Jour des élections

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Point de vue de Gabriel




Cela faisait deux jours que le débat entre les deux hommes avait eu lieu, et le jour tant attendu était enfin arrivé. C'était le jour des votes pour les élections européennes.

Malgré cela, Gabriel s'en souciait peu. Il n'arrêtait pas de repenser à ce qu'il s'était passé après le débat. Il regrettait sincèrement ce qu'il avait pu dire à Jordan, même si son comportement n'en était pas moins pardonnable.

Je n'aurais pas dû lui dire ça. Malgré ce qu'il a fait, je ne peux m'empêcher de m'inquiéter pour lui, de tout le mal que j'ai pu lui causer. Je ne peux plus me mentir à moi même, je l'aime trop pour abandonner le peu qui nous unit lui et moi. Il faut que j'aille m'excuser auprès de lui, et essayer de réparer mes erreurs si cela est toujours possible.

Gabriel ne perdit pas une seconde de plus et envoya un message à Jordan, maintenant qu'il avait les idées claires concernant ses sentiments envers l'homme.

"Bonjour Jordan,

Je voulais m'excuser pour tout ce que j'ai pu dire la dernière fois que l'on s'est vus. J'étais pris par la colère, et les mots ont dépassé ma pensée. Je n'ai pas réfléchi aux conséquences que mes paroles auraient sur toi, et je regrette sincèrement ce que j'ai fait. Alors je t'en prie, oublie tout ce que j'ai pu te dire.

J'avais peur, j'étais terrifié par les sentiments que j'avais pour toi, et par les tiens. J'avais peur des conséquences que cela pouvait avoir sur nos carrières, à tel point que je ne me suis pas rendu compte du courage dont tu as dû faire preuve pour faire le premier pas vers moi. Je m'en veux terriblement pour cela, et plus encore, je m'en veux de ne pas avoir su faire preuve du même courage que toi plus tôt. Pardonne-moi pour tout."

Gabriel hésita un instant avant d'envoyer ce message dans lequel il était si vulnérable, lui rappelant les mauvais souvenirs de la dernière fois où il vit Jordan. Mais il ne pouvait plus continuer de fuir, il devait surmonter ses peurs.

"Envoie du message"

En appuyant sur le bouton "envoyer", Gabriel se sentit soulagé. Comme si une immense peine qui pesait sur ses épaules s'était volatilisée.

Après s'être enlevé ce poids de sa conscience, Gabriel revint à la réalité. C'était le jour des élections, il devait aller voter et rejoindre son parti en attendant les résultats.
Alors il se rendit jusqu'à sa voiture et alla au bureau de vote. Une fois arrivé, il prit des bulletins de vote, rentra dans l'un des isoloirs, et lorsqu'il vit le bulletin du Rassemblement National, son cœur se serra un instant.
Il aimait Jordan, mais il était totalement opposé à ses idéaux politiques. En temps normal, ce n'est pas forcément un problème dans une relation, mais en tant que politiciens, c'est une autre histoire. Leur rivalité politique et leur travail même étaient en opposition avec leurs sentiments. Cela inquiétait beaucoup Gabriel, mais pas au point de renoncer à ses sentiments pour Jordan.

Gabriel déposa finalement son bulletin de vote dans son enveloppe, se dirigea vers l'urne et la glissa dedans.

Après avoir voté, il reprit sa voiture et se rendit à l'Élysée pour rejoindre Macron et le reste de son parti en attendant les résultats des votes.

Gabriel, en arrivant devant le bureau du président, toqua à la porte.

- Entrez, je vous prie, prononça l'homme.

- Bonjour, Monsieur le Président, répondis-je, gaiment.

- Ah, bonjour Gabriel, je t'attendais. Je tiens à te féliciter pour tout ce que tu as fait durant ces élections. Tu as été parfait, merci beaucoup.

Après tout ce que Gabriel avait vécu ces derniers temps, avec la charge monstrueuse de travail et ce qu'il se passait avec Jordan. Un moment de répit avec en plus la reconnaissance de tout le travail et des efforts qu'il avait faits de la part de l'homme qu'il admirait lui fit beaucoup de bien.

- Merci beaucoup, Monsieur le Président, répondis-je, un sourire aux lèvres.

- Allons rejoindre les autres en attendant les résultats des élections. Il ne faudrait pas manquer ça après le combat acharné que nous avons menés.

- Cela serait ennuyeux en effet. Je vous suis dans ce cas.

Emmanuel Macron et Gabriel sortirent du bureau et se rendirent vers la salle où le reste de leur parti attendait.

En parcourant les longs couloirs vides de l'Élysée, Gabriel ne put s'empêcher de repenser à Jordan. Il prit son téléphone en main, mais n'avait toujours pas reçu de réponse de sa part.

Avec le résultat des élections qui va avoir lieu, il n'a pas dû faire attention à ses messages, pensais-je.

Une fois arrivé dans la salle, il salua les membres de son parti qui étaient présents et commença à discuter de manière amicale avec eux en attendant les résultats.

Malgré les discussion diverses et variées qu'il avait avec ses collègues de travail, il ne pouvait s'empêcher de vérifier son portable régulièrement. Cherchant la moindre trace d'une notification venant de Jordan, mais il n'en était rien.

Après avoir passé deux bonnes heures à discuter, l'heure des résultats des élections arriva. Et alors que le décompte commençait, il reçut un message de Bardella. Il l'ouvrit, anxieux et enthousiaste à la fois, mais ce qu'il lut le plongea dans un désespoir complet, le déconnectant totalement du monde réel.

"Message reçu"

"Je suis désolé, Monsieur Attal, je ne vous ai jamais aimé. Je voulais juste vous déstabiliser pendant les élections, et je crois avoir réussi mon coup."

Alors que les larmes commençaient à monter, Gabriel fut ramené à la réalité par la surprise des gens tout autour de lui marquant leurs visages. Il releva la tête et vit le résultat des élections. Une victoire écrasante pour le Rassemblement National avec plus de 33 % des votes.
Jordan avait gagné, il avait gagné les élections, mais il avait aussi gagné cette guerre des sentiments.
Gabriel, dépassé par ses émotions, se précipita vers les toilettes et s'y enferma. Il regarda son reflet dans le miroir, les mains sur la vasque, supportant le poids de son corps. Il ne voulut plus contenir ses larmes, mais il ne pouvait pas se permettre de craquer, pas maintenant. Il ouvrit le robinet et se jeta de l'eau froide au visage. Il souffla un coup et retourna auprès du président.

À peine Gabriel aperçut Macron, qu'il vit l'inquiétude sur son visage. La panique débordait dans son regard. En voyant cela, Gabriel se rendit compte de la gravité de la situation, lui qui n'avait toujours pas réalisé ce qui était en train de se passer avec toutes ses émotions qui le tourmentaient.
Macron, dépassé par la situation, organisa une réunion d'urgence, Gabriel en faisait évidemment partie.

Du côté de Jordan, tout semblait aller pour le mieux. Son parti se réjouissait de leur victoire et de l'élection de Jordan au Parlement européen, même si la joie ne semblait pas être aussi présente sur le visage du principale concerné, Jordan.

Sous les Draps du Parlement [ Attal x Bardella ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant