Chapitre 4

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Les jours qui suivirent cette trêve avec Charles, Maxima s'efforça de se tenir à sa parole. Elle adopta une approche plus mesurée dans ses articles, cherchant à révéler des vérités sans les agrémenter d'acidité gratuite. Cela ne se fit pas sans difficulté ; elle devait constamment tempérer son instinct de critique acerbe avec cette nouvelle prise de conscience. Ce nouvel équilibre lui parut fragile, mais Charles semblait lui accorder le bénéfice du doute. De son côté, elle percevait une ouverture grandissante, même si les autres pilotes restaient méfiants.Un après-midi, alors qu'elle déambulait dans le paddock, elle aperçut Lando Norris discuter avec Oscar Piastri et Pierre Gasly autour d'un café, à l'ombre des tentes McLaren. Dès qu'elle s'approcha, les conversations s'éteignirent, et elle sentit la tension s'installer. Cependant, elle décida de ne pas se défiler.


— Messieurs, je crois que vous aviez prévu un sujet brûlant avant que je ne vous interrompe, dit-elle en souriant, tentant de briser la glace avec humour.


Pierre eut un petit rictus, clairement peu disposé à jouer le jeu.


— Tu es sûre que ça t'intéresse, Maxima ? Ou tu es ici pour trouver de nouvelles failles à exploiter ?


Oscar échangea un regard hésitant avec Lando, mal à l'aise face à l'atmosphère pesante.


— Pierre, arrête, souffla Lando, visiblement lassé de l'hostilité persistante. Maxima essaie de faire son travail.


Pierre leva les mains en signe de reddition, mais garda un regard de défi.


— D'accord, d'accord. Mais ça ne change pas le fait qu'on est toujours dans le viseur de tes articles, Strake. On ne sait jamais comment tu vas nous dépeindre, et c'est... eh bien, c'est frustrant.


Maxima inspira profondément avant de répondre. Elle savait que l'animosité de Pierre n'était pas infondée. Elle avait, dans le passé, pointé du doigt certaines de ses erreurs, mais elle s'efforçait désormais de nuancer ses propos.


— J'entends ce que tu dis, Pierre. Et je sais que certains de mes articles ont pu sembler injustes. Mais crois-moi, si je suis là, c'est parce que je m'efforce de saisir la réalité derrière le sport. Ça implique de parler de succès, mais aussi d'échecs. Et parfois, oui, d'ego.


Pierre hocha la tête, toujours méfiant, mais un peu plus attentif.


— Très bien, alors on verra, dit-il simplement avant de s'éloigner pour rejoindre son équipe.


Alors que Pierre partait, Maxima sentit la tension se relâcher un peu. Oscar, qui avait été silencieux jusqu'ici, se tourna vers elle, une curiosité sincère dans le regard.


— Maxima, ça doit pas être simple pour toi non plus, dit-il avec une certaine franchise. Tu te retrouves souvent entre nous et le public. C'est une position qui demande du cran.


Surprise par cette ouverture, elle sourit avec un léger hochement de tête.


— C'est vrai. Je dois naviguer entre ce que je vois et ce que je ressens, et ce n'est pas toujours facile. Mais je commence à comprendre que la F1, ce n'est pas que des chronos et des podiums. C'est un équilibre humain bien plus complexe, répondit-elle en jetant un regard vers Charles, qui s'échauffait près de sa voiture.

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