Gabriel

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Point de vue de Jordan


Jordan était là, dans l'un des couloirs de l'hôpital, assis sur une chaise, devant la porte de la chambre où se trouvait Gabriel. Il se sentait impuissant, ne pouvant rien faire d'autre qu'attendre, pleurant sur cette chaise, alors que Gabriel menait un combat entre la vie et la mort.

Au bout d'une trentaine de minutes, le président Emmanuel Macron arriva à l'hôpital. Il aperçut Jordan, pleurant abondamment face à la situation.

Jordan, voyant quelqu'un s'arrêter juste devant lui, releva la tête pour faire face à cette personne.

— Bonsoir, Monsieur Bardella.

Jordan essuya les larmes qui coulaient sur ses joues avant de répondre à l'homme.

— Bonsoir, Monsieur le Président, prononça-t-il d'une voix brisée.

Emmanuel s'installa à côté de lui, fixant désormais la chambre où se trouvait son Premier ministre.

— Cela me désole de voir que vous n'êtes pas capable d'entretenir une relation saine. J'espère que vous vous rendez compte que tout cela est de votre faute, rétorqua le président d'un ton froid.

En entendant ces mots, Jordan sentit de nouveau sa colère bouillonner en lui. Malgré cela, il savait que l'homme avait raison, et que la seule raison pour laquelle Gabriel était dans ce lit d'hôpital, était le résultat des choix qu'il avait faits.

— Je me déteste déjà pour cela, ce n'est pas la peine de me le rappeler, répondit-il, sans aucune combativité.

— Vous avez beau reconnaître vos torts, lorsque Gabriel se réveillera, je ne vous laisserai plus l'approcher.

Jordan crut ne plus pouvoir respirer face aux paroles du président, abasourdi par les propos qu'il tenait.

— Parce que vous pensez avoir votre mot à dire ? Vous vous croyez légitime pour choisir les fréquentations de Gabriel ? Cela va peut-être vous surprendre, mais derrière ce titre de Premier ministre, il y a un être humain, avec des sentiments qui lui sont propres. Avant d'être Attal, il est Gabriel avant tout.

— C'est justement parce qu'Attal est Gabriel, et que vous, Jordan, êtes Bardella, que Gabriel ne doit plus vous voir. Jordan pourra tout faire pour rendre Gabriel heureux, mais Bardella finira inévitablement par le détruire. Pour la simple et bonne raison que Bardella est le président du Rassemblement national, et tant que cela ne changera pas, Gabriel ne trouvera jamais le bonheur à vos côtés.

Jordan aurait voulu répondre à ces paroles, mais il n'avait rien à dire. Encore une fois, Emmanuel avait raison, tout était la faute de Bardella. Il en était le seul responsable.

Jordan se mit à pleurer de nouveau, complètement submergé par la souffrance qu'il ressentait, et par sa culpabilité.

— Que dois-je faire dans ce cas ? Demanda-t-il, ses mots noyés dans ses pleurs.

— Un choix. Vous devez faire un choix, répondit le président, toujours aussi impassible. Mais selon moi, vous n'aurez jamais le courage nécessaire pour abandonner votre parti politique, après, ce n'est que mon avis.

— C'est faux, j'ai déjà pensé plusieurs fois à renoncer à mon parti pour Gabriel.

— Malgré cela, vous n'y avez jamais renoncé. Je suis sûr que vous n'êtes même pas capable de vous imaginer le faire.

Alors que le président prononçait ces mots, le téléphone de Jordan se mit à sonner. C'était Marine Le Pen qui l'appelait. En voyant ce nom apparaître sur son téléphone, Jordan sécha ses larmes une seconde fois, avant de répondre.

— Ne répondez pas, dit l'homme assis à côté de lui.

— Allô, Marine.

— Qu'est-ce que je disais.. marmonna le président.

— Oui, Jordan, je t'appelais pour te prévenir qu'on a décidé que tu ferais un discours demain dans l'après-midi. Il faut absolument que l'on s'exprime par rapport à ce qu'Attal a pu dire aujourd'hui. Je voulais aussi m'excuser pour le comportement de certains de nos collègues pendant cette réunion. Je t'assure que cela ne restera pas impunis.

Jordan serra son téléphone dans sa main après les mots de Marine, mais il n'eut même pas le temps de répondre que les infirmiers présents dans la chambre où se trouvait Gabriel sortirent enfin de celle-ci.

— D'accord, je ferai ce discours, il faut que je te laisse, dit Jordan avant de raccrocher et de se lever pour se précipiter vers les infirmiers.

— Comment va-t-il ? Demanda Jordan, le ventre noué en voyant les regards des médecins.

— Pour le moment, il est stable, mais malheureusement, il ne s'est toujours pas réveillé, et nous n'avons aucune idée de quand cela arrivera. Je suis désolé, répondit l'un des infirmiers. Vous pouvez tout de même aller le voir si vous le souhaitez.

Les infirmiers commencèrent à s'éloigner, leurs pas résonnant dans le long couloir vide.

Jordan resta figé sur place, devant la porte de la chambre où reposait Gabriel.

Le président posa une main sur le haut du dos de l'homme, son regard exprimant inquiétude et compassion.

— Ça va aller ? Demanda Emmanuel, sa voix trahissant la compassion qu'il éprouvait malgré leurs différends.

— Je n'en sais rien, répondit Jordan, complètement déboussolé.

Après quelques secondes, Jordan se décida à faire un pas vers la porte de la chambre, approchant sa main de la poignée. Dans son mouvement, il s'arrêta un instant, hésitant, apeuré à l'idée de ne pas tenir en voyant Gabriel. Finalement, il prit son courage à deux mains, saisit la poignée, et ouvrit la porte.

Il entra dans la pièce, et l'homme qui le suivait fit de même. Gabriel était allongé dans un lit, relié à une machine mesurant ses signes vitaux. Jordan avait l'impression que Gabriel était sur le point de mourir en le voyant ainsi. Cette vision était si difficile à supporter.

Il s'approcha de lui, observant de plus près le visage de son amant. Gabriel semblait si paisible, comme s'il dormait, ce qui était presque le cas. Jordan prit la main de son partenaire, voulant ressentir une nouvelle fois la chaleur de sa main dans la sienne. Il passa son autre main dans les mèches de cheveux de Gabriel, continuant d'admirer son visage endormi.

Des larmes coulaient le long de ses joues, mais aucun autre bruit que celui des machines dans la pièce n'était audible. Ce silence était morbide, et déprimant. Finalement, Jordan brisa ce silence, ne prononçant qu'un mot.

— Gabriel.

Cela ressemblait à un appel désespéré que Jordan lançait à l'homme endormi, priant pour qu'il se réveille, mais c'était tout autre chose. Ce simple mot avait un sens bien plus profond. Ce n'était pas une expression audible du désespoir qui habitait le plus jeune, mais bien un choix qu'il venait de faire, sans même que la personne à qui il avait adressé ce simple mot, ne remarque quoi que ce soit.

Message

Ce chapitre m'a donné du fil à retordre, mais il est enfin là ! Je suis plutôt satisfait du résultat, c'était vraiment compliqué de faire dialoguer ces deux personnages sans que cela ne devienne ennuyeux. Comme d'habitude, j'espère que ce chapitre vous plaira. Je vous souhaite également à tous une bonne rentrée (un peu en retard, mais voilà :') ).









Sous les Draps du Parlement [ Attal x Bardella ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant