Beverly Hills 90210, le remake

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Le trajet du retour se fait dans le calme le plus complet, pour changer. J'allume la radio et me mets à marmonner les paroles des chansons qui passent, le visage tourné vers la fenêtre ouverte. Je suis au beau milieu d'un refrain lorsque le son est coupé. Je me désintéresse du paysage extérieur et est juste de temps d'apercevoir la main de Raphaël changer de station avant qu'il ne la repose sur le volant. Ce mec est un chieur en puissance !

— Je suis pas un grand fan de karaoké, surtout quand on a eu voix comme la tienne.

Je suis bien décidée à ne pas me laisser faire, donc j'approche mon index du bouton pour remettre la chanson mais avant que je n'atteigne mon but, Raphaël me menace :

— Milano, je te jure que si tu fais ça j'arrête la voiture et tu rentres à pied, compris ?

Je souffle en levant les yeux au ciel. Mais lorsque je vois qu'il ralentit, j'abdique et retire ma main. Ma batterie est toujours à plat, donc je ne peux même pas écouter de la musique sur mon portable. La poisse ! Les doigts de Raphaël qui frappent en rythme finissent de me mettre hors de moi. J'aurais préféré rentrer à pied finalement ! J'ouvre ma fenêtre en grand afin d'atténuer le son que font ses mains sur le cuir et reprend ma position passée, contre la portière, mais cette fois, chanter.

Les grandes rues font peu à peu place aux rues calmes du quartier résidentiel où habite mon père. Ici, les maisons sont très grandes et les trottoirs sont vides contrairement à ceux des avenues de Los Angeles centre où les touristes s'entassent. Difficile de se dire que les deux environnements appartiennent à une seule et même ville, les atmosphères semblent tellement différentes. Nous tournons dans une des rues et j'aperçois au loin la maison de mon père et de ma belle-mère. C'est mon père qui l'a dessinée, c'est pourquoi elle est un petit peu différente des autres maisons du quartier. Mon père est architecte, c'est comme ça qu'ils se sont rencontrés avec Lauren, grâce à cet endroit. C'est étrange de se dire que mon père a conçu les plans de sa future maison sans même le savoir. A cette époque, il y a quatre ans, Lauren venait juste de divorcer et mon père était célibataire depuis quelques mois déjà. Ça a été un véritable coup de foudre apparemment, si tant est qu'ils existent !

Raphaël gare la Jeep dans le garage et nous rejoignons la maison par la porte qui mène à l'intérieur. Quand nous arrivons, Noah et Gabriel sont en pleine partie de soccer dans le jardin et il n'y a aucune trace de Diego. Le benjamin de la famille doit sûrement jouer dans sa chambre. Sans un mot, Raphaël se dirige vers le salon et s'écrase sur le canapé tout en balançant son sac de cours au sol. Je le vois attraper la télécommande et zapper les chaînes jusqu'à trouver le programme qui l'intéresse, le fameux match de baseball évoqué avec son cousin, Charlie. Je rejoins la cuisine et me sers un verre de jus, puis je sors retrouver les garçons.

Je les observe jouer pendant quelques minutes, Gabriel est vraiment très doué. A bout de souffle, ils s'arrêtent et se dirigent vers moi pour me saluer. Je félicite Gabriel pour son jeu, et lui demande s'il pratique ce sport en dehors de l'école.

— Oui, j'en fais depuis mes huit ans. Mon père préférerait que je fasse du football comme Raph mais moi je préfère largement le soccer, c'est moins violent.

C'est la première fois que j'entends quelqu'un évoquer l'ex-mari de Lauren. Je ne sais absolument rien sur lui. C'est assez logique, après tout ça ne me regarde pas mais je suis de nature curieuse. Je ne peux m'empêcher de poser des questions. Au moins je sais qu'il n'est pas mort, ça aurait été trop facile de gaffer autrement. Et puis je préfère interroger Gabriel, parler de son ex à ma belle-mère serait vraiment trop étrange et je ne tiens pas particulièrement à me faire envoyer balader, donc je ne poserais aucune question à Raphaël.

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