Chapitre 63

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#Paddy

Après le départ de mon épouse, la rage m'a envahi. J'ai ressassé chaque mot, chaque geste, jusqu'à ce que mes émotions retombent, me laissant seul face à un regret amer. Il fallait que je la retrouve.

J'ai tenté d'appeler sa famille depuis le téléphone fixe, sans succès. Ensuite, j’ai contacté ma sœur Fabiola, sachant qu’elle était probablement dans ses marches à cette heure. Quand elle est arrivée, je lui ai donné des consignes strictes : surveiller la maison à travers les caméras de sécurité et, surtout, empêcher Frida, cette folle, de s’approcher de ma fille.

Puis je suis parti. Mon instinct m’a guidé vers l’appartement de Jeff, son "ami". Rien que d’imaginer qu’elle pourrait être chez lui me déchirait, mais il fallait que je mette mes sentiments de côté. J’avais fait une promesse : veiller sur elle, et j’avais failli.

Vingt minutes plus tard, je sonnais chez lui. Aucune réponse. J'ai insisté, sans relâche, jusqu'à ce que j’entende enfin le cliquetis de la serrure. Jeff a entrouvert la porte, passant brièvement la tête.

— Où est ma femme ? ai-je demandé, sans détour.

— Elle n’est pas ici. Je l’ai déposée chez ses parents, et c’est tout ce que je sais.

Je l’ai observé, le dégoût montant en moi. Jeff, avec son masque de bienveillance, ne m’a jamais inspiré confiance.

— T’es sûr de toi ?

— Si t’as fini, ciao ! fit-il en tentant de refermer la porte.

J’ai posé mon pied pour la bloquer.

— Qu’est-ce que tu fais ? s’écria-t-il, confus.

— Où est ma femme ?

Son visage trahissait le mensonge, incapable de garder son calme.

— Chez ses parents, t’as un problème ou quoi ?

D’un coup sec, j’ai forcé la porte et je me suis engouffré dans son appartement. Il m’a fixé, sidéré.

— T’es malade ! Sors d’ici !

Je l’ignorais, balayant le salon du regard. C’est alors que je l’ai vu : le bracelet de ma femme, abandonné près d’une armoire.

— Ta femme n’est pas là ! siffla-t-il en m’attrapant l’épaule.

— T’as une dernière chance de ne pas me toucher, Jeff.

Il venait aussi de voir le bracelet. Mon sourire en coin n’a fait qu’accroître sa panique.

— Sors de chez moi ! rugit-il, sa voix vacillante.

Sans un mot, je l’ai attrapé, immobilisant son bras derrière son dos.

— Où est-elle ?

Jeff se débattait violemment, mais ma prise ne faiblissait pas. La rage en moi bouillonnait, et chaque seconde alimentait un besoin primal de lui faire cracher la vérité.

— Où est-elle, Jeff ? gronda-je, d'une voix basse et menaçante.

— T’es malade ! Lâche-moi ! vociféra-t-il, la panique perçant dans son ton.

Il tenta de me repousser, me frappant d’un coup de coude dans les côtes. La douleur m’arracha un râle, mais ce n’était rien comparé à la fureur qui grondait en moi. En un éclair, il s’était retourné, lançant un coup de poing que j’esquivai de justesse, mon regard brûlant plongeant dans le sien.

Il s'élança à nouveau, mais je ripostai d'un coup sec, le projetant en arrière. Sa respiration était saccadée, ses traits tordus de colère et de défi. Nos poings s’entrechoquaient, chaque coup donné et reçu augmentait l’intensité de notre affrontement. Le salon se transformait en champ de bataille, des meubles renversés, des éclats de verre éclatant sous nos pas.

Finalement, je parvins à le plaquer au sol, mon genou écrasant son poignet, lui arrachant un cri étouffé. Mon visage s'approcha du sien, impitoyable.

— Dis-moi où elle est, Jeff. Je te jure que tu ne te lèveras pas tant que je n'aurai pas la réponse.

Il cracha un sourire ensanglanté, le regard défiant malgré sa position.

— Je t'emmerde connard… murmura-t-il, presque pour lui-même, un éclat de folie dans les yeux.

Cette insolence fut la goutte d’eau. J’appuyai plus fort, un sourire glacial aux lèvres.

— Je te laisse une dernière chance. Parle, ou je te garantis que chaque os de ton corps va regretter de m’avoir défié.

Il grogna, le visage déformé par la douleur et l’angoisse.

— Va te faire foutre ! cracha-t-il, me fixant avec un dédain glacé.

Ma rage explosa. Sans réfléchir, je lui assénai un coup brutal au visage, suffisamment puissant pour le laisser sonné, le regard perdu, vacillant entre conscience et inconscience.

Je laissai Jeff à demi inconscient au sol et me précipitai dans les couloirs de l'appartement, fouillant chaque pièce sans répit. Mon souffle était court, mon cœur battant à tout rompre alors que j’ouvrais chaque porte, dans l'espoir de la retrouver.

Quand j'atteignis la dernière chambre, je marquai un temps d’arrêt. La scène me frappa de plein fouet. Elle était là, étendue sur le lit, nue et inerte, son visage pâle, ses traits relâchés comme si elle était plongée dans un sommeil profond.

La douleur me transperça, intense, incontrôlable. Mon cœur se serra en la voyant ainsi, vulnérable et brisée. Tout ce que j’avais redouté, tout ce qui m'avait poussé à la chercher, s'était matérialisé sous mes yeux. Je m’approchai doucement, une main tremblante se posant sur la sienne, espérant un signe, un souffle, quelque chose qui me prouverait qu’elle était encore avec moi.

— Mon amour… murmurai-je, la voix brisée, alors que je peinais à contenir l’émotion qui menaçait de m’anéantir.

Elle resta immobile, insensible à ma présence, comme si elle était ailleurs, perdue dans un monde où je ne pouvais plus l’atteindre. Un sentiment d'impuissance m'envahit, mais je n'avais pas le droit de céder à la panique.

Je me redressai, tentant de garder mon calme, et sortis rapidement le téléphone que ma sœur m’avait laissé. Les mains tremblantes, je composai le numéro des secours, la voix nouée par l’angoisse.

— Il me faut une ambulance, vite ! Ma femme… elle est inconsciente, je… je ne sais pas ce qu’il s’est passé, soufflai-je d’une voix hachée, cherchant à contenir ma panique.

Sans perdre un instant, j'appelai ensuite la police, leur demandant de venir immédiatement. Mon regard restait fixé sur elle, espérant que chaque seconde d’attente ne soit pas la dernière.

Une rage noire déferla en moi, me rendant aveugle à tout autre sentiment. Jeff avait franchi une limite qu'il n'aurait jamais dû approcher. Voir ma femme étendue là, brisée, m'emplissait d’une haine glaciale et brûlante à la fois.

Par la suite, je regardai Jeff, à moitié sonné sur le sol, le visage marqué par mon coup. Mais ce n’était qu’un avant-goût de ce qui l'attendait. La douleur qu’il ressentait n’était rien comparée à celle qu’il allait endurer. Mon cœur battait furieusement, chaque pulsation renforçant ma détermination. Ma respiration était saccadée, l’adrénaline amplifiant la tension dans chaque muscle de mon corps.

Il avait touché à ce qui m'était le plus précieux. Et pour cela, il allait payer au prix fort.

Lentement, j’avançai vers lui, la lueur de terreur dans ses yeux me confirmant qu'il comprenait enfin ce qui l'attendait. Ce n'était plus une question de justice. C'était une promesse de vengeance, et je comptais bien lui faire regretter chaque blessure, chaque instant de terreur qu'il avait imposé à ma femme.

— Relève-toi, Jeff. C’est loin d’être terminé, murmurais-je, d'une voix basse et menaçante, alors que la tempête de ma colère se préparait à éclater.

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