Résultats du premier tour

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Point de vue de Jordan




Alors qu'il était l'heure de déjeuner, Jordan resta cloîtré dans son bureau. Il n'avait aucune envie de voir Marine et ignorait comment ses collègues réagiraient. Il préférait rester seul tant qu'il le pouvait.

Une fois la pause déjeuner terminée, Jordan retarda un peu son arrivée dans la grande salle où se déroulait le rassemblement. Il était trop occupé à envoyer des messages à Gabriel, lui racontant comment sa journée de travail avait commencé. Gabriel s'inquiétait un peu pour Jordan, mais il lui faisait confiance. Il savait que si Jordan avait besoin d'aide, il viendrait lui en demander.

Finalement, quelqu'un frappa à la porte du bureau de Jordan avant d'entrer.

— Excuse-moi, Jordan, dit l'homme en face de lui, alors que Jordan était assis à son bureau.

C'était l'un des collègues de Jordan, un avec lequel il était proche depuis longtemps.

— Comment vas-tu ? On ne t'a pas trop vu ces derniers temps, demanda-t-il gentiment.

— Je vais bien, et toi ? Répondis-je en retour.

— Ça va, merci. Tu n'as pas mangé ce midi ? Demanda-t-il, voyant que Jordan était toujours dans son bureau à cette heure-ci.

— Non, je n'avais pas très faim. Tu avais quelque chose à me dire ? Demandais-je, ne voulant pas tourner autour du pot.

— Je venais te dire que nous avons commencé à nous rassembler. Si tu veux nous rejoindre, ça fait longtemps que tu n'as pas vu les autres.

Jordan n'en pouvait déjà plus de cette journée. Il savait que les autres n'étaient probablement pour rien dans la vidéo qu'il avait été forcé de faire, mais le fait que tous semblaient tolérer cela le dérangeait profondément. De plus, une certaine gêne s'était installée entre lui et ses collègues de son parti depuis qu'ils avaient appris pour sa relation avec Attal.

— Honnêtement, je ne crois pas que je manque à qui que ce soit ici. Plus tard j'arriverai, et mieux ce sera.

Jordan se referma complètement face à son collègue. Il ne souhaitait pas prolonger cette discussion, mais l'autre homme ne semblait pas du même avis, inquiet de voir Jordan tout rejeter ainsi.

— Je comprends. Je sais que ça a été compliqué pour toi ces derniers temps avec nous. La plupart de nos collègues ont mal réagi en apprenant que tu avais une liaison avec Monsieur Attal, mais certains s'en veulent vraiment, moi le premier. Je suis sincèrement désolé pour ce qui s'est passé. Je reconnais que je n'ai pas eu le comportement le plus approprié envers toi.
À défaut de t'avoir fait des remarques déplacées, je ne t'ai pas tendu la main non plus. Donc, ce que tu dis est en partie vrai. Certaines personnes dans la pièce d'à côté ne souhaitent pas te voir revenir, mais je t'assure que certains d'entre nous seraient ravis de te retrouver. Nous ne sommes pas une majorité, mais nous sommes là. Tu n'es pas obligé de parler à tout le monde. Viens attendre les résultats avec nous, si tu veux bien.

Jordan fut surpris par les paroles de l'homme. Il se doutait que certains de ses collègues se fichaient bien de ce qu'il se passait entre lui et Gabriel, mais il n'aurait jamais pensé qu'un seul d'entre eux viendrait le soutenir ainsi.

— Marine est-elle avec vous ? Demandais-je, amèrement.

— Non, j'ai entendu dire que vous n'étiez pas en très bons termes dernièrement, alors je me suis abstenu de lui proposer de se joindre à nous.

Jordan laissa échapper un long soupir avant de se lever de sa chaise.

— Dans ce cas, d'accord. Je veux bien me joindre à vous.

— Parfait, les autres seront contents de te revoir.

Les deux hommes se dirigèrent alors vers la salle où se tenait le rassemblement. La salle en question était très grande, suffisamment pour distinguer sans trop de difficulté les différents groupes qui s'étaient formés.

Jordan suivit son collègue jusqu'à se retrouver dans un coin assez isolé de la salle. Ils n'étaient que huit en tout, Jordan compris. Sept collègues étaient prêts à lui tendre la main, alors que l'ensemble de son parti l'idolâtrait avant d'apprendre pour lui et Attal. 

Certes, la conversation avec ces quelques collègues était plaisante, mais Jordan sentait clairement des regards se poser sur lui et ses compagnons durant tout le reste de l'après-midi et de la soirée.

Malgré cela, il était vraiment heureux de voir ses collègues faire ce sacrifice pour lui. Ils étaient déjà en très bons termes avant cette histoire, et il était content de voir que cela n'avait pas changé. Pour la première fois, il put même parler de sa relation avec son amant, ses collègues lui posant quelques questions à ce sujet. Cela lui fit beaucoup de bien de pouvoir en parler avec quelqu'un d'autre que Gabriel lui-même.


Point de vue de Gabriel


Gabriel, après avoir échangé des messages avec Jordan, réalisa l'heure qu'il était. Il s'empressa de fermer son ordinateur avant de se rendre à la salle où avait lieu le rassemblement.

Une fois arrivé, il fut rapidement accueilli par bon nombre de ses collègues. Tout semblait bien se passer. Le président Macron le rejoignit rapidement, et ils commencèrent à discuter avec quelques autres collègues.

Du côté de Gabriel, tout se passait bien.

Après avoir passé tout l'après-midi et le début de soirée à parler avec ses collègues, les résultats des élections législatives tombèrent enfin. Lui et ses collègues purent les voir sur les écrans, et cela fut un choc pour tout le monde. Ils étaient encore une fois loin derrière le RN, et pire encore, le NFP avait pris une place importante dans les élections également. Ils se retrouvaient désormais submergés par deux adversaires politiques et semblaient perdre le contrôle des élections.

Face à cela, Macron dut faire un choix compliqué pour lui et pour son parti, mais il ne tenait absolument pas à ce que le RN remporte ces élections.

— Je ne m'attendais pas à ce que nous soyons dans une aussi mauvaise posture lors de ces élections, prononça Gabriel, inquiet.

— Moi non plus, mais je m'y étais préparé au cas où. Je vais devoir prendre la parole deux minutes, veuillez m'excuser, répondit Emmanuel, se dirigeant vers l'avant de la salle avant de saisir un micro.

Tous les gens présents dans la salle, voyant Macron se positionner sous les écrans affichant les résultats des élections, un micro à la main, cessèrent de parler et se figèrent face à la situation.

— Excusez-moi, s'il vous plaît, je ne prendrai que deux minutes de votre temps, prononça Emmanuel d'une voix sérieuse. Comme vous avez pu le constater, nous ne sommes pas en bonne posture lors de ces élections. Le RN ne cesse de prendre de l'avance sur nous. Je ne peux me résoudre à l'idée qu'il emporte les élections législatives. C'est pour cette raison que nous allons faire barrage au RN.
Notre objectif n'est plus de remporter ces élections, mais de faire en sorte que le RN n'ait pas de majorité absolue à l'Assemblée. Pour cela, j'aurai besoin de quelqu'un pour faire un discours en direct sur notre décision. J'y ai déjà réfléchi, et je ne vois personne de mieux qualifié que vous pour cette tâche, Monsieur Attal.

Gabriel sentit des frissons lui parcourir tout le corps suite aux mots du président. Ce n'était pas le fait d'être mis en avant qui lui posait problème, mais plutôt le fait que cela le plaçait dans une position délicate par rapport à Jordan.

Sous les Draps du Parlement [ Attal x Bardella ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant