Point de vue de Jordan
Voir Gabriel dans cet état me fait tellement mal, mais je ne peux pas craquer. Il a besoin de mon soutien.
Jordan et Gabriel étaient toujours dans les bras l'un de l'autre, au beau milieu d'un des couloirs vides de l'Élysée. Gabriel pleurait encore et Jordan essayait de le réconforter du mieux qu'il pouvait, mais rien n'y faisait.
— Gabriel, ça va aller. Je te le promets, tout va s'arranger, dis-je d'une voix faible.
J'ai beau tout essayer, je n'arrive pas à le calmer. Si quelqu'un nous voit, on sera dans de beaux draps, surtout pour Gabriel vu son état. Il faut qu'on sorte d'ici.
— Viens, Gabriel, on va sortir de là. Tu te sentiras mieux dehors, prononçai-je.
Jordan prit Gabriel par l'épaule tout en le serrant contre lui et commença à se diriger vers la sortie. Gabriel pleurait toujours, agrippé au costume de Jordan, la tête posée sur son épaule. Jordan avait les yeux rivés sur l'homme qu'il aimait, surveillant ses pleurs, l'inquiétude toujours aussi présente que tout à l'heure.
Une fois dehors, Jordan se dirigea vers le banc le plus proche et s'y installa avec Gabriel. Gabriel semblait enfin se calmer. Il pleurait toujours, mais les cris s'étaient arrêtés. Peut-être que l'attention que lui portait l'homme l'avait rassuré.— Tu te sens mieux ? Demandai-je d'un ton inquiet.
— Oui, j'avais besoin d'extérioriser, je crois, répondit Gabriel.
Gabriel releva la tête de l'épaule de Jordan et essuya les larmes sur son visage. Il avait finalement évacué toute la peine et la douleur qu'il avait accumulées jusque-là.
— Gabriel, je suis vraiment désolé de t'avoir fait subir tout ça, dis-je tout en regardant Gabriel dans les yeux. Je me rends bien compte du mal que je t'ai fait, mais je ne savais pas comment agir avec toi. Je n'avais encore jamais aimé comme je t'aime toi.
— Malgré tout ce que tu as fait, je ne t'en veux pas. Je t'aime trop pour ça. Tu m'as brisé, je n'avais jamais été aussi mal de ma vie. Pourtant, je ne m'étais jamais senti aussi aimé et aussi important aux yeux de quelqu'un qu'aujourd'hui.
En entendant cela, Jordan se sentit soulagé. Il s'inquiétait tant pour Gabriel. Il n'aurait pas supporté qu'il le repousse et finisse seul vu l'état dans lequel il était.
— Je souhaite vraiment que tu ailles mieux, Gabriel. Je ferai tout ce que je peux pour t'aider au mieux, répondis-je tout en le serrant dans mes bras.
Gabriel n'allait pas bien. Quelques dizaines de minutes plus tôt, il n'avait plus le moindre espoir que les choses puissent s'arranger. Mais en voyant l'amour et l'attention que Jordan lui portait, la vision d'un avenir heureux lui semblait tout de suite plus imaginable.
— Tu dois être épuisé après avoir extériorisé autant. Je peux te raccompagner jusque chez toi si tu veux ? Prononçais-je.
— Je suis venu avec ma voiture, mais on peut faire un tour si tu veux. J'ai envie de marcher un peu, répondit Gabriel, qui ne semblait pas vouloir quitter Jordan aussi vite.
— Allons-y alors, répondis-je, le sourire aux lèvres.
Jordan et Gabriel se levèrent tous deux et commencèrent à marcher côte à côte. La nuit était fraîche et calme. La lune éclairait les rues, qui, à cette heure tardive, étaient plutôt désertes. Malgré ce qu'ils venaient de partager, l'atmosphère était tendue. Les deux hommes semblaient plus proches que jamais et pourtant aucun des deux n'osait franchir le cap en premier.
Je me rappelle de cet endroit-là. Je suis passé par ici cette nuit-là.
— Suis-moi, j'aimerais te montrer quelque chose, prononçai-je en attrapant la main de Gabriel.
Jordan et Gabriel marchèrent main dans la main jusqu'à atteindre le pont Neuf de Paris. Une fois arrivés sur le pont, ils se rapprochèrent du bord et regardèrent l'eau du fleuve dans laquelle se reflétaient la lune et les étoiles présentent dans le ciel.
— Après t'avoir avoué mes sentiments ce soir-là et que tu sois parti sans rien dire, j'ai arpenté les rues jusqu'à atterrir ici. Je me souviens avoir pleuré cette nuit-là, mais je me souviens également avoir eu l'envie que tu sois là avec moi en voyant ça.
Gabriel ne sut quoi répondre en entendant cela. C'était la première fois que Jordan exprimait ce qu'il ressentait ouvertement avec lui, sans compter la fois où il lui avait déclaré ses sentiments.
Il était content de voir que derrière la figure politique froide qu'il laissait transparaître, l'homme qu'il aimait était aussi sensible et à fleur de peau par moments.Les deux hommes s'étaient ouverts l'un à l'autre et malgré cela, ils essayaient de rester calmes. L'atmosphère était palpable. Ils sentaient tous deux le désir de l'autre grandir en eux.
Jordan n'en pouvait plus, il était terrifié à l'idée de sauter le pas, mais il ne pouvait plus attendre. Alors, il se tourna vers Gabriel et le prit par la main.— Gabriel, pensais-tu vraiment ce que tu m'as dit ce jour-là par message ? Es-tu prêt à mettre ta carrière en jeu pour nous ? dis-je d'un air nerveux.
Gabriel fut surpris par le rapprochement de Jordan et les questions qu'il lui posait, mais ça ne lui était pas désagréable, bien au contraire.
— Bien sûr que je le pensais et je le pense toujours, répondit Gabriel, d'un ton nerveux également. Je sais que nos carrières rendent toute relation entre nous compliquée, mais je suis prêt à surmonter ça si ça nous permet d'être ensemble.
Après avoir entendu ça, Jordan se rapprocha de Gabriel, ne laissant que quelques centimètres entre leurs visages. Cela leur rappelait ce qu'ils avaient partagé la dernière fois qu'ils s'étaient vus, mais cette fois-ci quelque chose avait changé. Les deux hommes étaient bien plus proches l'un de l'autre que la dernière fois, ce qui les rendit encore plus tendus.
— Moi aussi, c'est ce que je veux. Je veux être à tes côtés, répondis-je avec une voix remplie de désir.
Les deux hommes se dévoraient des yeux. Ils étaient si proches l'un de l'autre que leurs souffles se mélangèrent. Ils étaient tellement pris par l'émotion qu'ils haletaient. La chaleur de leurs corps les rendait fous à tel point qu'ils ne purent résister aux désirs de l'autre une seconde de plus.
Leurs lèvres se rencontrèrent pour la toute première fois et ils ressentirent comme un déclic en eux. Comme s'ils avaient franchi une ligne d'interdit qu'ils n'avaient jamais osé dépasser auparavant et que plus rien ne pouvait les empêcher d'exprimer leur amour.
Gabriel passa ses bras autour du cou de Jordan, tandis que celui-ci le tenait par la taille. Les deux hommes étaient collés l'un à l'autre, ne semblant vouloir laisser le moindre espace entre leurs corps.
Lorsque la langue de Jordan rencontra celle de Gabriel, ils se sentirent si proches qu'ils ne semblaient plus pouvoir se passer de l'autre. Leur baiser était si intense qu'aucun des deux hommes ne voulait s'arrêter, mais l'air finit par leur manquer.Les deux hommes reprirent leur souffle, leurs fronts collés l'un à l'autre. Souriant tous deux, comme si tous leurs problèmes s'étaient volatilisés et qu'il ne restait plus qu'eux et leurs sentiments qui les unissaient.
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Sous les Draps du Parlement [ Attal x Bardella ]
FanfictionIls sont rivaux et ne cessent de s'affronter l'un l'autre par le biais des débats. Pourtant, ils ne peuvent s'empêcher de s'aimer. Ils ne se connaissent pas en dehors du plan politique, sur lequel ils ne s'entendent pas, et pourtant ils semblent tou...