Dure Réalité

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Point de vue de Gabriel




Gabriel sortit du bureau d'Emmanuel. Il était soulagé de voir que le président avait bien pris la situation, mais il était toujours inquiet pour Jordan. De plus, les soupçons d'une potentielle relation entre eux étaient nés chez les citoyens français, les mettant tous deux dans une situation délicate.

Il tenta d'appeler Jordan plusieurs fois et lui laissa des messages, mais il ne reçut aucune réponse. Gabriel commençait à être pris par la panique. Il se faisait des films dans sa tête. Sa respiration devenait de plus en plus saccadée, comme si l'air lui manquait. Alors il se dirigea vers la sortie de l'Élysée afin de se calmer et décida de se rendre aux locaux du RN pour retrouver Jordan, mais à peine atteignit-il la sortie de l'Élysée qu'il le vit.

Jordan était juste là, son regard semblait être empli de haine et de tristesse à la fois. Sa tête était baissée en direction du sol, comme s'il avait perdu toute la force et le courage qui l'animaient jusque-là. Gabriel s'approcha de lui silencieusement et s'arrêta juste devant lui. Il ne savait quoi dire ou faire, ne voulant pas blesser l'homme qu'il aimait encore plus qu'il ne l'était déjà.

À peine Gabriel trouva les mots justes pour ouvrir le dialogue que Jordan se rapprocha un peu plus de lui avant de déposer sa tête délicatement sur son torse et commença à sangloter légèrement.
C'était la première fois que Gabriel voyait Jordan dans cet état-là. Il l'avait déjà vu mal en point plus d'une fois et ce n'était pas la première fois que Jordan se réfugiait dans ses bras, comme Gabriel le faisait en cas de besoin. Mais c'était la toute première fois que Gabriel voyait des larmes couler sur les joues de Jordan. Alors, il le prit dans ses bras sans dire un mot, essayant de le calmer du mieux qu'il pouvait.

En voyant que Jordan retrouvait ses repères petit à petit, Gabriel tenta de lancer la conversation afin de comprendre ce qui s'était passé.

- Tu vas mieux, Jordan ? prononçais-je calmement.

Un peu mieux, répondit Jordan presque inaudiblement.

Tu veux m'expliquer ce qui s'est passé ? demandais-je, inquiet et intrigué.

Oui, je veux bien, répondit Jordan tout en séchant ses larmes.

On va dans ma voiture et tu m'expliques ? Comme ça, je te ramène chez moi et on passera la soirée ensemble. Tu peux même rester dormir si tu veux. Je préférerais que tu ne restes pas seul ce soir.

Jordan répondit d'un simple signe de la tête, semblant être d'accord avec Gabriel. Les deux hommes se dirigèrent vers la voiture de Gabriel et s'y installèrent.

Il fallut quelques minutes à Jordan pour qu'il puisse se lancer et expliquer à Gabriel ce qui s'était passé.

- Je ne pensais pas que se prendre des insultes homophobes en pleine face ferait si mal. Ça ne fait que peu de temps que je me suis rendu compte de mon homosexualité et c'était la toute première fois que je recevais ce genre d'insultes, tout en sachant que cette fois-ci c'était bien réel.
Le pire dans tout ça, ce ne sont même pas les insultes qu'ils m'ont dites, mais les critiques qu'ils ont pu faire à ton égard. Ça m'a mis hors de moi, j'aurais été prêt à sauter sur le prochain qui aurait mal parlé de toi. Et maintenant que je connais cette souffrance, j'ai tellement mal pour toi en me disant que tu as connu et que tu connais ça depuis si longtemps.

Gabriel était paralysé face à ce que venait de dire Jordan. Ce qu'il redoutait le plus pour lui était arrivé et il savait à quel point ça faisait mal. En voyant Jordan commencer à pleurer de nouveau, des larmes coulèrent également sur les joues de Gabriel en voyant à quel point il n'allait pas bien. Il le prit dans ses bras encore une fois, essayant de lui montrer qu'il n'était pas seul.

- Ça va aller, Jordan, je suis là pour toi, prononça Gabriel chagrinement. 

En entendent cela, Jordan se laissa pleurer dans les bras de Gabriel, ne pouvant plus contenir cette souffrance qu'il avait accumulée. Gabriel était à la fois triste et content de voir Jordan réagir de cette manière-là. Il détestait le voir dans cet état, mais il était content de voir que Jordan s'était complètement ouvert émotionnellement. Il savait à quel point c'était difficile pour lui de s'ouvrir aux autres et de partager ses peines, accordant difficilement sa confiance.

Sous les Draps du Parlement [ Attal x Bardella ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant