Vague à l'âme

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— Eli ! Eli ! ELI !

Mon corps entier sursaute lorsqu'une main s'abat sur ma jambe. Je peine à distinguer quoi que ce soit, mes yeux papillonnent et je tente de calmer mon cœur qui s'affole.

— Je te réveille ? demande un Raphaël bien trop guilleret pour une heure si matinale.

Sans relever mon buste, je me retourne pour le fusiller du regard. Du moins, je tente de le faire, on est complètement dans le noir dans cette pièce et je ne distingue même pas ses yeux.

— Est-ce que tu te paies ma tête ?

— Un peu.

Je soupire, mais par acquit de conscience et parce que sa visite nocturne n'a rien d'habituelle, je l'interroge tout de même d'une voix grave et éraillée.

— J'espère que la maison est en feu ou que la raison pour laquelle tu as décidé de me réveiller à quatre heures du matin un dimanche est tout aussi importante.

— C'est sympa de t'inquiéter de notre potentielle mort prochaine, mais rien à voir. Désolé de te décevoir.

Je le sens s'asseoir sur mon lit, le matelas s'affaisse sous son poids et mon corps glisse dans sa direction.

— Aucun souci, tu me déçois tout le temps, grommelé-je en ramenant la couette sur ma tête. Sois gentil, ferme-la porte en sortant.

J'entends le brun ricaner. Ou bien je suis tellement fatiguée que j'hallucine complètement.

— Interdiction de te rendormir, marmotte, réplique Raphaël en tirant sur ma couverture.

Mon corps se couvre instantanément de frissons.

— Le pyjama lapin, je suis fan. Surtout, change rien.

— T'es venu me dire ça ? lancé-je la voix encore endormie, sans même relever sa pique.

— Tu devrais manger un peu plus de ça, plaisante-t-il en tirant sur les carottes de mon pantalon. Paraît que ça rend aimable.

— Dégage !

Je frappe sa main, le rire du brun résonne dans la pièce. Cette fois-ci, je n'hallucine pas.

— Non mais qu'est-ce que tu fais ? m'exclamé-je alors que je sens son corps passer par-dessus le mien.

Il s'échoue à ma gauche en soupirant.

— Je suis crevé.

— Sans déconner ? On se demande bien comment c'est possible.

Maintenant que je suis bien réveillée, je ne retiens plus mes sarcasmes, mon agacement doit sortir d'une manière ou d'une autre.

— Tu dors pas, hein, me sermonne le brun en me poussant.

— Je te hais. Je te jure que c'est vrai.

— Ça me touche ce que tu me dis.

— Tu comptes me dire ce que tu fais là ?

— Session surf. Tu viens ?

— Vous connaissez pas les grasses mat' en Californie ? Tu es au courant que la plage ne va pas disparaître d'ici cette aprèm ?

— J'oublie toujours à quel point t'es drôle quand tu t'y mets. Le matin, c'est le meilleur moment pour choper les bonnes vagues. C'est désert.

— Précisément. PARCE QUE C'EST LA NUIT !

— Allez, ça sera sympa ! On va donner son premier bain à ton nouveau bébé.

Je jure comme un charretier les minutes qui suivent alors que sans même savoir pourquoi, j'accepte. J'enfile un gros pull par-dessus mon maillot de bain.

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⏰ Dernière mise à jour : Aug 26 ⏰

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