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KAREN

- Encore quelques jours et nous retournons en cours, pleurniche Alexia.

Et je la comprends parfaitement. Je n'ai pu profiter que d'une semaine de mes vacances et si ça ne tenait qu'à moi je les prolongerais encore d'un mois entier. J'ai besoin de plus de temps. Nous sommes déjà en mars, et juin approche en même temps que nos examens et je ne suis pas prête à refaire face à la pression de ce que cela va nous demander comme travail. Je sais que j'ai travaillé toute l'année pour ça, mais là on arrive à la dernière ligne droite, et ce n'est pas que je stresse... mais un peu quand même. Et je ne veux surtout pas décevoir mon père. Nous reprenons les cours dans quatre jours à peine, et putain je comptais sur les vacances pour faire retomber cette pression, mais finalement elles n'ont fait que l'intensifier.

De plus, j'ai tellement hâte de quitter cette maison, mes parents et tout ce qui s'en suit. Je veux mon indépendance. Je ne réclame que ça.

Alexia est assise sur mon lit en train d'envoyer des messages à je ne sais qui sur facebook, et j'espère secrètement qu'elle ne se déconnectera pas quand elle aura fini afin que je puisse y jeter un coup d'oeil plus tard. Moi, je suis en train de mettre de l'ordre dans mon armoire comme me la "gentillement" demandé ma mère.

C'est là que je tombe sur la chemise blanche que j'avais emprunté à Kevin le jour de la fête, il faudrait que je pense à la lui rendre.

- Alexia tu peux me passer mon téléphone à côté de toi s'il te plaît ?

Elle ne me répond pas, et je suis sûre qu'elle ne m'a pas entendu puisqu'elle est visibement occupée à rire bêtement. Je lui lance alors le jean que j'ai dans la main, et au lieu que celui-ci tombe juste à côté d'elle pour attirer son attention comme je l'avais prévu, pas de chance - où avec chance, ça dépend - celui-ci tombe sur sa tête. Je rigole, et l'expression qu'elle affiche ensuite sur son visage me fait rire de plus belle.

- Mon téléphone, je répète.

Elle le prend,et s'apprête à me le lancer, puis elle se ravise lorsqu'elle se souvient de la valeur qu'à se téléphone pour moi. Parce que oui, j'ai du souffrir pour avoir cet Iphone puisque mes parents ne voulaient pas me l'acheter au début.

Une fois que je l'ai dans la main, je compose le numéro de Kevin. Oui, je vais l'appeller maintenant, sinon je suis sûre d'oublier.

- Karen.

Kevin et moi avions échangé nos numéros quelques jours plus tôt à l'Autograph. Franchement, je l'aime bien, il est cool et drôle. Et étant donné que je ne suis pas vraiment très sociable, il a tout à fait réussi à se rapprocher suffisament de moi pour faire ma connaissance sans pour autant être collant, et j'apprécie.

- Kevin.

Alexia relève la tête de mon ordinateur à l'entente de son nom, et je l'ignore. Un rapprochement avec une personne du sexe opposé est tellement rare pour moi qu'à chaque fois que ça arrive elle se fait des films.

- Donc voilà j'ai toujours ta chemise blanche, celle que je t'avais emprunté la semaine dernière, je continue. Donc, quand est-ce que je peux te la rendre ?

- Vraiment ? Écoutes c'est pas la peine de me la rendre, je t'en fais cadeau.

- Hum non. Je tiens vraiment à te la remettre.

- C'est pas la peine je te dis. Considère ça comme un cadeau de rencontre.

Un cadeau de rencontre ? Il n'aurait pas pu trouver mieux à inventer ? Je ris à l'autre bout du fil.

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