Chapitre 11: Connard

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À mon réveil, je me rends compte qu'Alec n'est plus à mes côtés dans le lit. Un frisson me parcourt en repensant aux événements de la veille, un mélange de souvenirs flous et troublants. Je suis toujours vêtue de cette petite robe blanche, désormais maculée de terre et de sang, témoignant d'une nuit chaotique. Mon cœur s'emballe à l'idée de ce qui a pu se passer.

Je me souviens d'avoir fait une crise de panique, une expérience que je n'avais pas vécue depuis si longtemps. La sensation d'étouffement, l'angoisse qui m'envahissait, tout cela me revient en mémoire avec une intensité déconcertante. Et puis, il y a eu ce moment où Alec m'a embrassée. Était-ce un geste désespéré pour apaiser ma crise ou un véritable élan de désir ? Les questions tourbillonnent dans mon esprit, me laissant avec un sentiment d'incertitude qui me donne affreusement mal à la tête.

En scrutant la table de chevet, je remarque un sachet d'aspirine et un grand verre d'eau, comme si Alec avait anticipé mon besoin de réconfort. Ce geste attentionné me touche profondément, mais il ne fait qu'ajouter à mon tourment. Pourquoi est-il parti sans un mot ? Où est-il maintenant ?

Je me lève lentement, mes jambes encore tremblantes, et je me dirige vers la fenêtre. La lumière du jour filtre à travers les rideaux, mais elle ne parvient pas à dissiper l'ombre de mes pensées. Je me demande si je devrais le chercher, ou si je devrais attendre qu'il revienne. Chaque minute qui passe semble une éternité, et l'angoisse grandit en moi. Je ne peux m'empêcher de me demander si tout cela n'était qu'un rêve, ou si la réalité est encore plus troublante que je ne l'imagine.
Cela fait déjà quelques jours que je suis ici, et je commence à me sentir chez moi. J'ai rencontré tant de gens, et tous semblent m'apprécier. Pourtant, malgré cette chaleur humaine, un vide persiste en moi. Je me dirige vers notre maison, impatiente de prendre une bonne douche et de me changer, car je me sens vraiment sale après cette nuit tumultueuse.

Une fois sous l'eau, je laisse la chaleur me réconforter, chassant les pensées sombres qui m'assaillent. Après m'être lavée, je choisis un jean noir qui épouse parfaitement mes courbes et un débardeur de la même couleur. En me regardant dans le miroir, je ne peux m'empêcher de sourire. Je me sens belle, presque invincible. Ce jean met en valeur mes formes, et je me surprends à apprécier le reflet qui me renvoie un peu de confiance. Mais cette assurance est de courte durée.

Prête à partir pour déjeuner avec la meute, je quitte la maison, mais en passant devant le bureau de l'Alpha, quelque chose m'arrête. Une intuition inexplicable me pousse à tendre l'oreille, malgré la petite voix dans ma tête qui me dit que ce n'est pas bien d'écouter aux portes. Mais je ne peux pas m'en empêcher.

- Madi, tu sais que tu es mignonne, toi, hein ?
La voix d'Alec résonne, et un frisson me parcourt.

- Alec, on ne devrait pas faire ça ici, ton père pourrait arriver à tout moment. Répond une voix féminine, douce mais pleine d'inquiétude.

- Je m'en fous, putain. C'est toi que je veux la maintenant.
Rétorque-t-il avec une intensité qui me fait mal au cœur.

Mon cœur s'arrête. J'ai bien entendu le nom d'Alec, l'homme avec qui je commence à développer des sentiments si profonds. Celui qui m'a volé mon premier baiser, celui qui hante mes pensées jour et nuit. La réalité de ce que je viens d'entendre me frappe comme un coup de poing dans le ventre. Je suis paralysée, incapable de bouger, mes pensées tourbillonnent dans ma tête.

Les mots résonnent en moi, comme un écho douloureux. "C'est toi que je veux." Mais qui est cette Madi ? Pourquoi est-ce qu'il lui dit cela ? Je me sens trahie, dévastée. Les larmes commencent à me monter aux yeux, et je me mords la lèvre pour ne pas laisser échapper un bruit. Je ne peux pas croire qu'il soit en train d'embrasser une autre fille derrière cette porte.

𝑳𝒂 𝒎𝒂𝒍é𝒅𝒊𝒄𝒕𝒊𝒐𝒏 𝒅𝒆 𝒍𝒂 𝒍𝒐𝒖𝒗𝒆Où les histoires vivent. Découvrez maintenant