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KAREN

Ça fait déjà une semaine que je ne parle plus avec Alexia, et honnêtement c'est déjà trop. Nous ne nous sommes jamais disputées aussi longtemps mais il est hors de question que j'aille la voir en première. Ses manières commencent à me taper sur les nerfs et le fait qu'elle n'assume pas les conséquences de ses actes aussi. Hormis le fait que je ne lui parle plus, elle est fachée contre Bruno et je trouve que ce n'est absolument pas justifié, surtout que lui donnerait tout pour qu'elle revienne sur sa décision.

Mais je suis particulièrement surprise, lorsque j'entends mon téléphone sonner et que je vois le prénom de ma meilleure amie s'y afficher. J'hésite à répondre, mais je préfère être mature sur ce coup-là que de fuir le problème.

- Allô ?

- Karen...

Elle ne dit rien, moi non plus d'ailleurs. Mais ce seul mot trahi toute la culpabilité et tout le besoin qu'elle contient en elle, et ça me touche réellement.

Même si j'en attends un peu plus.

- Karen écoute, je... je suis désolée.

Elle est désolée ? Je retiens un rire.

- Ah bon ?

- Karen...

Son ton est suppliant, mais ce n'est aussi facile.

- Non mais vas-y, je la coupe, explique.

Je l'entends souffler à l'autre bout du fil et ça m'énerve qu'elle se victimise autant.

- Je suis désolée de ne pas t'avoir fait confiance ok ? J'ai été conne et je l'admets. Je t'ai accusé sans savoir, je ne t'ai pas cru et je me suis emportée et j'en suis navrée.

- Mais comment as-tu fais pour ne pas me croire ? Je suis ta meilleure amie depuis des années.

Le fait est que ça m'a vraiment blessée et je me suis sentie méprisée.

- Je sais... J'imagine que j'étais un peu secouer après la gifle de Yves, mais je sais que ce n'est certainement pas une raison.

Je souris, parce qu'en effet ce n'est pas une raison. Je suis contente qu'elle se soit excusée avant tout et je dois aussi avouer qu'elle m'avait manqué.

- Tu me pardonnes ?

Elle utilise sa voix habituelle de cession, mais ce n'est absolument pas pour ça que je réponds :

- Bien évidemment salope.

Elle simule la surprise en poussant un cri, puis elle rit. Et je l'imite quelques secondes plus tard.

*

Je suis actuellement chez Dinn, parce qu'Ethan est censé partir ce soir et il a tenu à me voir une dernière fois avant son départ. Je suis venue extrêmement tôt lorsque Dinn commençait de préparer le petit-déjeuner. Là il a fini, et ce n'est pas du muesli au chocolat, mais je ne peux définitivement pas refuser des pancakes.

- Alors t'es pressé de rentrer ? je demande à Ethan pendant que nous mangeons.

Celui-ci lance un regard à Dinn et je peux déceler de la tension entre eux.

- Terriblement.

Ok... qu'est-ce qui se passe ? Je lance un regard interrogateur à Dinn, mais celui-ci repousse toutes les questions que je n'ai pas encore posé d'un revers de la main et en secouant la tête. Je suis entre un problème entre ces deux frères, la moindre des choses serait que l'on m'explique, non ?