J'émergeais lentement de mon sommeil provoqué par la minuscule fléchette m'ayant habilement transpercé le cou. Je passais une main adroite sur la plaie qu'elle m'avait laissée, me relevant à l'aide de mon autre main. Je n'étais pas attaché ou sanglés de toute part, j'en conclus donc que mon mystérieux kidnappeur ne me craignait pas. Il faisait sombre autour de moi, je n'arrivais pas à distinguer où est ce que je pouvais bien me trouver. Le lit dans lequel j'étais installé se trouvait plutôt confortable, le matelas était mou, s'adaptant aux formes du corps, et les couvertures étaient d'une soie douce, glissant sur la peau telle une plume. On aurai dit que tout cela n'était qu'un rêve.
Ma main tâtonna le vide à la recherche d'un objet pouvant éclairer cet endroit. Un interrupteur ou bien une lampe torche ferait très bien l'affaire. Mes doigts effleurèrent un mur rugueux, sûrement recouvert de papier peint ancien. Je finis par trouver un petit boîtier qui ressemblait fortement à un interrupteur. Je me mis à le tripoter, un minuscule levier bascula et une lumière s'alluma.
- Victoire ! chuchotai-je de peur d'être entendu.
Je sortis mes jambes des couvertures, les tachant avec la boue séchée qui était restée collée à mes vêtements, puis je m'assis un instant sur le lit, regardant tout autour de moi. Je scrutais la chambre à la recherche d'indices quelconque. Les murs étaient recouverts d'un papier peint de couleur taupe à peine abîmé, une commode en bois se trouvait au fond de la pièce, un miroir horizontal au-dessus de celle-ci, et des petites tables de nuit en bois se cachaient de part et d'autre du lit. Je me levais lentement, déposant délicatement les pieds sur le parquet, puis je commençais a fouiller la chambre à la recherche de caméras. J'ouvris le premier tiroir de la commode de façon minutieuse afin de ne pas me faire entendre, puis j'en examinais son contenu. Il était rempli de vêtements imprégnés d'une odeur qui m'était familière. Je n'y fis pas attention, replaçant le tiroir comme si de rien n'était, puis je continuais mes recherches, sans succès.
Après avoir remis la chambre en ordre, je me rassis sur le lit, épuisée et déçue de ne rien avoir trouvé d'intéressant. Tout ceci n'était pas normal. Où étais-je ? Et dans quel but ? Je passais la main sur mon flanc droit, et remarquais avec stupéfaction que mon arme avait disparu. Je me levais du lit, faisant les quatre cents pas. J'avais cherché partout, où pouvait-elle bien être ? Je soulevais instinctivement le matelas, pour finalement y trouver mon arme parfaitement emballée et nettoyée, coincée entre deux lattes.
Soulagée, je la pris dans mes mains, laissant retomber le matelas dans un bruit sourd. Je l'observais un court moment, puis je me mis a la démonter et a observer le canon, fermant un œil. La gravure y était, intacte, sans égratignure. Ce pistolet appartenait à mon père, il me l'avait donné avant que la situation ne dégénère et qu'il ne meurt sans laisser de trace. Il y avait gravé une de ces citations préférées, elle disait : « Deux armées qui se battent, c'est une grande armée qui se suicide. ». Il me la répétait souvent et je n'en avais jamais vraiment compris le sens, jusqu'à aujourd'hui.
Le pistolet était chargé, les deux balles que j'avais utilisées contre la SCP quelques semaines plus tôt avaient été remplacées. J'en conclus donc que mon kidnappeur n'avait nullement peur de moi. Je me détendis un moment, m'allongeant confortablement sur le lit tout en soupirant. J'en profitais pour remonter mon pistolet, prenant soin de chaque pièce. Une fois mon arme prête a tiré, je la replaçais dans son étui et me dirigeai vers la commode. J'en sortis un coiffe-tout, puis l'actionnais en pressant un petit bouton vert. Cette petite merveille permettait d'avoir n'importe qu'elle coiffure en trente secondes. Je réglais le premier calibre sur cheveux épais, le deuxième sur bouclé et enfin le troisième sur couette haute. Je disposais le coiffe-tout sur ma tête, faisant attention d'y rentrer tous mes cheveux. Trente secondes plus tard, j'avais une magnifique couette haute qui trônait en plein milieu de ma tête. Satisfaite, je rangeais l'engin à sa place et retournais m'installer patiemment sur le lit, pistolet à la main, attendant mon ravisseur.

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La rive du temps
ParanormalLa rive du temps Tome 1. Meyara est une fille peu commune, possédant deux cœurs, élue d'une prophétie et habitant le démon du feu en elle. Elle a perdu ses proches et tous ce qu'elle aimait. Elle est contrainte de fuir le gouvernement qui a créer un...