Sous les Draps du Parlement [ Attal x Bardella ]

Terrifié

Point de vue de Jordan




Alors que Jordan s'apprêtait à faire le dernier pas, il sentit son téléphone vibrer dans la poche de sa veste, un frisson lui parcourant le corps.

En voyant l'origine de cet appel, son cœur s'embrasa d'espoir. C'était l'hôpital où Gabriel se trouvait, et lorsqu'on lui annonça que ce dernier s'était enfin réveillé, des larmes commencèrent à couler le long de ses joues.

Il était prêt à tout pour que Gabriel ait la meilleure vie possible, mais à cet instant précis, il prit conscience de son erreur.

Comment avait-il pu croire qu'il n'avait fait que contribuer au malheur de l'homme qu'il aimait après tout ce qu'ils avaient partagé ? Comment avait-il pu penser que Gabriel irait mieux sans lui, alors que c'était son absence qui avait conduit à sa tentative de suicide ?

Jordan réalisa enfin la souffrance qu'il s'apprêtait à infliger à Gabriel s'il décidait d'en finir. Cette même souffrance qui le dévorait depuis que son amant avait essayé de mettre fin à ses jours. Il en avait fini avec les mensonges qu'il se répétait à lui-même.

Jordan ne désirait plus qu'une seule chose, revoir Gabriel et pouvoir le serrer à nouveau dans ses bras.

Alors, sans plus attendre, il descendit de la rambarde avant de se précipiter vers l'hôpital.

Il courut de toutes ses forces, ne voulant pas perdre une seule seconde de plus.

Son téléphone vibra à plusieurs reprises, mais cela n'avait plus la moindre importance pour lui. Tout ce qu'il voulait, c'était retrouver Gabriel.

Arrivé devant l'hôpital, il y entra et se dirigea vers la chambre de Gabriel. Dans le couloir, juste devant la chambre, il vit Stéphane et Fanny discuter avec l'un des infirmiers.

Jordan ne comprenait pas pourquoi ils attendaient là, devant la chambre de l'homme, jusqu'à ce qu'il arrive face à celle-ci et aperçoive le lit, complètement vide.

— Où est Gabriel ? Demanda Jordan, complètement perdu.

L'infirmier eut du mal à soutenir le regard de l'homme qui avait passé ses journées entières au chevet de son amant.

— Il s'est enfui, nous avons essayé de le retenir, mais nous n'y sommes pas parvenus, et nous n'avons aucune idée d'où il a pu aller.

Jordan sentit la peur monter en lui en entendant cela. Où Gabriel pouvait-il bien être allé ?

Stéphane et Fanny tentèrent de parler à Jordan, mais celui-ci n'écouta pas un mot de ce qu'ils disaient.

Il prit son portable, ayant l'intention d'appeler l'homme. Il vit les nombreux appels manqués de celui-ci, ce qui lui rappela de mauvais souvenirs.. En accédant au contact de Gabriel, il revit le message qu'il lui avait envoyé, et enfin, il comprit.

Sans plus attendre, Jordan se retourna et reprit le chemin qu'il venait d'emprunter, dans le sens inverse. Laissant les trois autres personnes sur place, sans aucune explication.

Il se remit à courir dans les longs couloirs du bâtiment, avant d'atteindre la sortie. Une fois dehors, il continua sa course, ne faisant plus attention à ce qui se passait autour de lui.

À chaque seconde qui passait, Jordan sentait son cœur se serrer à l'idée que Gabriel puisse refaire une bêtise.

Les rues de Paris s'assombrissaient petit à petit, laissant place à la nuit, comme les espoirs qui étaient nés dans le cœur meurtri de Jordan après l'appel qu'il avait reçu, et qui semblaient s'éclipser, le désespoir faisant irruption malgré lui.

Finalement, Jordan atteignit à nouveau le fameux pont auquel il avait fait référence et sur lequel il se trouvait un peu plus tôt.

À cet endroit, il reconnut la silhouette d'un homme qui lui était plus que familière, se tenant près de la rambarde du pont.