Chapitre 30

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As salamou aleykoum.


Bonne lecture 📖 !







Narrateur externe :

C'était le cours de mathématiques dans la classe de Malick ce matin. Assis au fond de la salle, il ne prêtait même pas attention aux explications, perdu dans ses pensées, un regard figé sur la professeure avec une peur palpable.

Madame Jackson distribuait les notes du devoir effectué trois jours plus tôt. Lorsqu'elle arriva au tour de Malick, elle lança, d'une voix sévère: Malick Fall, il faut faire un effort. Votre note a chuté, vous êtes distrait. Concentrez-vous et essayez d'avoir un meilleur résultat la prochaine fois, car un 4/20 est loin de la moyenne.

Malick ouvrit grands les yeux, légèrement surpris. Il savait qu'il ne brillait pas en maths et que ses notes avaient baissé récemment, la motivation d'apprendre l'ayant quitté. Mais pas à ce point. Il était pourtant certain d'avoir fait mieux, surtout avec l'aide de Khadija avant leur dispute. Khadija était la meilleure de la classe dans cette matière, et il ne comprenait pas ce 4/20.

Mme Jackson reprit: retrouvez-moi dans mon bureau à la pause. J'ai des documents qui pourraient vous aider.

Le cœur de Malick manqua un battement. Il connaissait trop bien l'intention cachée de sa professeure. Sous la table, ses mains commencèrent à trembler légèrement, envahies par la peur.

Khadija, qui avait remarqué la réaction étrange de son cousin, fronça les sourcils. Elle trouvait tout cela bizarre, et surtout injuste. Elle se souvenait parfaitement du devoir de Malick lorsqu'elle rendait le sien lors de l'épreuve et était convaincue qu'il méritait la moyenne.

Khadija: on a déjà tous les documents nécessaires à la maison, répondit-elle, s'adressant à la professeure. Il n'en aura pas besoin.

Mme Jackson la fusilla du regard, dissimulant mal son agacement. Khadija venait de contrecarrer ses plans, et Malick, lui, se sentit envahi par un soulagement discret.

John ne manqua pas l'occasion de se moquer: le petit toutou a perdu sa langue, et c'est sa petite maman qui répond pour lui ?

Toute la classe éclata de rire, et les larmes de Malick montèrent à ses yeux.

Khadija ne se laissa pas faire: celle que vous qualifiez de "maman" aurait bien aimé être la vôtre, lança-t-elle d'un ton cinglant, pour vous donner une meilleure éducation. Parce qu'on voit bien que vos mères ont échoué. Au lieu de s'occuper de votre éducation, elles préfèrent colporter des ragots dans le quartier. Voilà pourquoi vous êtes impolis et sans savoir-vivre. Apprenez à respecter les gens ; ça vous rendra peut-être moins détestables. Vos visages, eux, sont déjà perdus, en plus d'être repoussants.

Mme Jackson ouvrit la bouche pour réagir, mais la sonnerie annonça la fin du premier cours.

Khadija lança un regard vers Malick, qui détourna les yeux aussitôt. Elle voulait lui en vouloir pour la façon dont il lui parlait souvent. Elle voulait l'ignorer, comme il le lui demandait sans cesse. Mais son cœur refusait de le laisser sombrer.

Elle voyait bien que Malick était victime de sa propre naïveté, et elle voulait l'aider. Ses yeux lui criaient à l'aide, mais chaque tentative de sa part se heurtait aux mots cruels de son cousin. Khadija se promit de vérifier son devoir lorsqu'il s'endormirait ce soir. Elle en était certaine : il y avait quelque chose de louche. En plus, elle n'aimait pas cette professeure sans trop savoir pourquoi. Quelque chose chez elle la mettait mal à l'aise.

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