et Jordan une première fois, il semblait le perdre de nouveau, et cette fois-ci, son mentor également.

Son état s'était terriblement dégradé en l'espace d'une soirée et d'une nuit. Les pensées sombres étaient revenues le hanter, la vie semblait de nouveau lui filer entre les doigts, mais cette fois-ci, qui pourrait bien le sauver ?

Gabriel était tombé encore plus bas que lorsqu'il avait reçu le message de Jordan qui lui avait brisé le cœur. Il commençait sincèrement à se demander si la vie valait vraiment la peine d'être vécue. Tout lui semblait trop compliqué, tout n'était que souffrances et sacrifices. Plus rien n'avait de sens ni d'importance pour lui.

Si, il y a bien quelque chose qui compte encore, plutôt quelqu'un... Jordan compte plus que tout, mais je ne peux pas revenir vers lui, pas tant que les choses resteront telles qu'elles sont.

Gabriel se décida finalement à regarder les messages qu'il avait délaissés depuis la soirée précédente. Il prit son portable et vit les messages que Jordan lui avait envoyés.

Jordan :

" Non, Gabriel, je t'en supplie. Je ne veux pas te perdre... Je suis désolé pour tout, mais je t'aime. Je t'aime plus que tout, je serais prêt à tout pour me faire pardonner et t'avoir de nouveau à mes côtés.

Je ne voulais pas faire cette vidéo, je t'assure, mais on ne m'a pas laissé le choix. Laisse-moi une chance de t'expliquer, s'il te plaît.

Je t'en prie, ne reste pas seul. Je m'inquiète beaucoup pour toi, j'ai peur qu'on vienne m'annoncer que tu es tenté de commettre l'irréparable, pire encore, j'ai peur qu'on vienne me dire que je ne te reverrai plus jamais. Je peux comprendre que tu m'en veuilles, mais s'il te plaît, réponds-moi. J'aimerais m'assurer que tu vas bien. "

Gabriel était submergé par la douleur en lisant les messages de Jordan. Le voir dans cet état était difficile pour lui, et imaginer la souffrance qu'il endurait en pensant à lui, c'était insupportable. D'un autre côté, Gabriel mourait d'envie de lui répondre : " Rejoins-moi, ne me laisse pas seul une seconde de plus, je t'en prie. " Il voulait tant pouvoir simplement se retrouver à nouveau dans ses bras, mais ce n'était ni le bon choix pour lui, ni pour Jordan.

Gabriel :

" Jordan, tu m'as terriblement blessé à cause de cette vidéo. Le président semble être furieux contre moi, cela me fait énormément de mal. De plus, cette vidéo nuit à mon image et à celle de mon parti.

Au-delà de cette vidéo, tu as tes propres problèmes à gérer, des problèmes que tu dois régler seul. Tu dois apprendre à accepter pleinement qui tu es, à accepter ton homosexualité. Tu dois également apprendre à être indépendant. Tu l'as toujours été jusqu'à présent, mais depuis que nous avons entamé une relation, tu es devenu complètement dépendant de moi. Ce n'est bon ni pour toi, ni pour nous.

Je ne souhaite pas te pardonner, et je ne le ferai pas. "

Message envoyé.

Encore une fois, Gabriel fit un choix extrêmement difficile pour lui. Au lieu de suivre ce que lui dictait son cœur, il se sacrifia pour l'homme qui s'était servi de lui, une véritable preuve d'amour que Jordan lui-même ignorait. Malgré cela, une partie de lui en voulait vraiment à Jordan d'avoir détruit sa relation avec le président et d'avoir entaché sa carrière et son parti politique.