Chapitre 15

15 0 0
                                    

#Landry

Après le dîner, je montai dans la chambre de ma fille pour m’occuper d’elle et permettre à ma femme de souffler un peu. Une fois ses dents brossées et bordée dans son lit, je retournai dans notre chambre. Olivia était allongée en nuisette, et la simple vue de son corps me fit frissonner. J'avais envie d'elle, mais après tout ce qui s'était passé, je ne savais pas comment l’aborder.

Je restai planté là, à la contempler comme un gamin face à son dessert préféré.

— Essuie-toi la bouche, tu baves, lança-t-elle sans même daigner me regarder.

Je me redressai lentement, effleurant mes lèvres du bout des doigts, cherchant à chasser cette nervosité qui montait en moi. Le ton glacial d'Olivia m'avait rappelé la distance qui nous séparait, mais il y avait autre chose, quelque chose de plus profond que je ne pouvais ignorer.

Je m'approchai du lit, chaque pas chargé d'une tension palpable. L'air dans la pièce semblait plus dense, lourd de non-dits et de souvenirs partagés. Quand je m'assis doucement sur le bord, je sentis son corps se raidir légèrement sous les draps. Même si elle ne bougeait pas, je savais qu’elle était consciente de chaque mouvement que je faisais.

Mon regard glissa vers elle, suivant la courbe de ses épaules nues à moitié dissimulées sous les draps. La lumière tamisée dansait doucement sur sa peau, créant des ombres délicates. Je tendis la main, hésitant un instant avant de l'effleurer, juste du bout des doigts, le long de son bras.

— Olivia..., murmurai-je, ma voix plus rauque que je ne l'avais prévu.

Elle ne répondit pas, mais son souffle se fit plus court. Je pouvais presque sentir la tension vibrer entre nous, cet espace réduit, comme si chaque centimètre se chargeait de désir refoulé. Je laissai mes doigts tracer un chemin sur sa peau, cherchant une réaction, une permission silencieuse.

— Je sais que ça a été compliqué..., repris-je, mes lèvres proches de son oreille. Je ne te demande pas de tout oublier. Juste... laisse-moi être près de toi.

Mon souffle caressa son cou, et elle frissonna, presque imperceptiblement. Mon cœur battait plus vite, sentant que cette barrière, aussi froide qu’elle paraissait, n’était pas insurmontable.

Je sentis son corps se tendre sous ma caresse, comme si elle luttait entre deux forces contraires : l'envie de céder et la peur de le faire. Mon regard ne quittait pas sa nuque, cette zone sensible que je connaissais si bien, et qui, malgré tout, restait hors de portée. Le silence dans la pièce était plus lourd encore, chaque seconde s’étirant comme si le temps lui-même hésitait à avancer.

Je m’approchai un peu plus, mon torse effleurant presque son dos. Mon souffle se mêlait au sien, et je pouvais deviner qu’elle était aussi consciente que moi de cette proximité. Ma main se déplaça lentement, glissant le long de son bras avant de se poser délicatement sur sa hanche, la douceur de sa peau sous mes doigts électrisant mes sens.

— Olivia..., repris-je d'une voix plus basse, presque un murmure intime. Laisse-moi t’approcher, juste un peu.

Je la sentis vaciller, imperceptiblement, son souffle trahissant une émotion qu'elle tentait de refouler. Elle tourna la tête, son regard enfin accrochant le mien. Dans ses yeux, je ne voyais plus uniquement la froideur ou la distance ; il y avait une flamme, une lueur de désir qu’elle n’arrivait plus à dissimuler.

Sans un mot, je me penchai légèrement, mes lèvres frôlant doucement la courbe de son épaule. Elle ne recula pas, mais elle ne m’encouragea pas non plus. Ce silence partagé, ce moment suspendu, était une réponse en soi.

Je continuai à explorer, mes lèvres caressant sa peau, traçant un chemin lent et calculé vers la base de son cou. Chaque baiser, chaque souffle, était une invitation à briser cette barrière invisible, à raviver ce lien que nous avions perdu.

Ses lèvres se pincèrent, comme si elle luttait pour garder le contrôle, mais son corps trahissait ses pensées. Je pouvais sentir son souffle s'accélérer à mesure que mes lèvres effleuraient la base de son cou, sa résistance vacillant à chaque geste.

Mon autre main, jusque-là restée immobile, se glissa doucement le long de son dos, traçant des cercles légers, presque imperceptibles. Je voulais lui donner l'espace de décider, de céder à son propre rythme. La tension entre nous était palpable, vibrante, et chaque contact semblait éveiller une vague de désir réprimé. Elle se tendit un instant, puis se détendit lentement, comme si elle se laissait enfin porter par ce moment.

— Je suis là... murmurai-je, mes lèvres effleurant désormais l'arrière de son oreille, une zone que je savais sensible.

Olivia se redressa légèrement, son visage à demi tourné vers moi, ses yeux brillants d'un mélange de désir et de défi. Ce regard brûlant contrastait avec le silence lourd qui régnait dans la pièce. Sans un mot, elle pivota légèrement vers moi, laissant enfin tomber cette distance qui nous avait maintenus séparés si longtemps.

Nos visages étaient si proches que je pouvais sentir la chaleur de sa peau contre la mienne. J'attendais un signe, une permission silencieuse. Puis, doucement, ses doigts frôlèrent ma joue, une caresse aussi légère que l’air. C’était tout ce dont j'avais besoin.

Je me penchai alors, réduisant les derniers centimètres qui nous séparaient, mes lèvres capturant les siennes dans un baiser lent, profond, comme pour rattraper tout ce temps perdu. Elle répondit, hésitante au départ, mais rapidement emportée par cette vague de désir que nous retenions tous les deux depuis tout ce temps.

Mes lèvres s'arrêtèrent sur les siennes, suspendues dans ce moment où le monde semblait s'effacer. Son souffle contre ma bouche était tout ce que je pouvais entendre, et l'intensité de son regard faisait battre mon cœur à un rythme effréné. Il y avait tant de choses que je voulais dire, mais les mots semblaient futiles face à l'intensité de ce moment.

Doucement, je caressai son visage, mes doigts glissant le long de sa mâchoire, redessinant les contours que je connaissais si bien.

— Permets-moi de te faire l'amour comme au premier jour, murmurai-je, ma voix basse, presque implorante, chargée d'une passion que je ne pouvais plus contenir.

Je vis une lueur de surprise traverser ses yeux, suivie d'une émotion que je n'avais pas vue depuis longtemps. Ses lèvres s’entrouvrirent légèrement, comme si elle cherchait quoi répondre, mais aucun mot ne sortit. C'était un moment fragile, où chaque souffle semblait décider du prochain pas.

Je me penchai à nouveau, capturant ses lèvres avec plus de douceur, plus de tendresse, comme si je voulais lui rappeler ce que nous avions perdu, mais aussi ce que nous pouvions encore retrouver. Mes mains glissèrent sur ses hanches, l'attirant doucement contre moi, cherchant à effacer la distance, les non-dits, les blessures passées.

Olivia hésita un instant, puis je sentis son corps se détendre sous mes doigts. Elle se laissa aller, ses mains remontant le long de mon dos pour me rapprocher davantage. Ce n'était plus seulement un désir physique, c'était une tentative de retrouver ce lien, cette intimité qui nous avait échappé.

InfidèlesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant