Ligne de Départ

Chapitre 22

Le lendemain matin, alors que le soleil commençait à peine à percer à travers les fenêtres de son hôtel, Maxima sentit son téléphone vibrer frénétiquement sur la table de chevet. D'abord encore embrumée de sommeil, elle ne comprit pas immédiatement l'ampleur de ce qui se passait. Mais lorsqu'elle regarda l'écran, ses yeux s'écarquillèrent. Son téléphone était saturé de messages, de notifications sur les réseaux sociaux, et d'appels manqués de plusieurs collègues et amis.Une photo en particulier circulait : elle et Charles s'embrassant dans le club, entourés par la lumière tamisée et les couleurs éclatantes de la soirée. L'image capturait ce moment intime, les regards, la tendresse du baiser échangé. Et maintenant, elle était partout.Maxima sentit une onde de panique monter en elle. Elle n'avait jamais voulu que cette partie de sa vie personnelle devienne publique, encore moins à un moment où la relation entre elle et Charles restait si fragile et indéfinie. Le téléphone vibra à nouveau, et cette fois, elle vit que c'était Pierre Gasly qui appelait.

— Maxima, tu es au courant ? lança-t-il sans même attendre qu'elle dise un mot.

— Oui... je viens de le voir, répondit-elle d'une voix rauque. Qui aurait fait ça ? C'est complètement insensé !

Pierre soupira, une lueur de colère et de déception dans la voix.

— Je n'en sais rien, mais il semble que ça ait circulé rapidement. Certains parlent même de George et de son entourage comme étant à l'origine de la fuite.

Maxima ferma les yeux, prise entre le choc et la tristesse. Tout son monde semblait sur le point de s'effondrer. La presse allait se déchaîner, et même si Charles lui avait assuré de son soutien la veille, elle savait que cette situation était tout ce qu'il voulait éviter.

— Pierre... je ne sais pas quoi faire, murmura-t-elle, ses mots entrecoupés par l'émotion.

— Respire, d'accord ? Je vais aller voir Charles, on va gérer ça ensemble. Ne laisse pas les autres te faire croire que tu es seule dans cette histoire. Tiens bon, Maxima.

Après avoir raccroché, elle resta immobile, la tête pleine de doutes et de craintes. Elle savait que cette photo allait briser la ligne qu'elle avait toujours tenté de maintenir entre sa vie professionnelle et personnelle.

Quelques instants plus tard, son téléphone vibra à nouveau. Cette fois, c'était Charles.

— Maxima, je suis désolé, commença-t-il d'une voix tendue mais réconfortante. Je sais que ça doit être dur, mais sache que je suis là. On va s'en sortir, peu importe ce qu'ils disent ou ce qu'ils essaient de nous faire.

— Charles, murmura-t-elle, la gorge serrée. Ils vont te tourner le dos... Les fans, peut-être même Ferrari...

— Ferrari ou non, c'est moi qui choisis qui est dans ma vie. Et si les autres ne comprennent pas, tant pis pour eux. J'ai fait ce choix, Maxima.

Ses mots lui apportèrent un peu de réconfort, mais elle savait que cette photo allait intensifier la haine et les rumeurs, en particulier de la part du clan de Verstappen. Les heures qui suivirent furent un véritable chaos : les réseaux sociaux s'enflammaient, et des commentaires parfois cruels et accusateurs envahissaient chaque publication, certains l'accusant d'avoir profité de sa position pour se rapprocher de Charles, d'autres la blâmant pour "distraire" le pilote en pleine saison.

L'après-midi, elle reçut un appel inattendu d'un numéro inconnu. À l'autre bout de la ligne, une voix froide se fit entendre.

— Maxima Strake, dit la voix, que Maxima reconnut rapidement : celle de Max Verstappen. Alors, j'imagine que ta petite manigance a fonctionné à merveille.