Dissolution

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Point de vue de Gabriel




Gabriel était là, face au président qui semblait ne plus tenir en place. C'était la première fois que Gabriel voyait l'homme aussi stressé.

- Monsieur le Président, essayez de garder votre calme, prononçais-je.

- J'aimerais bien, Gabriel, mais la situation nous échappe totalement, répondis le président, d'une voix anxieuse.

Gabriel était lui-même au bout du rouleau, et la dernière chose dont il avait envie était de parler politique, mais il ne comptait pas abandonner son mentor dans une situation aussi désespérée que celle-ci.

- Allons à la salle de réunion et reparlons de tout ça là-bas, rétorquais-je calmement.

Le président Macron et Gabriel se dirigèrent tous deux vers la salle de réunion. Une fois arrivés, ils s'installèrent avec quelques autres collègues.

Le silence était pesant, le président avait un air très sérieux gravé sur son visage, ce qui inquiéta le reste des politiciens présents dans la salle. Quelle idée pouvait-il avoir derrière la tête ? Ils n'eurent même pas le temps d'y réfléchir que le président brisa le silence.

- Je pense dissoudre l'Assemblée nationale.

Suite à ses paroles, Gabriel réagit au quart de seconde. Tout cela semblait si insensé pour lui. Comment cela ne l'était pas également pour le président ?

- Quoi ? Vous ne pensez pas vraiment faire cela ? Répondis-je subitement, pris de court par la pensée du président.  Si le Rassemblement national obtient une majorité à l'Assemblée nationale, ils obtiendront les pleins pouvoirs de l'Assemblée en plus du poste de Premier ministre. C'est trop risqué !

- Je le sais bien, mais si nous voulons faire bouger les choses, il faut prendre ce risque. Nous devons couper l'élan du Rassemblement national maintenant. Si nous ne le faisons pas, ils risquent de gagner les prochaines élections présidentielles, et vous savez tout aussi bien que moi que cela ne doit surtout pas arriver.

Toutes les personnes présentes dans la salle semblaient être prises par la peur du pari risqué que le président voulait tenter, mais elles savaient qu'il avait raison. C'était la seule solution qu'ils avaient, leur dernière chance de faire basculer la balance de leur côté.

Gabriel fut dévasté par cette idée. Il n'en pouvait plus, il était prêt à risquer sa carrière pour Jordan qui l'avait finalement manipulé, et après avoir perdu Jordan, il risquait de perdre son travail à son tour. Gabriel n'affichait plus aucune émotion à travers son regard, il semblait juste vide..

Je ne peux pas y croire. Après tout ce que j'ai fait pour en arriver là, je vais tout perdre ? J'étais si heureux d'avoir obtenu le poste de Premier ministre et à peine arrivé, on remet déjà ma place en jeu ?

- Je ne crois pas que ce soit un risque que l'on devrait prendre, mais je ne vois pas vraiment ce que l'on pourrait faire autrement.

Je n'ai plus la force de me battre. Je suis épuisé, faites que ça s'arrête, pensais-je, amèrement. 

- Alors la décision est prise, je contacte tout de suite les chaînes télé pour faire une annonce concernant la dissolution de l'Assemblée nationale. Merci d'être venus malgré le manque d'organisation, cette réunion est terminée. Vous pouvez disposer.

Gabriel se leva de son siège, sortit de la salle et se rendit à sa voiture. Il rentra chez lui, prit une douche et s'effondra dans son lit. Il était submergé par les émotions négatives qui le traversaient, mais la fatigue finit par prendre le dessus. Il lui suffit de fermer les yeux pour s'endormir.

Pendant ce temps, Macron écrivit son discours après avoir prévenu les chaînes télé. Une fois le plateau prêt, il se mit en place, et les caméras commencèrent à diffuser.

Bonjour chères Françaises et chers Français. Aujourd'hui, vous et moi avons eu l'occasion de voter afin d'élire notre représentant au Parlement européen. Au cours de ces élections, un candidat a été retenu : Jordan Bardella, qui se trouve être le représentant du Rassemblement national.
Si je me tiens devant vous en ce moment même, la peur au ventre, c'est dû au choix que la majorité des Français ont fait en choisissant de voter pour Jordan Bardella. À la vue de ces résultats, j'ai peur, peur de l'avenir de notre pays, la France, si le Rassemblement national gagne les élections présidentielles de 2027.
C'est donc pour cette raison que j'annonce aujourd'hui de manière officielle la dissolution de l'Assemblée nationale. Je compte désormais sur vous, en vous donnant la chance de choisir une nouvelle fois vos représentants politiques à l'Assemblée nationale.

Suite au discours prononcé par le président lui-même, l'ensemble de la politique française sembla s'effondrer. Tout semblait perdre sens, tout le monde fut surpris par la décision du président, décision qui ne semblait pas aller dans son sens.

À peine 24 heures après l'annonce de la dissolution de l'Assemblée nationale, une autre fut faite par l'ensemble des représentants des différents partis de gauche : le retour du Front populaire, initialement créé en 1936 dans des circonstances similaires à aujourd'hui, ayant pour but de repousser le parti d'extrême droite qui semblait bien parti pour remporter les législatives.
Le nouveau Front populaire fut donc créé afin d'empêcher le Rassemblement national d'obtenir la majorité à l'Assemblée nationale.
Cette annonce fit encore plus de bruit que celle du président la veille. Que ce soit du côté de gauche, de droite, ou même du centre, tout le monde semblait perdre la tête. La politique française rencontrait des rebondissements sans pareil et petit à petit, la situation politique française fit le tour du monde. Chaque pays étranger semblait s'intéresser de plus en plus à ce qui se passait en France.

Avec tout ce qu'il se passait, Gabriel n'avait plus une seule seconde à s'accorder. Il ne dormait presque plus, et était envahi par un flux de pensées négatives.

En l'espace d'une journée, j'ai tout perdu. Avec la naissance du nouveau Front populaire, nos chances d'emporter les élections législatives ont drastiquement diminuées, pour ne pas dire qu'elles sont nulles. Je ne sais plus quoi faire, je n'ai même pas le temps de penser à mes problèmes personnels, à ce qui s'est passé avec Bardella.



Sous les Draps du Parlement [ Attal x Bardella ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant