Bonne lecture et bonne fetes...
Ndeye Fatou regardait ce bout de papier en face d'elle et tentait d'imaginer ce qui était bien arrivé à son mari au point de vouloir en arriver là.
C'était carrément du vol, pensait-elle le cœur gros alors que l'avocat avait tenté par tous les moyens de lui expliquer que le plus difficile venait de passer.
Elle ferma les yeux puis les rouvrit et fixa son interlocuteur avant de lui poser cette question ultime.
- Pourrons nous rentrer à Oklahoma City ?
- Malheureusement non ! il a interdiction de quitter le territoire sénégalais tant que l'enquête n'est pas terminée. Ce qui m'étonne le plus c'est le fait qu'il refuse de montrer son passeport Américain, cela aurait pu l'aider sur bien des choses.
A l'état actuel des choses, Ndeye Fatou ne savait plus à quel saint se vouer. En réalité, plus les jours passent et plus elle découvre un autre Stéphane.
Sa petite Sabrina dormant profondément dans ses bras, elle écoutait maintenant distraitement les derniers mots de l'avocat avec l'espoir qu'elle était dans un autre monde.
C'est là que sa badiane fit irruption dans le salon au même moment ou maitre prenait congé.
Malgré sa peine et son désarroi, Ndeye Fatou avait quand même essayé de paraitre polie et l'avait raccompagné avant de vouloir monter dans la chambre. Seulement, sa badiane l'avait intercepté, la faisant sursauter
- Kay lawakh iow ! (Viens ici !)
Elle savait que les reproches et les remontrances n'allaient pas tarder. Et c'est dès qu'elle posa les fesses sur le fauteuil, toujours sa fille sur ses jambes, qu'elle commença
- Ndeye Fatou, tout ça je te l'avais dit. On ne s'allie pas à ces individus. Tu ne le connais, tu ne connais aucun membre de sa famille et...
- Et pourtant je suis sa femme et nous avons un enfant, souffla-t-elle interrompant automatiquement sa badiane.
Celle-ci entra dans une colère noire et se mit à sortir des insanités de sa bouche. De toutes les façons, Ndeye avait l'habitude de ses injures. Mais ce qui l'intriguait outre mesure c'était le pourquoi elle avait décidé de venir lui rendre visite, et pourquoi Karim avait expressément envoyé l'avocat dans cette maison, tout en sachant que sa mère risquait d'y ajouter sa dose de Drama.
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10h57 – sacré cœur
72h venaient de s'écouler depuis cette annonce terrible.
Terrible ? l'étais-ce d'ailleurs ?
Elle ne saurait le dire. Nana était assise au milieu de son lit, laissant son esprit l'emporter partout sauf vers les endroits où elle avait été avec son mari.
« Karim dafa takk Garel »
(karim a épousé une seconde femme)
C'était uniquement cette phrase qui tournait en boucle dans sa tête, alors que son corps ne répondait plus.
Mangeait-elle ?
Dormait-elle assez ?
Faisait-elle autre chose que de reflechir et de repenser aux mots de ses mamans ?
Personne ne saurait le dire.
« Degu na lene » (je vous ai entendu)
Telle avait été sa réponse après que son esprit avait commencé à se retrouver devant cette information.
