Doute

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Point de vue de Gabriel




Les deux politiciens arrivèrent finalement chez Gabriel. Ils entrèrent chez lui et Gabriel prépara à manger pour eux deux. Gabriel et Jordan se mirent à table, mais Gabriel remarqua très vite que Jordan ne mangeait pas.

— Tu n'as pas faim ? demandai-je, inquiet.

Jordan semblait perdu dans ses pensées, mais la question de Gabriel le ramena à la réalité.

— Non, je n'ai pas vraiment faim, répondit Jordan, un air triste affiché sur son visage.

— Un peu surprenant venant de toi, répondis-je taquin, essayant de lui changer les idées.

— C'est vrai, répondit Jordan en laissant échapper un léger rire.

— Je comprends que tu n'aies pas très faim, mais tu veux bien essayer de manger un peu ? S'il te plaît, demandai-je gentiment.

— Si c'est toi qui me le demandes.

Jordan commença à manger, mais son visage montrait que ce n'était pas facile pour lui.

Il ne va vraiment pas bien au point où même manger semble être devenu compliqué pour lui.

Jordan se força du mieux qu'il put, mais malgré cela, il ne mangea pas beaucoup. Lorsqu'ils finirent tous deux de manger, ils s'installèrent dans le lit de Gabriel. Jordan était blotti dans les bras de Gabriel. Il n'allait pas bien, mais on pouvait lire sur son visage que la présence de Gabriel le rassurait.

— Tu es fatigué ? demandai-je silencieusement.

— Oui, mais je ne veux pas dormir tout de suite, répondit Jordan en chuchotant également.

— Pourquoi ça ? demandai-je, intrigué.

— Parce que je ne veux pas être à demain. Je veux profiter de toi un peu plus encore, répondit Jordan.

Il ne semble vraiment pas bien réagir face à la situation. Il ne mange plus, il a peur d'être à demain.

Gabriel était désemparé face à la situation. Il ne savait pas quoi faire pour aider Jordan dont la santé mentale semblait se dégrader. De plus, il avait peur en voyant que l'homme était très attaché à lui. D'un côté, il était heureux de voir que Jordan l'aimait énormément, mais il avait l'impression que toutes ses décisions et ses ressentis étaient basés sur lui, comme si Jordan faisait une dépendance affective à son égard.
Tout cela n'était pas bon pour lui, surtout que leur relation restait très floue. Ils avaient passé des moments intimes tous les deux, mais jusque-là, leur relation ressemblait plus à une aventure temporaire plutôt qu'à une relation sérieuse. Gabriel ne souhaitait pas perdre Jordan, mais il y avait trop de non-dits, trop peu de clarifications et leur relation commençait à flancher du mauvais côté.

J'aimerais bien lui parler de tout ça, mais il est déjà assez préoccupé par ses problèmes comme ça. Mieux vaut attendre qu'il aille mieux plutôt que de le bousculer une fois de plus.

— Je comprends, moi aussi je veux pouvoir profiter de ce moment le plus longtemps possible, mais tu as besoin de sommeil pour demain. Tu te sentiras sûrement mieux après avoir dormi, répondis-je, un goût amer à la bouche avec toutes les pensées qui me traversaient l'esprit.

— C'est vrai, allons dormir alors.

Jordan se redressa afin de se retrouver à hauteur du visage de Gabriel. Ils se regardèrent dans les yeux, leurs regards semblant tous deux remplis de doutes et de passion l'un pour l'autre. Cette image fit si mal à Gabriel qu'il crut qu'il allait pleurer, mais il ne pouvait pas se permettre de céder vu l'état dans lequel était Jordan.

Ils commencèrent à s'embrasser, la chaleur de leurs doigts caressant la peau de l'autre, leurs lèvres brûlant de désir, comme si leurs êtres tout entiers s'abandonnaient à la flamme de leur amour et s'embrasaient. Mais, perdues dans ces flammes, se trouvaient tous leurs doutes et leurs incertitudes semblant venir refroidir l'atmosphère comme si, encore une fois, une force extérieure mettait tout en œuvre pour éteindre ces flammes et les priver de leur amour.

Lorsque leurs lèvres se séparèrent, Gabriel eut l'impression l'espace d'une seconde qu'il allait perdre cette sensation pour toujours. Cette idée le terrifia et il n'eut d'autre choix que de faire confiance à Jordan et d'avoir espoir en eux.

Finalement, ils se souhaitèrent tout simplement bonne nuit, avant de s'endormir pour la seconde fois l'un avec l'autre.

Gabriel se réveilla après une longue nuit de sommeil. Il lui fallut quelques secondes avant de se rendre compte que Jordan n'était plus là. Inquiet de constater l'absence de l'homme, il se leva en sursaut avant d'entendre des gouttes d'eau tomber au sol : Jordan était sous la douche.

— Jordan ? Prononçai-je.

— Oui ? répondit-il, le son de sa voix étouffé par les bruits de l'eau qui coulait.

— Tu vas bien ? Demandai-je, inquiet de savoir si l'état de l'homme s'était aggravé ou non.

— Je vais bien et toi ? Répondit Jordan.

— Oui, ça va, merci.

Gabriel était surpris de la réponse de Jordan, mais lorsqu'il sortit de la douche, Jordan affichait un beau sourire comme il en avait habituellement.

— Bonjour toi, bien dormi ? Demanda Jordan.

— Très bien et toi ? Demandai-je, toujours aussi perplexe.

— Étonnamment oui, répondit Jordan.

— Tu es sûr que ça va ? Tu n'avais vraiment pas l'air bien hier, répondis-je d'un air suspicieux.

— Marine m'a envoyé un message pour me présenter des excuses. Elle a dit qu'elle était désolée pour ce qui s'était passé hier et qu'ils avaient besoin d'un peu de temps pour digérer l'info. Je ne dis pas que ce qui s'est passé hier ne m'atteint plus, mais je suis vraiment content de voir qu'ils le prennent bien finalement.

— C'est une bonne nouvelle, ça, je suis content pour toi.

Gabriel était toujours un peu inquiet par rapport au parti de Jordan, mais il était content de voir que les choses semblaient s'arranger et il était vraiment heureux de revoir Jordan à nouveau avec le sourire.

Sous les Draps du Parlement [ Attal x Bardella ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant