Chapitre 30

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#Olivia

Il était déjà tard, et mon époux ne rentrait toujours pas. J'avais essayé de l'appeler à maintes reprises, mais son téléphone était éteint. Un mauvais pressentiment me traversait l'esprit, une intuition qui me murmurait qu'il était peut-être en train de me tromper. Avait-il repris sa vie de débauche ?

Je secouai la tête en me laissant tomber sur le lit. Il m'avait promis qu'il ne recommencerait pas, et je me devais de lui faire confiance.

Vers deux heures du matin, il finit par rentrer, les traits tirés, l’air épuisé. Lorsqu'il franchit le seuil de la porte, je remarquai tout de suite son parfum d’alcool mélangé à celui des cigarettes, une odeur familière qui me serra le cœur.

__ Désolé pour le retard, lâcha-t-il en entrant, sans même me regarder. _ J'ai eu une réunion qui s’est éternisée.

Je me levai, tentant de ne pas laisser transparaître ma méfiance.

__ Une réunion ? À cette heure-ci ?

Il esquissa un sourire fatigué.

__ Oui, tu sais comment ça se passe dans le milieu. Les affaires ne dorment jamais. Je pensais à toi, mais il fallait que je reste.

__ Est-ce que tout va bien ? demandai-je, bien consciente que sa voix trahissait un certain malaise.

Il secoua la tête, prenant un ton accusateur.

__ Tu sais, parfois, j’ai l’impression que tu ne fais pas assez confiance. Je fais des efforts pour nous, et tu te permets de douter de moi.

Un frisson de colère mêlé à de l'inquiétude me parcourut.

__ Je ne doute pas de toi, je m’inquiète. Je t’ai appelé plusieurs fois, et ton téléphone était éteint.

__ C’est juste un petit incident, répondit-il, presque irrité. _ Je ne peux pas toujours être joignable. Tu sais à quel point ce travail peut être exigeant.

Je croisai les bras, mes doutes s’intensifiant.

__ Donc, tu préfères te perdre dans tes affaires plutôt que de me répondre ?

Il se pencha vers moi, prenant un ton plus conciliant.

__ Écoute, Olivia. Si tu veux vraiment que notre mariage fonctionne, il faut que tu arrêtes de me faire sentir coupable. À chaque fois que je sors, tu as cette attitude. Ça me décourage. Je suis là pour nous, pour assurer notre avenir.

Ses mots résonnaient comme une accusation. J’avais l’impression qu'il me blâmait pour son comportement.

__ Alors tu admettras que cette situation est stressante pour moi. Je ne veux pas être celle qui te retient, mais je suis fatiguée de devoir justifier mes inquiétudes.

Il se redressa, l’air frustré.

__ Je fais ce que je peux, mais parfois, j’ai besoin d'espace. La pression de ton inquiétude pèse sur mes épaules. Tu te souviens du moment où je t’ai demandé de me soutenir ?

C'était à ce moment-là que je compris. Il retournait la situation à son avantage, cherchant à me faire culpabiliser pour son absence et ses mensonges. Une vague de déception me submergea.

__ Je comprends que tu sois occupé, mais je veux juste la vérité. J’ai besoin de savoir que je peux compter sur toi, dis-je d’une voix ferme.

__ Je suis là, n’est-ce pas ? répondit-il, prenant un ton accusateur. _ Tu devrais te concentrer sur le positif. Je ne suis pas un enfant. J’ai besoin de confiance, pas de reproches.

Je restai silencieuse, réalisant que ses excuses ne seraient pas suffisantes cette fois. J’avais l’impression d’être prise dans un cercle vicieux de mensonges, et il était clair qu’il n’était pas prêt à affronter la réalité.

__ Peut-être qu’il est temps que tu prennes un moment pour réfléchir à ce que notre mariage signifie vraiment, murmurai-je.

Je me sentais blessée et le pire, il ne s'en rendait même pas compte.

Je voulais croire qu'il était sincère, mais une partie de moi restait méfiante. Après un moment, il se dirigea vers la salle de bain pour prendre un bain. J'étais encore troublée par notre conversation, alors je décidai de charger son téléphone, espérant peut-être y trouver un indice sur ce qu'il ne me disait pas.

Peu après, le téléphone se mit à sonner, interrompant le silence de la chambre. Je jetai un coup d'œil à l'écran. Un certain Paul appelait.

Mon cœur se mit à battre plus vite. Je savais que Landry avait quelques associés, mais il n'avait jamais mentionné de Paul.

Je me mordis la lèvre, hésitant. J'étais en train de franchir une ligne que je m'étais juré de ne pas dépasser, mais la curiosité l'emportait. Je ne voulais pas être celle qui espionnait, mais j'avais besoin de réponses. Je décrochai, le cœur serré.

__ Allô ? dis-je, essayant de moduler ma voix pour ne pas éveiller les soupçons.

__ Landry ? C'est Paul. Tu es rentré sans me donner le rapport final de la réunion.

Mes pensées s'embrouillèrent. Disait-il finalement la vérité ? Je restai silencieuse, attendant qu'il continue.

__ Si tu as encore des soucis avec le dossier, je peux t'aider. Tu sais que tu peux compter sur moi, ajouta-t-il.

Je raccrochai rapidement, mon cœur battant à tout rompre, me demandant comment j'allais affronter Landry maintenant. Il m'avait dit la vérité et moi comme une idiote, j'avais douté de lui.

Je me sentais tiraillée entre le soulagement d'apprendre qu'il n'avait pas menti et la culpabilité d'avoir douté de lui. Lorsque Landry sortit de la salle de bain, essuyant sa peau mouillée avec une serviette, je tentai de garder un visage neutre, mais l'anxiété devait être évidente.

__ Tout va bien ? demanda-t-il, son regard scrutant le mien.

Je déglutis. Devais-je lui parler de cet appel ?

__ Je suis désolée de m'être prise à toi. Tu travailles si dur et moi je viens t'ajouter encore des soucis.

Son visage s'adoucit.

__ C'est normal de t'inquiéter, ça prouve que tu tiens à moi. Mais comme je te l'ai dit, tu es ma femme et aucune ne te vaut à mes yeux. Tu es dans mon cœur, ma chérie.

Il se rapprocha et déposa un baiser sur mes lèvres.

__ Je t'aime, tu sais.

Je me sentis touchée par ses mots, mais une partie de moi restait troublée. Il y avait quelque chose dans son regard, une lueur de secret que je ne pouvais ignorer. L'incertitude s'immisçait dans mon esprit. Les promesses d'amour qu'il me faisait étaient-elles sincères ou simplement des mots pour apaiser mes craintes ? Je voulais lui faire confiance, mais la peur de la trahison me hantait encore.

__ Je t'aime aussi, murmurai-je finalement, même si mes pensées étaient partagées.

Il sourit, mais je pouvais sentir la distance qui s'était installée entre nous. Je me demandais si nous pourrions un jour retrouver cette connexion, cette intimité qui semblait s'éloigner lentement.

Alors que nous nous installions pour la nuit, une nouvelle question me traversa l'esprit : était-ce seulement le début d'une série de mensonges, ou pourrions-nous surmonter cette tempête ensemble ?

InfidèlesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant