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DINN

- Ah, mais t'es fou !

- Non, je réponds en lui remettant une couche de farine sur le visage.

Je l'exaspère vraiment, ça se voit. Et j'en suis fier. Je contourne le comptoir, la main remplit de farine, me place devant elle aussi rapidement que mes jambes le permettent, et lui en remet.

- Dinn, je ne veux pas jouer à ce jeu avec toi.

- Parce que tu sais que tu vas perdre.

Je rigole, mais elle ne répond pas. J'en conclus que c'est parce que j'ai raison.

J'ai pris la résolution de préparer un gâteau. Et j'ai utilisé comme prétexte que j'étais nul en cuisine pour insiter Karen à venir le faire avec moi. Mais sa présence ne sert pas à grand chose, si ce n'est qu'à mon besoin personnel. Car je connais la recette de mon fondant au chocolat par coeur. Et étant donné qu'elle est dingue du chocolat, ça va certainement lui plaire.

Elle fait fondre le chocolat et le beurre au bain marie. Puis, voulant prendre le bol de chocolat fondu afin de le verser dans l'autre de farine et de sucre, elle lâche celui-ci soudainement et secoue ses mains et je comprends que c'est parce qu'il est trop chaud. J'attrape un torchon et m'occupe moi-même de verser le chocolat dans la farine et le sucre, et elle attrape une cuillère pour m'aider.

Quand elle a l'intention de lêcher la cuillère, je la lui prends des mains et en met sur son nez. Elle me regarde avec cet air faussement choqué qui me fait marré, elle rit avec moi. J'ai une soudaine envie de lui lêcher le nez, mais je me contente de le nettoyer avec le torchon chaud. Et elle le retrousse.

- T'es trop mignonne.

Elle sourit et on continue notre préparation. On attend que le chocolat refroidisse, puis elle casse les oeufs et mélange le tout afin d'obtenir une pâte lisse. Je passe ma main sous son bras, derrière elle, et nous mélangeons ensemble. J'ai une pleine vue sur son cou et merde... elle sent hyper bon.

Nous sommes interrompus par mon père qui se racle la gorge. Il est venu se servir un verre d'eau. Il est rentré la veille au soir, mais repart tôt demain matin. Aujourd'hui, étant l'une des rares journées où il est à la maison. Il a fait la connaissance de Karen un peu plus tôt dans la journée, quand il lui a ouvert la porte. Je ne sais pas vraiment pourquoi, mais elle a été ravie de faire sa connaissance, tout comme lui d'ailleurs. Ensuite, elle m'a discrètement dit que j'étais son portrait craché.

- La préparation avance bien à ce je vois.

Son ton est purement ironique et il a son sourire en coin.

Je roule les yeux et me détâche de Karen. Ce soir, il va sûrement me parler d'elle et inconsciement, connaissant mon père, je me prépare mentalement à ce moment.

- Oui oui Mark, elle rigole.

Elle l'avait appellé Mr Johns au début, mais mon père avait insisté pour qu'elle le tutoie et visiblement elle n'a pas trop de mal.

- Papa...

- Oui c'est bon, je m'en vais.

Ce n'est pas que je ne l'aime pas ou bien qu'il me fait honte. Bien évidemment que j'aime mon père, je l'admire. Et si ça ne tenait qu'à moi nous pourrions nous balader bras dessus bras dessous tous les jours dans les allées d'un supermarché chantant comme des casseroles, car nous l'avons déjà fait d'ailleurs.

Je finis par verser la pâte dans le moule déjà beurré et j'enfourne celui-ci.

- Voilà.

Je me retourne. Elle est adossé au comptoir et elle règle le minuteur posé dessus sur trente minutes.

Silence.

Je la regarde, mais elle non. Elle fuit mon regard et je vois bien que quelque chose ne va pas. Comme ci elle me cachait quelque chose, et je veux absolument savoir ce que c'est.

Je m'approche d'elle, elle recule. Et elle à l'air de ne rien comprendre lorsque je l'attrappe par les hanches et la hisse sur le comptoir. Puis, après m'être installé entre ses jambes, je lui demande :

- Qu'est-ce que t'as ?

- Rien.

Elle me répond si rapidement que je sais qu'elle ment. Je soupire, parce que je veux qu'elle puisse tout me dire, et ça m'énèrve franchement. Et je ne veux pas non plus insister parce que je ne veux pas à avoir à lui tirer les verres du nez. Je veux que ça vienne d'elle-même.

Je la regarde encore quelques instants, comme pour lui laisser une dernière chance de tout me dire.

Rien.

Je sors de la cuisine.

- Dinn...

Elle attrape mon bras lorsque j'arrive dans ma chambre, et me fait pivoter vers elle. Mais elle ne dit toujours rien. J'essaie de me dégager mais elle m'en empêche.

- Dinn...

- Putain quoi ?

J'ai parlé fort et c'est peut-être un peu excessif, mais je m'en fou. Elle n'a même pas l'air surprise par ma réaction.

- Je ne peux pas...

Elle est mon amie. Ma plus proche amie. Ça fait des jours que je sais qu'elle me cache quelque chose, depuis l'autre fois où elle n'avait pas voulu m'avouer de quoi elle parlait avec Bruno. J'avais espéré que c'était sans importance, mais le fait qu'elle soit si perturbée que même moi je puisse le voir me prouve le contraire. Putain, et je ne sais même pas pourquoi j'accorde tant d'importance à ça.

- Ok.

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J'espère que cette histoire vous plaît. En même temps je ne peux pas vraiment savoir puisque vous ne vous manifestez pas. J'aimerai vraiment des commentaires s'il vous plaît.

Bisous 😘

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