Sur un hectare de terrain, aussi rempli qu'une plantation de café, il est impossible de percevoir des bruits et encore moins des reniflements.
C'était la toute première fois qu'elle ressentais cette peine, ce désarroi, dans son jardin, dans son champ.
Qui lui avait dit que la peur et la détresse la quitterai définitivement dès qu'elle aura le nez entre ses plantes ?
Qui lui avait dit que son couple était aussi solide qu'une barre de fer forgé ?
Qui lui avait dit que cette sombre vérité qu'elle avait tant cherché cacher, finirait par trouver le rivage et atterrir aux mains de son mari ?
Personne !
Elle n'y était pas préparée, pas maintenant qu'elle avait fondé une famille aussi stable que la sienne.
Elle se leva péniblement, plia les papiers éparpillés par terre et se dirigea vers la maison, avec l'espoir que ses deux employés n'aient pas vu la scène.
Elle s'était alors précipitée, son cœur battait à tout fracasser alors que ses pas la menaient vers l'objet de son appréhension.
Qu'à tu fais Soukeyna NDIAYE ? Lui soufflait une voix dans sa tête, comme un air de reproche.
Elle enleva rapidement ses chaussures de sécurités, puis ses gants avant de courir vers le salon.
Personne !
Elle fit de même à la cuisine puis dans la grande cours....
Le jardin....
Le bureau....
Le séjour....
Personne !
Nana était convaincu qu'il n'était pas allé loin. Qui d'autre pouvait connaitre son mari mieux qu'elle-même.
Plus d'une dizaine d'année dans les bras du seul et unique homme qu'il connaissait
Des années à se consacrer uniquement à lui et à ses enfants...
Elle pourrait écrire un livre sur lui.
Sur ces résolutions, elle se précipita vers la chambre et l'ouvrit à la volée. Mais sa surprise fut très grande quand elle s'aperçut qu'il n'y avait personne.
Et pire... l'ordinateur de Karim n'était plus là, de même que la petite valise qu'il avait apportée pour passer ces quelques jours avec elle.
De guère lasse, nana s'assit sur le lit, laissant libre court à ses larmes. Elle regrettait, aujourd'hui plus que jamais. Elle regrettait d'avoir participé à cette mascarade, elle regrettait d'avoir eu à cacher cette vérité. Elle regrettait d'avoir priver deux âmes de se retrouver.
Elle était donc restée sur cette position pendant une bonne dizaine de minutes avant de se décider à partir. C'était le seul moyen qu'elle avait de régler les choses.
Seulement, elle se souvenait encore des mots de Karim Gueye comme si c'était la veille.
« Je te fais confiance Nana, tu es la seule à qui je peux faire confiance face à toute cette histoire, face à tous ces mensonges. »
Et droit dans les yeux, nana avait décidé de lui mentir.
Sur ces pensées, elle se mit à ranger ses affaires, direction DAKAR.
Pendant ce temps-là, Ndeye Fatou et Steph atterrissaient à Dakar avec la petite Sabrina.
Ndeye n'avait pas particulièrement envie de rentrer dans la capitale, mais que pouvait-elle faire ?
