Mariages consanguins

Chapitre 29

As salamou aleykoum !

Dans la peau de Racky:

Je m'approche de lui: qu'est-ce...

Mansour me coupe la parole, sa voix tremblante mais assurée: oui, Racky, je suis amoureux de toi, et ça depuis toujours. Depuis qu'on est petits, tu as toujours été celle à qui je pensais avant de m'endormir, celle dont le sourire illuminait mes journées, même dans mes moments les plus sombres. Je t'ai toujours vue comme la personne avec qui je passerai le reste de ma vie. Tu n'as jamais été une simple amie pour moi, et encore moins une sœur... non, je voyais en toi la femme avec qui je rêvais de construire un avenir. Celle qui, je l'espère, un jour portera mes enfants. Celle avec qui je traverserai chaque tempête, chaque bonheur. Je t'aime Racky, d'un amour qui me consume depuis tant d'années, un amour que j'ai gardé secret parce que j'avais peur de tout gâcher... Mais je ne peux plus me taire. Je ne veux plus de ces silences entre nous.

Sa voix s'étouffe légèrement, et je peux voir la douleur dans ses yeux: chaque moment que j'ai passé sans te le dire a été une lutte, une guerre intérieure que je ne pouvais plus supporter. Je t'aime Racky, et même si mes mots te font fuir, même si je te perds pour toujours après t'avoir dit tout ça... au moins je partirai en sachant que tu le sais enfin. Parce que je ne peux plus te regarder sans t'avouer ce que je ressens.

Il baisse la tête un instant, comme s'il rassemblait ses forces, puis il ajoute dans un souffle: si tu ne veux plus de moi après ça, je comprendrais. Mais je préfère souffrir de t'avoir perdue que de vivre avec ce mensonge qui me tue à petit feu chaque jour. J'ai assez fait semblant... mais jamais je ne pourrais supporter de te voir avec un autre homme. Je préfère encore m'éloigner, partir loin, que de te voir fréquenter un type... surtout celui-là... avec sa tête de...

Il s'arrête une seconde, plissant les yeux comme s'il cherchait ses mots: sérieusement, Racky, tu sais très bien de quoi je parle. Ce gars, avec sa coupe de cheveux qui ressemble à un pigeon malmené par le vent et son sourire... franchement, même ses dents essaient de fuir.

Il se passe la main sur le visage, soupirant: mais bon... si c'est lui qui te rend heureuse, alors... je suppose que je survivrai. Enfin, je tenterai de ne pas me jeter dans la mer tout de suite.

Je ne sais pas quoi répondre, pourtant dans son regard, je vois bien qu'il attend une réponse. Celle qui pourrait tout changer, celle qui...

Moi: c'est pour ça que tu faisais fuir chaque ami que je me trouvais ? Que tu m'interdisais de parler aux mecs, prétendant que c'était pour mon bien, alors qu'en réalité, c'était juste de la jalousie ? Je ne me suis jamais doutée de ça... Je pensais que tu me voyais comme ta sœur, c'est ce que tu m'as toujours répété. Même la dernière fois...

Il s'approche et prend doucement mon visage dans ses mains, son regard perçant les miens, comme s'il voulait s'assurer que cette fois je comprenne enfin: franchement Racky, t'es vraiment trop naïve. Tu penses qu'on embrasse sa sœur ? Tu crois que les petits bisous sur la bouche ou sur le coin des lèvres, c'était fraternel ? Et ces moments qu'on a passés ensemble, enlacés dans mon lit jusqu'à s'endormir, ma main se baladant sur ton corps... et que je m'attardais sur ta poitrine, c'était fraternel ?

Il marque une pause, intensifiant son regard: sérieusement, tu as déjà vu un frère bander devant sa sœur ? Et ces types avec qui tu traînais, franchement, tu penses vraiment qu'ils valaient quelque chose pour que je te protège d'eux ? Je te le dis, je ne voulais pas que tu les fréquentes parce que tu es à moi. Je vais pas laisser des affamés m'arracher ce qui est à moi.

Il continue, cette fois en un murmure plus profond, plus personnel: nekal nitt té nga ham lima la wakhoul damala nob ba dof (Sois intelligente, je suis fou amoureux de toi depuis toujours).