Sacrifice

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Point de vue de Jordan




Jordan parcourait les longs couloirs vides du bâtiment, se dirigeant vers la sortie.

Chaque pas qu'il faisait était un peu plus difficile, et à chaque bruit de ses pas, il ressentait un poids de plus sur ses épaules. S'éloignant peu à peu de la scène où il venait de mettre fin à son engagement politique.

Les larmes coulaient abondamment sur son visage, mais ce n'étaient pas des larmes de regret. Jordan savait qu'il avait fait le bon choix, malgré tout, il souffrait énormément. Il venait de tourner la page sur les douze dernières années d'efforts qu'il avait fournies. Douze ans de sa vie, qu'il avait entièrement consacrés à son parti.

Jordan était brisé, perdant peu à peu tout espoir en ce en quoi il croyait depuis si longtemps. Mais, perdu dans cette obscurité morne, il restait encore une faible lumière qui lui montrait la voie vers un avenir incertain, mais heureux.

Malheureusement pour lui, cette lumière dormait toujours et risquait de s'éteindre d'un moment à l'autre. Et alors que Jordan avait plus que jamais besoin de Gabriel, celui-ci ne serait pas là pour l'éclairer comme il l'avait toujours fait jusque-là.

Jordan se hâta de quitter le bâtiment et de rejoindre sa voiture, ne voulant pas être confronté aux journalistes, surtout dans cet état.

Une fois arrivé, il se rendit directement à l'hôpital où se trouvait Gabriel. Il avait besoin de sentir la chaleur de sa main une nouvelle fois.

Pendant presque tout le trajet, son téléphone n'arrêta pas de sonner. C'était probablement Marine Le Pen ou d'autres membres de son parti, mais il ne voulait pas répondre. Il n'avait plus rien à faire avec ses anciens collègues.

Arrivé devant l'hôpital, il rejoignit la chambre de Gabriel, où se trouvaient cette fois-ci, en plus de Stéphane et Fanny, le président Emmanuel Macron.

Il s'arrêta quelques secondes avant d'ouvrir la porte, se préparant psychologiquement aux échanges qu'il aurait avec ces trois personnes. Puis, finalement, il entra.

Encore une fois, Jordan interrompit la conversation en entrant dans la pièce.

Un silence s'installa lorsque les trois personnes se tournèrent vers lui, toutes avec un regard rempli de peine et d'inquiétude. Mais au-delà de cela, on pouvait clairement voir qu'elles ne savaient pas quoi dire à Jordan, qui venait de renoncer à tout pour l'homme qu'il aimait.

Jordan ne prit même pas le temps de saluer le président. Il s'installa directement à côté de l'homme endormi, attrapant sa main et la rapprochant de son visage, voulant sentir sa chaleur sur ses joues. Le touché du premier ministre lui manquait terriblement.

Il avait pris l'habitude de rester discret sur sa relation avec Gabriel. Mais maintenant que la France entière était au courant et que son mental flanchait, il ne comptait plus se retenir de profiter autant qu'il le pouvait de la chaleur de son amant.

Cela ne faisait que quelques secondes que Jordan était entré dans la pièce, mais le silence qui régnait était pesant.

Il sentit une main se poser dans son dos, avant d'entendre Macron lui dire ces mots :

—  Vous avez été courageux, Jordan. Je ne peux qu'admirer ce que vous avez fait aujourd'hui.

La voix du président se voulait réconfortante, et c'était sûrement le cas. Suffisamment pour que Jordan se laisse pleurer devant les trois autres personnes présentes.

C'était la première fois en douze ans que Jordan pleurait devant quelqu'un d'autre que Gabriel, qui était la seule personne qui avait eu le droit de voir autre chose que Bardella.

Sous les Draps du Parlement [ Attal x Bardella ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant