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KAREN

Nous sommes lundi. C'est la rentrée. Et ça me fait chier.

À peine sommes nous entrés en cours, que notre professeur utilise les grands mots les grands moyens : il nous parle de notre avenir.

J'ai déjà décidé d'où j'irai après le lycée. Enfin, mon père a décidé, mais disons que sa décision me convient. Oxford est l'une des universités les plus séléctives d'Angleterre et la plus ancienne, mais mon père m'assure que j'ai le niveau. Pourtant je ne sais pas encore ce que je veux faire de ma vie et intégrer une bonne université me permettrait de m'ouvrir plus de portes, pour un large choix. Je suis complètement à l'ouest mais avec un peu de chances j'arriverai à choisir.

Dinn lui veut aller à Cambridge, sa sélection est aussi stricte qu'à Oxford et je suis persuadé qu'il a tout à fait les capacités pour y entrer et j'espère qu'on pourra atteindre tous les deux nos objectifs. Pour ma part, ce n'est pas pour moi que je le fais, mais comme je l'ai dit et redit c'est pour mon père, et aussi pour ne pas passer pour une incompétente face à mon frère qui lui est allé dans une grande école de commerce en France.

Je ne veux pas aller en France, je n'en vois pas l'intêret et j'adore l'Angleterre. Et puis rester en Angleterre me permettrait d'obtenir une bourse et donc d'éviter des dépenses considérables à mes parents.

Monsieur Becker nous parle des différents chemins possible à prendre. Je prends conscience à l'instant que la fin du lycée est dans peu de temps. Dans quatres mois exactement, sans oublier que cela marquera aussi la fin de notre enfance. Je suis en même temps excitée et apeurée. Tous nos repères vont disparaître et nous serons seuls face au monde. Et j'adore ça.

Alexia n'a toujours pas décidé où elle voulait aller et pour Bruno il suffirait juste qu'il ait ses examens. Le professeur nous met une pression considérable sur les épaules en nous disant à quels points les examens finaux seront difficiles, et je vois de la panique dans les yeux de certains camarades. Mais je ne vais pas mentir, moi aussi je suis légèrement paniqué, comment ne pas l'être ?

*

C'est la pause, et Alexia est en train de me partager ses angoisses sur la fin de l'année à l'approche. Je ne partage pas les mêmes angoisses qu'elle,mais j'en éprouve certains. En même temps ma meilleure amie va jusqu'à avoir peur de ne pas recevoir assez d'argent de ses parents pour tenir tous les mois, parce que oui celle-ci a besoin de maquillage, de vêtements, de chaussures, de produits de beauté...etc.

Mais je ne l'écoute plus parce que quelques chose attire mon attention. Les élèves s'écartent, et le temps que Dinn et Bruno accourent vers nous je comprends ce qui se passe. Alexia parle toujours et n'a sans doute pas remarqué le mouvement derrière, et mes soupçons se confirment lorsque je le vois.

- Alexia.

Elle continue de parler. Elle pense sûrement que je veux lui dire de se taire, mais c'est la dernière chose dont je me préoccupe à cet instant.

- Alexia.

Elle m'ignore encore tandis qu'il s'approche.

- Alexia !

Cette fois j'ai crié et je l'ai secoué.

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