Chapitre 38

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#Paddy

Ce matin, je ne me sentais pas en grande forme, alors j'ai décidé de reporter mon emploi du temps pour me reposer un peu. Une fois que mon épouse fut partie, j'en ai profité pour installer les caméras de surveillance un peu partout dans la maison.

Alors que je venais de poser la dernière, elle est apparue.

À quel moment était-elle rentrée ? Mon épouse l'avait probablement commissionnée, me laissant ainsi le champ libre sans le savoir.

Elle me regardait fixement, sans ciller, puis un léger sourire se dessina sur son visage.

— Bonjour Monsieur !

— Salut.

Je répondis brièvement en me dirigeant vers la sortie. Son regard insistant me mettait mal à l'aise, mais elle ne broncha pas.

*

Je me suis rendu dans ma chambre pour prendre un bain. Plus tard, une fois le petit-déjeuner prêt, je me suis installé à table. Alors que je commençais à manger, Frida est apparue, tenant ma fille Léa dans ses bras.

Elle avait troqué son jean et son haut pour une mini-robe, tellement courte qu'elle ne laissait guère de place à l'imagination.

Elle s’approcha lentement, sa démarche calculée, comme si chaque pas avait été soigneusement chorégraphié. Léa, blottie dans ses bras, gazouillait doucement, mais Frida semblait davantage concentrée sur moi que sur ma fille. Sa robe, à peine suffisante pour couvrir ses cuisses, accentuait chacun de ses mouvements. Elle se pencha légèrement pour poser Léa dans sa chaise haute, son tissage tombant en cascade autour de son visage, exposant brièvement son décolleté.

Je pouvais sentir son regard peser sur moi, insistant, mais teinté d'une innocence feinte. Ses coups d'œil furtifs étaient accompagnés d’un sourire malicieux qui flottait au coin de ses lèvres. Chaque geste qu’elle faisait semblait volontairement ralenti, presque théâtral, comme si elle cherchait à attirer mon attention à tout prix.

__ Est-ce que c’est ta tenue habituelle, Frida ? demandai-je finalement, l'air détaché.

Son petit jeu ne me disait rien qui vaille. Certes, elle avait des formes séduisantes, mais jamais je ne compromettrais mon foyer pour qui que ce soit. Et honnêtement, elle ne tenait pas la comparaison face à mon épouse. Elle manquait ce je-ne-sais-quoi... cette étincelle qui aurait pu éveiller quelque chose en moi.

Elle se sentit immédiatement gênée par ma réaction et tenta de rattraper le coup, son sourire se fânant légèrement.

__ Il fait chaud, c’est pourquoi j’ai porté cette tenue, dit-elle, sa voix hésitante trahissant une pointe d'embarras.

Elle joua avec le bas de sa robe, essayant de redonner un peu de légèreté à la situation. Elle semblait chercher mes yeux, espérant y trouver une compréhension que je n'étais pas prêt à offrir.

__ Je ne voulais pas que ça vous mette mal à l'aise, ajouta-t-elle, un peu trop vite.

Je la regardai, mes pensées conflictuelles se bousculant dans ma tête. Son visage, à la fois charmant et anxieux, me donnait l'impression qu'elle réalisait que son petit jeu était malvenu.

__ Va te changer, sois plus décente. Une vraie femme c'est sa dignité.

Dis-je sèchement en retour.

Elle s'immobilisa, la surprise et la confusion mêlées sur son visage. Son sourire se dissipa lentement, remplacé par une expression indéchiffrable qui la rendait presque méconnaissable. Elle croisa les bras, une attitude de défi s’installant sur son visage.

— Je… je pensais que ça vous plairait, dit-elle d'une voix basse, presque blessée.

Je ne voulais pas jouer à ce jeu. J'étais déterminé à garder mes limites claires. L’image de ma femme, occupée à travailler et à s'occuper de notre fille, me revenait sans cesse. Elle méritait bien mieux que cela, et je n'étais pas le type d'homme à céder à ce genre de tentation de bas étage.

__ Ce n'est pas une question de plaire ou non, Frida, répondis-je, en essayant de garder ma voix ferme. J'ai une famille, et je tiens à la préserver.

Elle déglutit, et je vis son regard se durcir. La provocation qu’elle semblait chercher se transforma en un mélange de frustration et de compréhension. Je pouvais sentir la tension dans l'air, comme une corde tendue prête à se rompre.

— Je suis désolée, je ne voulais pas vous mettre mal à l'aise, murmura-t-elle, sa voix perdant de sa légèreté.

Elle recula légèrement, et je pouvais voir qu’elle luttait pour reprendre le contrôle de la situation. À cet instant, j'avais l'impression de pouvoir la lire comme un livre ouvert. Elle voulait être perçue comme une femme sûre d'elle, mais son jeu avait pris un tour qu'elle n'avait pas anticipé.

__ Tu devrais réfléchir à ce que tu veux vraiment, dis-je, tentant de briser le silence tendu qui s'était installé. La vie ne se résume pas à des provocations.

Elle baissa les yeux, visiblement perturbée. Après un moment de silence, elle murmura, presque pour elle-même :

— Peut-être que j’ai juste besoin d’être remarquée.

Ces mots résonnèrent en moi. J'avais conscience que Frida cherchait sans doute quelque chose de plus profond, mais ce n’était pas à moi de lui offrir. Je la regardai un instant, puis, cherchant à alléger l’atmosphère, je dis :

__ Si tu veux vraiment attirer l’attention, il y a des moyens plus appropriés. Concentre-toi sur tes compétences professionnelles, et tout ira bien.

Elle releva la tête, un mélange de gratitude et de regret dans ses yeux.

— Je vais me changer, dit-elle d'un ton plus posé.

En s'éloignant, j'eus un instant l'impression qu'elle hésitait, comme si elle voulait ajouter quelque chose, mais finalement, elle se dirigea vers sa chambre.

Alors que je reprenais ma place à table, je réalisai que ce moment, bien que délicat, avait révélé bien plus que je ne l'avais prévu. Frida était une énigme, mais je ne pouvais pas me permettre de m’y perdre. Mon foyer, mon épouse et ma fille étaient ma priorité, et je devais m’en rappeler, quoi qu'il arrive.

Peu après, je vis Frida revenir, habillée d'un pantalon ample et d'un haut sobre. Elle semblait apaisée, mais je pouvais encore percevoir une lueur de défi dans ses yeux.

— Voilà, mieux ? demanda-t-elle, son ton à la fois léger et sérieux.

Je hochai la tête, soulagé qu'elle ait compris.

InfidèlesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant