14

133 8 0
                                    

DINN

Je viens à peine de me réveiller et quand j'entends mon téléphone sonner, je comprends que c'est ce qui m'a réveillé. C'est mon père, et c'est bizzare parce qu'il ne m'appelle jamais aussi tôt, il sait très bien que je dors jusqu'à pas d'heure le week-end.

- Allô ?

- Dinn, il faut que je te parle.

Ma mère.

Elle veut venir à Londres pour me voir mais je n'en ai absolument pas envie, elle doit rester à Hastings, ça vaudrait mieux pour elle. Mon père me dit que c'est le seul moyen de voir mon frère, mais putain... Je ne veux vraiment pas la voir. Comment ose t-elle envisager cette possibilité ? Elle ne nous a pas déja fait assez de mal comme ça ?

Toutes ces pensées me trottent déjà dans la tête. J'ai besoin de parler à quelqu'un. Mais avant même que je puisse prendre mon téléphone pour composer le numéro de Karen, c'est elle qui m'appelle.

- Allô ?

- Dinn ? Il faut que je te parle.

Cette phrase revient déjà trop souvent en seulement moins de vingt minutes.

- Je t'attends.

- Dinn nous sommes dimanche, c'est bon je peux te parler au téléphone.

- Non, tu n'es pas bien et de toute façon j'ai envie de te voir aussi, je t'attends.

Je ne le lui laisse pas vraiment le choix de toute façon et je raccroche.

Je ne suis pas encore habillé. Alors je vais à la douche et enfile un short et un t-shirt. Et je l'attends. La connaissant elle ne risque pas de mettre bien longtemps.

Et dix minutes plus tard je suis en train de l'inviter à entrer. Je ferme la porte derrière moi, et nous nous installons dans le séjour. Elle s'assoit à côté de moi, mais je la trouve trop éloignée. Je l'attire alors vers moi et la fait s'assoier sur mes genoux.

- Je t'écoute.

Oui, je suis assez impatient.

Elle me raconte qu'elle a surpris Alexia embrassant Bruno, et qu'elle n'en revient pas qu'elle soit toujours en couple avec Yves. Je vois qu'elle est frustrée et réellement inquiète pour Alexia. Resserrant mon étreinte de temps à autre, ou déposant mon menton dans son cou, je l'écoute attentivement.

- Elle ne peut tout simplement pas utiliser comme pretexte le fait qu'elle ne sâche pas qui elle aime pour faire du mal au gens, tu comprends ?

Elle a parlé pendant longtemps sans vraiment s'en rendre compte et me regarde.

J'acquiesce. Oui, je comprends. Je suis tout à fait d'accord avec elle en fait. J'ai dit sans le vouloir qu'Alexia était une pute, et je ne le pense pas étant donné qu'une pute est rénumérée. Mais elle couche tout de même avec deux personnes à la fois, et c'est vraiment très bas. Je comprends maintenant pourquoi Karen a voulu me cacher la vérité, parce que cette situation me rappelle vraiment ma mère.

- Bon, elle me dit, à toi, qu'est-ce qu'il y a ?

Elle me surprend. J'incline la tête en arrière et fronce les sourcils d'incompréhension.

- Comment ça ?

- Dès que je suis arrivée tu m'as directement accaparé, il y a sûrement quelque chose qui ne va pas, qu'est-ce que c'est ?

- Je t'ai accaparé parce que je voulais simplement te voir.

Je resserre encore plus mon étreinte comme pour illustrer mes paroles.

- Très bien.

Elle s'apprête à se relever, mais je la fais se rassoeir. Ok, elle m'a eue.

- Bon, il y a peut-être quelque chose.

- Dinn, je sais quand tu mens.

Elle sourit, et je fais de même parce que moi aussi je sais toujours quand elle ment.

- C'est ma mère.

Son sourire s'évanouit et elle me regarde avec attention. Ça ne m'étonne pas, à chaque fois que ce sujet vient sur la table elle marche sur des oeufs avec moi, et je lui suis reconnaissant de faire ça.

- Elle veut venir vivre avec nous.

Elle a l'air surprise et inquiète.

- Et...et qu'est-ce que tu veux toi ?

Je la regarde comme si elle était folle.

- Tu sais très bien que pour moi il en est hors de question.

Je passe anxieusement la main dans mes cheveux parce que je n'arrive pas à croire qu'elle aussi puisse envisager ça.

- Je sais, mais je veux dire par rapport à ton frère ?

Ok. J'essaie de me calmer et repasse mes bras autour d'elle, voyant maintenant où elle voulait en venir.

- Je ne sais pas, ça serait plus facile si on pouvait l'acceuillir lui et la faire dégager elle.

Elle sourit faiblement. Elle à l'air de vouloir ajouter quelque chose mais elle se retient.

- Parlons d'autre chose, elle suggère.

- Tu proposes quoi ?

Elle se lève.

- Joue moi du piano.

Je rigole et secoue la tête. Elle fait la moue. Elle n'a toujours pas lâché l'affaire, il n'y a pas moyen que je rejoue et je le lui ai déjà dit.

- Bien.

Elle soupire. Je lui tends la main pour qu'elle me rejoigne et c'est ce qu'elle fait. Elle s'allonge sur moi, et nous restons dans cette position, silencieux, pendant...longtemps. Aussi longtemps que la mère de Karen le permet puisque son téléphone sonne, et après avoir raccroché elle m'explique qu'elle doit rentrer.

Peu de temps après son départ Bruno m'appelle, m'informant qu'une fête est organisé le lendemain. Et putain bien sûr que je vais y aller, cela va de soi.

LiensOù les histoires vivent. Découvrez maintenant