Chapitre 3

69 1 0
                                    

Les jours suivants, le malaise entre Maxima et Charles devint presque tangible dans le paddock. Elle sentait les regards en coin des autres pilotes, toujours rapides à capter la moindre rumeur. Sa dispute avec Charles était devenue un sujet de discussion et, pour certains, une occasion d'alimenter la méfiance qu'ils nourrissaient déjà à son égard.Elle s'était habituée à la distance glaciale de Charles, mais l'attitude des autres pilotes commençait à peser. Oscar Piastri et Carlos Sainz, généralement d'un naturel agréable, semblaient désormais l'éviter. Elle intercepta un jour un échange entre eux dans le garage McLaren, alors qu'elle passait pour interviewer un ingénieur.


— Mec, je ne sais pas comment Charles a fait pour la supporter aussi longtemps, murmura Carlos à Oscar en secouant la tête. Avec elle, on dirait que tout ce qu'on fait est destiné à être critiqué.


Oscar haussa les épaules, l'air prudent, mais ne semblait pas en désaccord.


— Disons que ce n'est pas toujours facile de se sentir jugé constamment. Elle n'a pas exactement la réputation d'être... chaleureuse, répondit-il à mi-voix.


Maxima sentit un pincement au cœur en entendant leurs mots. Elle était habituée aux critiques, mais cette hostilité ouverte l'atteignait plus qu'elle ne l'aurait cru. Elle refusa cependant de montrer la moindre faiblesse et, redressant les épaules, poursuivit son chemin sans réagir.Plus tard dans la journée, alors qu'elle marchait dans le paddock pour rejoindre la zone presse, elle aperçut Pierre Gasly et Sergio Pérez (Checo), occupés à discuter près du stand Alpine. Dès qu'ils la virent approcher, les deux hommes échangèrent un regard et se turent, affichant des sourires crispés.


— Tiens, la grande inquisitrice est de retour, lança Pierre en croisant les bras, son ton teinté d'ironie. Quelle critique assassine nous réserve-t-elle cette fois ?


Maxima esquissa un sourire, essayant de garder son calme.


— Ne t'inquiète pas, Pierre, j'ai des sujets plus brûlants à traiter pour le moment, répliqua-t-elle, mais elle sentit l'amertume s'insinuer dans sa voix.


Checo, plus mesuré, lui adressa un regard interrogatif.


— Tu devrais peut-être, parfois... tempérer tes articles. On est des compétiteurs, Maxima, mais on reste humains.


Elle prit une inspiration, tentant de ne pas laisser transparaître son exaspération. Elle avait entendu la même critique de Lando, et bien qu'elle s'efforce de rester professionnelle, elle ne pouvait ignorer que cette animosité semblait s'étendre.


— C'est facile à dire quand on est de l'autre côté, Checo, répondit-elle finalement. Vous pensez que mon rôle est de vous flatter ? Vous êtes des pilotes de F1, l'élite du sport, mais vous ne pouvez pas être intouchables.


Pierre secoua la tête, un sourire cynique aux lèvres.


— Ce n'est pas une question de flatterie, Maxima. Juste de respect, parfois. On sait que tu es dure, mais tu as aussi blessé des gens qui méritaient mieux.


Elle ouvrit la bouche pour répliquer, mais se ravisa en voyant Charles passer près d'eux, les observant brièvement avant de s'éloigner sans un mot. Ce détachement de sa part, presque méprisant, la désarma davantage qu'elle n'aurait voulu l'admettre. Le lendemain, elle arriva dans la zone de presse, décidée à se concentrer sur son travail sans laisser la pression ambiante la perturber. Cependant, l'équipe Ferrari l'arrêta, lui annonçant qu'aucune interview ne serait accordée à Racing Insight ce jour-là. C'était clair : sa dispute avec Charles avait eu des répercussions sur toute l'équipe. Plus tard, tandis qu'elle prenait des notes sur la performance de Red Bull, Max Verstappen apparut à côté d'elle, un sourire provocant aux lèvres.

Ligne de DépartOù les histoires vivent. Découvrez maintenant