Infidèles

Chapitre 11

#Winny

Je quittai la chambre de Maëlys, le cœur lourd. Je n’avais jamais été du genre envieuse, mais cette fois, je ne pouvais m’empêcher de désirer sa situation. Depuis la veille, Hervé n’avait pas donné signe de vie. Marié, il agissait toujours comme s’il était célibataire.

J’avais tenté de gérer cela, croyez-moi, et le plus douloureux était de n’avoir personne à qui me confier. Ma mère me manquait terriblement ; j’aurais tant aimé pouvoir bénéficier de ses conseils si elle était encore là. Hélas.

En retournant à mon poste de travail, j’étais si perdue dans mes pensées que je ne remarquai même pas que ma collègue m’avait interpellée.

— Allô la Terre !

— Désolée, qu’est-ce qu’il y a, Fortune ?

— Le Dr Théo veut te voir dans son bureau.

"Merde…", pensai-je.

Celui-là, je ne l’aimais pas.

Arrogant, prétentieux, il se croyait au-dessus de tout le monde juste parce qu’il était le fils du propriétaire de la clinique. Un véritable imbécile.

— Misère !

m’exclamai-je en tirant la moue.

— Bonne chance,

répondit-elle en se moquant.

— Dis-lui que tu ne m’as pas vue.

Elle roula des yeux et s’en alla sans me jeter un dernier regard. Décidément, je n’étais pas chanceuse.

À pas de tortue, je me dirigeai vers son bureau. J’annonçai ma présence avant d’entrer.

— Bonjour, Docteur, vous m’avez demandé ?

Sans même lever les yeux, il répondit :

— J’ai pris la peine de modifier votre emploi du temps et vos fonctions. Vous travaillerez désormais avec moi.

J’eus l’impression que ma salive me manquait. Je suis maudite, Seigneur. Si mes ancêtres te doivent quelque chose, donne-moi le montant, je te rembourserai.

— Mais, Monsieur…

— Docteur !

dit-il d’une voix glaciale.

— Désolée, Docteur, la Major du Service de Gynécologie a déjà…

— Je suis le nouveau chef de ce service. Je n’ai pas besoin de passer par elle, et j’espère que vous saurez vous adapter à cette nouvelle réalité,

ajouta-t-il en levant enfin les yeux vers moi. Son regard était froid, et je pouvais y lire une satisfaction mal dissimulée.

J’eus envie de lui rétorquer que je ne souhaitais pas travailler avec lui, mais je savais que cela ne mènerait à rien. Après tout, le pouvoir était entre ses mains. Je tentai de garder mon calme et de m’affirmer.

— Je vais faire de mon mieux, Docteur.

Il esquissa un sourire, mais je savais que ce n’était pas un sourire amical.

— Très bien, je vous attends dans mon bureau demain matin à huit heures précises. Nous commencerons par une réunion avec l’équipe.

— Bien sûr.

Je restai là debout comme une idiote ne sachant plus se servir de ses membres.

__ J'en ai terminé avec vous à moins que vous désirez autre chose....