Chapitre 11

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La saison avait été intense, remplie de batailles âpres, de dépassements audacieux, et d'une rivalité silencieuse entre Charles et Max. Mais au fil des courses, un scénario inattendu s'était dessiné. Le titre mondial allait se jouer entre eux : Charles, le pilote talentueux de Ferrari, et Max Verstappen, le prodige de Red Bull. Pour la première fois en plusieurs années, Ferrari avait les moyens techniques de rivaliser avec Red Bull, et Charles s'était révélé à la hauteur du défi.


Et aujourd'hui, c'était la dernière course de l'année. Tout se déciderait ici, à Abu Dhabi, sous les projecteurs éclatants du circuit de Yas Marina, où le soleil déclinant cédait place à la nuit étoilée. Charles avait seulement besoin de finir devant Max pour s'assurer du titre, mais Max, connu pour son agressivité en piste, ne lui laisserait aucun répit.Maxima, en retrait dans les stands Ferrari, observait la scène avec une tension qui lui enserrait la poitrine. Elle était passée de simple journaliste à témoin privilégiée de cette lutte, et malgré son professionnalisme, elle n'était plus une spectatrice neutre. Au fil des mois, son lien avec Charles s'était consolidé, et il avait su, d'une façon ou d'une autre, franchir les défenses qu'elle s'était forgées. Elle savait que ce jour était pour lui le plus important de sa carrière. Il en avait rêvé depuis toujours. Et elle, au fond, rêvait de le voir triompher.


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Lorsque les feux s'éteignirent, le rugissement des moteurs s'éleva dans l'air chaud de la nuit, et la course s'élança avec une intensité palpable. Charles et Max partaient côte à côte sur la première ligne, les deux bolides prêts à en découdre.Les premiers tours furent rapides, serrés, chaque pilote essayant de gagner un peu d'avance, mais en maintenant une certaine prudence. Charles savait qu'il ne devait pas prendre trop de risques. Un accrochage, et tout serait perdu. Mais Max, lui, jouait son va-tout ; son style était agressif, ses trajectoires tendues, cherchant constamment la moindre ouverture pour dépasser le Monégasque.


Au 15e tour, Charles réussit un dépassement splendide sur Max dans la longue ligne droite après la chicane, se plaçant en tête avec une maîtrise que Maxima observa, impressionnée, depuis les écrans des stands. Max ne céda pas, bien sûr. Chaque fois que Charles le devançait, il revenait plus déterminé, utilisant chaque sortie de virage pour tenter de se rapprocher. La bataille pour le titre devenait une danse mortelle de vitesse et de précision.


Mais au 35e tour, les choses prirent une tournure dramatique. Lors de leur énième duel, les pneus de Max avaient chauffé, et il commençait à perdre en adhérence. Pourtant, il ne ralentit pas, bien au contraire. Dans une tentative désespérée de reprendre la tête, Max se lança dans une manœuvre à haute vitesse, essayant de dépasser Charles à l'extérieur dans un virage serré. C'était audacieux... peut-être même trop.Maxima sentit son cœur se serrer en voyant les deux voitures si proches, leurs roues frôlant dangereusement la limite de contact. Charles sembla anticiper l'attaque, mais avec la piste glissante et la pression constante de Max, il se retrouva contraint de défendre sa position plus violemment qu'il ne l'aurait souhaité. Au milieu du virage, il se plaça juste assez à l'intérieur pour empêcher Max de prendre l'avantage.Puis, ce fut le choc.Dans un mouvement presque imperceptible mais fatal, Max perdit le contrôle de son arrière-train, et sa voiture dériva légèrement, frappant le flanc de celle de Charles. Le contact, bien que léger, eut des conséquences immédiates. Charles tenta de corriger sa trajectoire, mais la vitesse à laquelle ils roulaient rendit toute récupération impossible. Les deux voitures glissèrent, puis se percutèrent de plein fouet.L'impact fut brutal. Les deux bolides tournoyèrent, projetés hors de la piste et dans les barrières de sécurité avec une violence assourdissante. Le public retint son souffle alors que les étincelles volaient dans le noir, éclairant le chaos de métal et de carbone qui se disloquait sous la force de l'accident. Les voitures s'immobilisèrent finalement, fumant et endommagées.Maxima sentit son cœur exploser de panique, les images se déroulant au ralenti sous ses yeux. Elle n'entendait plus rien, seulement le martèlement de son propre cœur. Autour d'elle, les ingénieurs et les mécaniciens retenaient leur souffle, l'angoisse suspendue dans l'air.Quelques interminables secondes passèrent avant que les radios ne grésillent.

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