Fatigue

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Point de vue de Jordan



Gabriel et moi étions toujours là, dans les bras l'un de l'autre après s'être échangés des baisers passionnés. Nos regards ne se quittaient pas, comme si nos esprits naviguaient mutuellement dans les yeux de l'autre, cherchant la moindre trace de désir.

Gabriel commença à sentir la fatigue monter en lui, rien de surprenant après toutes les émotions qu'il avait traversées. Ses paupières commençaient à se fermer. Il se frotta le visage, essayant de chasser la fatigue, mais rien n'y faisait.

— Je crois que tu as atteint tes limites, Gabriel, dis-je.

— Effectivement, je pense qu'il vaut mieux que je rentre chez moi, répondit-il d'une voix somnolente.

Je l'attrapai par le bras une fois de plus et répondis d'un air joueur, presque provocateur :

— Tu ne crois pas réussir à filer comme ça ? Je te raccompagne chez toi. Je ne vais pas te laisser prendre le volant dans ton état.

Gabriel ne resta pas indifférent face à la provocation de Jordan, mais il était trop fatigué pour entrer dans son jeu, même si l'envie ne lui manquait pas. De plus, l'inquiétude que lui portait Jordan lui faisait chaud au cœur.

— Tu as raison, ce ne serait pas raisonnable de conduire dans mon état. Ça ne te dérange pas de me ramener chez moi ? Prononça Gabriel.

— Bien sûr que non, ça ne me dérange pas. Ça me permet de passer un peu plus de temps avec toi et de m'assurer que tu sois bien rentré.

— Merci de bien vouloir faire ça pour moi. Et merci de m'avoir consolé tout à l'heure. Je ne sais pas comment j'aurais fait sans toi.

— Ce n'est rien. C'est normal de venir en aide à la personne qu'on aime, répondis-je avec un sourire aux lèvres.

La proximité et le dévouement que nous partagions nous rendaient complètement fous l'un de l'autre. Chaque fois que l'un de nous montrait sa vulnérabilité, l'autre ne pouvait s'empêcher de l'aimer encore plus. Il y a peu de temps, nous ne nous connaissions qu'à travers l'image politique que nous renvoyions. Chaque petite part d'humanité était une découverte de l'autre. Plus nous en découvrions, plus nos sentiments grandissaient.

Jordan prit la main de Gabriel et ils retournèrent à l'Élysée. Une fois arrivés là-bas, ils montèrent tous deux dans la voiture de Gabriel.
Jordan prit le volant et commença à se diriger vers chez Gabriel. Durant tout le trajet, les deux hommes restèrent silencieux. Gabriel semblait s'écrouler de fatigue sur son siège et Jordan préféra le laisser se reposer autant que possible.

Une fois arrivé, Jordan gara la voiture de Gabriel. Il sortit de la voiture et passa du côté passager. Il ouvrit la porte et commença à secouer légèrement l'homme qui semblait endormi, tout en lui chuchotant à l'oreille :

— Gabriel, on est arrivés, encore un petit effort.

Gabriel, à moitié endormi, grogna de fatigue.

— Allez, viens par là, je vais te monter jusque chez toi.

Jordan aida Gabriel du mieux qu'il put à marcher jusqu'à la porte de sa maison. Il prit les clés de l'homme et ouvrit la porte. Une fois à l'intérieur, il chercha la chambre de Gabriel pour le mettre au lit. Lorsqu'il la trouva, il posa Gabriel sur le lit et l'aida à se déchausser.

Gabriel, toujours conscient bien que cela ne paraisse pas, essaya tant bien que mal de se déshabiller, mais sans succès. En voyant cela, Jordan l'aida à retirer sa cravate et son costume, ne laissant rien d'autre que ses sous-vêtements. Jordan ne pouvait s'empêcher d'éprouver du désir pour Gabriel, d'abord en le déshabillant, mais encore plus une fois que c'était fait. Malgré cela, Jordan ne cherchait rien de plus qu'à aider Gabriel à se mettre au lit.

Une fois que Gabriel était prêt à dormir, il s'allongea dans son lit. Jordan prit le temps de le couvrir correctement avant de le regarder alors qu'il s'endormait. L'innocence que laissait transparaître la personnalité de Gabriel plaisait beaucoup à Jordan. La grande sensibilité émotionnelle de Gabriel lui donnait parfois l'image d'un enfant. Jordan trouvait ça très mignon, même si ça pouvait être un vrai problème pour l'homme qui semblait parfois totalement dépassé par ses émotions.

Jordan s'approcha de Gabriel, l'embrassa sur le front tout en lui caressant les cheveux.

— Bonne nuit, Gabriel, murmurai-je.

Jordan se releva et s'apprêta à quitter la pièce lorsqu'il sentit quelque chose le tirer en arrière. Il se retourna et vit Gabriel qui avait agrippé sa veste avec sa main. Jordan se baissa de nouveau au niveau de Gabriel et dit :

— Qu'est-ce qu'il y a, Gabriel ?

Gabriel était totalement épuisé. Avoir réussi à attraper la veste de Jordan était déjà un exploit en soi, vu le peu d'énergie qu'il avait.

— Reste là avec moi, s'il te plaît, murmura-t-il sans même prendre la peine d'ouvrir les yeux.

Jordan fut surpris par la demande de Gabriel. Ils venaient à peine d'entamer leur relation. Il se demanda si Gabriel ne se rendait plus vraiment compte de ce qu'il faisait à cause de la fatigue ou s'il voulait simplement rester avec lui.

Je ne pense pas pouvoir avoir une discussion avec lui maintenant vu son état. Autant dormir ensemble si c'est ce qu'il veut, tant qu'on ne fait que dormir. Je ne vais pas dire que cette idée me déplaît. D'autant plus que la fatigue commence aussi à m'atteindre et je ne risque pas de rentrer chez moi de sitôt.

Jordan commença donc à retirer son costume afin de se mettre en sous-vêtements à son tour. Il éteignit la lumière et s'installa dans le lit à côté de Gabriel avant de se blottir contre lui. Le torse de Jordan était collé au dos de Gabriel, sentant la douce peau de l'homme contre la sienne. Il passa son bras au-dessus de Gabriel de manière à le maintenir contre lui. Gabriel, en sentant le bras de Jordan au niveau de son torse, l'attrapa et le tira contre lui, semblant ne pas vouloir quitter les bras de l'homme.
Une fois bien installés, les deux politiciens, submergés par la chaleur de leurs corps et la fatigue, se laissèrent tous deux tomber de sommeil et s'endormirent.


Sous les Draps du Parlement [ Attal x Bardella ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant