The cheer team

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Après ma douche, je rejoins mon lit, épuisée. Les cris de Diego et de Gabriel résonnent même à travers les murs. Dans un grand fracas, le benjamin déboule dans ma chambre en hurlant. Il saute à mes côtés et me demande de le protéger avant de coincer sa tête sous l'oreiller à ma gauche. J'ai à peine le temps de réagir que Raphaël débarque à son tour. Sous mon regard interrogatif, il approche de mon lit et attrape son petit frère qu'il soulève dans ses bras. Le petit ne cesse de crier en se débattant de l'étreinte de son aîné.

— Ferme-la, petit merdeux.

— Nannnnn ! Le laisse pas m'emmener, hurle Diego.

Raphaël plaque la main sur la bouche de son petit frère pour le faire taire au moment où la mère des garçons s'invite également dans la pièce. Plus on est de fous, plus on rit !

— Mais enfin, qu'est-ce qu'il se passe ici ? Raphaël, ton petit frère...

— T'inquiète man', je m'occupe de lui, dit-il en faisant basculer le blondinet sur son épaule.

— Mamaaannn ! se remet à crier le petit garçon avant que son frère ne l'emmène loin de nous.

— Ah, les garçons, je te jure, soupire ma belle-mère en levant les yeux au ciel.

Je l'observe toujours dans l'incompréhension totale de ce qui vient de se passer. Alors que je m'attends à ce qu'elle sorte de ma chambre, Lauren me surprend en me demandant si elle peut s'asseoir à mes côtés. J'acquiesce d'un hochement de tête et replie mes jambes contre mon torse pour lui laisser de la place sur le lit.

— Je voulais qu'on discute un peu toutes les deux. On n'en a pas vraiment eu l'occasion depuis que tu es arrivée, et tu n'es pas très bavarde, annonce-t-elle dans un rire. Tu sais Elena, je suis une personne qui observe beaucoup, déformation professionnelle. Je vois bien que dès que tu crois que personne ne te regarde tu perds ton sourire. Et c'est tout à fait compréhensible. Quitter ton chez toi pour aller habiter du jour au lendemain à l'autre bout du pays avec une bande d'inconnus ça demande un sacré courage. Je ne peux qu'essayer de deviner à quel point tu dois te sentir seule et désorientée par tous ces changements. Et moi je suis là, à te parler de tout ça alors que ça se trouve, tu me détestes ou bien tu me prends pour une folle. Mais pour ce que ça vaut, je veux te dire que si tu ressens le moindre besoin de te confier à quelqu'un qui ne te jugera pas alors je serais là. C'est à peu près tout ce que je voulais te dire, je vais te laisser te reposer avant le dîner, achève-t-elle son monologue.

Ma belle-mère se lève de mon lit. Ses ondulations blondes virevoltent et un air maternel s'est installé sur son visage. Avant qu'elle ne franchisse le seuil de ma chambre, je l'arrête.

— Lauren ?

Elle se retourne, la main sur la poignée et attend que je parle.

— J'te déteste pas, avoué-je simplement.

J'ai juste le temps d'apercevoir un sourire illuminer son visage avant qu'elle ne sorte.

***

Ce que ma belle-mère m'a dit en début de soirée me trotte toujours dans la tête. Je n'avais pas pris conscience que mon mal-être se voyait. Pourtant, il est bien présent, comme un trou béant qui me déchire la poitrine. Une sensation désagréable de manque qui s'immisce à l'intérieur de moi plusieurs fois par jour. J'essaie autant que possible de le cacher, je n'ai jamais été très douée pour faire part de ce que je ressens. Il est un peu plus de vingt-deux heures, j'attends mon frère, allongée dans le noir. Je fixe le plafond. Avant de remonter après manger, j'ai dit à Noah que je voulais qu'on discute et qu'il devait me rejoindre dans ma chambre, une fois tout le monde couché. La porte s'ouvre doucement. Noah grimpe sur mon lit et s'allonge côté de moi. Les premières secondes, personne ne parle, nous nous contentons de regarder ce qui se trouve au-dessus de nos têtes. Je finis par me tourner pour lui faire face. Il m'imite.

AdrénalineOù les histoires vivent. Découvrez maintenant