Chapitre 8 - Je vais mourir cette nuit

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J'eus le temps d'entendre Newt crier mon nom, puis les portes se refermèrent. Les portes qui allaient signer mon arrêt de mort.

Je sentis des larmes se former dans mes yeux et je vis les visages des blocards un par un Alby, Minho, Clint, Siggy, Gally... Celui de Newt surtout. Les larmes menaçaient de tomber. Puis je me ressaisis. Non. Je n'avais pas pleuré une seule fois depuis mon arrivée ici, sans compter les quelques larmes versées ici et là pendant des crises particulièrement douloureuses, mais ça ne comptait pas. Et pleurer dans un cas pareil n'arrangerait certainement pas la situation. Cela ne ferait que l'empirer. Je ravalai donc mes larmes et me retournai vers Aidan.

« Pourquoi ? Pourquoi t'as fait ça ? » murmurai-je assez fort pour qu'il puisse m'entendre.

« Parce que je t'ai vue ! Tu es mauvaise, mauvaise, mauvaise... » cria-t-il en faisant des mouvements frénétiques.

Son corps était parcouru de spasmes. Il était probablement en train de passer par la 'transformation'. Il devait vraiment beaucoup souffrir.

« Aidan... » commençai-je.

Mais il continuait à marmonner des 'mauvaise, mauvaise, mauvaise'.

« Aidan » repris-je un peu plus fort. « On ne peut pas rester ici. »

Il éclata de rire. Je sentis un frisson parcourir ma colonne vertébrale. Il me faisait peur. Il se rapprochait lentement et dangereusement de moi. Je tentai de reculer mais je ne pouvais pas. Mon dos était collé contre la paroi de béton. Il s'arrêta à quelques centimètres de moi. Il était plus grand que moi, je dus lever les yeux pour le regarder en face. Il souriait. Mais d'un sourire malsain.

« Bien sûr qu'on va rester ici. » dit-il d'une voix rauque et amusée. « Je vais mourir cette nuit. Toi aussi d'ailleurs. Et je vais m'assurer que tu sois bien morte avant de mourir à mon tour. » dit-il avant de m'attraper sauvagement par le poignet.

La peur refit surface en moi, et je puisai dans mes forces pour le repousser violemment et de me mettre à courir le plus vite possible à travers le labyrinthe. Je refuse de mourir sans me battre. Je m'arrêtais au bout de ce qui me parut une éternité.

Courir avec une hyperventilation chronique, c'était peut-être pas la bonne idée du siècle. Mes poumons étaient contractés, je ne pouvais plus respirer. Je m'appuyai contre le mur et me tint à une branche de lierre, en tentant de me calmer. Ce fut difficile, mais au bout d'un petit quart d'heure, je respirais normalement à nouveau. Aucune trace d'Aidan. Je l'avais probablement semé. Je n'avais pas vu de griffeurs non plus, à ma plus grande joie. J'entrevis un espoir, mais qui s'envola aussitôt.

Même si je ne croisais aucun griffeur et qu'Aidan ne me retrouvait pas, ce qui, soit dit en passant n'avait pratiquement aucune chance d'arriver, il n'y avait aucune chance pour que je retrouve mon chemin, avec toute la distance que j'avais parcourue et les murs qui changeaient pendant la nuit. La nuit était tombée depuis longtemps, mais la lune éclairait les couloirs du labyrinthe. Je me recroquevillai sur moi-même en essayant de ne plus penser à tout cela, et je m'endormis presque aussitôt.

Je me réveillai au bout de je pense une heure, peut-être deux. Il faisait nuit noire. La lune était cachée par quelques nuages, elle n'éclairait plus que faiblement les couloirs du labyrinthe. Je n'avais fait aucun rêve/souvenir, grâce à Dieu. J'étais toujours vivante, ce qui voulait dire que ni un griffeur ni Aidan ne m'avaient trouvée. Je lâchai un soupir de soulagement. Trop vite. Beaucoup trop vite. Ma joie fut coupée par un cri strident, animal. Je l'avais déjà entendu et je savais à quoi il appartenait.

Un griffeur. Il devait être assez proche, vu la netteté avec laquelle je l'avais entendu. Je sentis le rythme des battements de mon cœur s'accélérer, et je me levai en vitesse. Il fallait pas traîner ici. Surtout pas. Je repartis dans une course. Il fallait que je m'éloigne de l'endroit où je l'avais entendu. En espérant de ne pas me rapprocher encore plus de lui. Je me remis donc à courir, faisant des pauses de temps en temps pour reprendre mon souffle et essayer de me repérer afin de ne pas tourner en rond. Lorsque soudain, je butais contre quelque chose. Ou plutôt quelqu'un. Aidan.

Au cœur du Labyrinthe (Newt)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant