Le soleil commençait à se coucher, laissant les derniers rayons disparaître avec la nuit. J'adorais les couchés de soleil, mélangeant les nuances d'oranges et de roses, la nuit s'installant peu à peu. Je trouvais tout cela fascinant. Manu avait rassemblé du bois afin de faire un feu pour la nuit. J'avais beaucoup de mal à lui faire confiance, gardant constamment mon arme sur moi et le suivant du regard. D'après lui, les journées passées sur ces plaines étaient chaudes, mais les nuits installaient un temps glacial et meurtrier. Stoppant ma contemplation, je m'approchais du tas de rondins et en saisis un, m'accroupissant loin de Manu. Il s'affairait à son feu, créant un grand cercle en pierre et le remplissant de rondin, tandis que je jouais avec le morceau que je tenais entre mes mains.
Lorsqu'il les eut tous regroupés dans le cercle de pierre, Manu sortit un briquet de sa poche, l'actionna et enflamma le tas de bois. Heureux de son feu, il se coucha dans l'herbe recouverte de rosé, le sourire aux lèvres. Je regardais les flammes gagner chaque parcelle de bois, danser sous mes yeux admiratifs qui se fermaient peu à peu. J'étais exténuée de ma journée plus que mouvementée. La révélation de Kira m'avait perturbé et j'avais encore du mal a l'encaisser. Je posais mon regard sur Manu qui contemplait le ciel. Lui aussi il devait être fatigué à force de fuir et de me chercher. Je souhaitais lui faire confiance, mais pour cela j'avais besoin de plus d'informations. Je le questionnerai demain matin.
Cette nuit je montais la garde. Je ne voulais pas laisser l'occasion à Manu de me tuer dans mon sommeil. Il s'était contenté de faire la moue lorsque je l'avais contredit à ce sujet, ne sachant pas quoi faire face à une arme pointée sur lui. Je m'éloignais lentement du feu, m'installant au bord de l'eau et contemplant les étoiles qui se reflétaient sur le lac. J'admirai l'autre rive, m'attardant sur de vieux arbres qui s'y trouvaient. On aurai dit un tout autre monde, un tout autre climat. Tout cela était étrange, mais le spectacle était si merveilleux que je ne m'y attardais pas. Soudain, j'entendis un buisson remuer derrière moi. Je me levais nerveusement, les battements de mon cœur s'accélérant. Je dégainais mon arme, me retournant et découvrant un petit lapin blanc qui remuait le museau. Décidément, ces petites bêtes étaient partout.
Je m'allongeais sur le dos, reprenant mon calme et observant les constellations. Lorsque j'étais plus jeune, ma mère m'avait appris les noms des constellations. Je les connaissais par cœur, sachant les reconnaître entre mille. Malheureusement, cela ne m'était plus utile, car Maman était décédée, torturée et tuée par les SCP. Je me mis sur le ventre, balayant ce mauvais souvenir et regardais Manu. Il s'était endormi paisiblement, ne craignant pas une seule seconde que je le tue. Même pendant son sommeil, il avait ce petit sourire en coin qui le définissait si bien. Je me retournais, soulagé de ne pas avoir à m'inquiéter de lui, puis je contemplais de nouveau les étoiles.
Soudain, un étrange bruit me parvint aux oreilles. On aurai dit des hélices, des hélices d'hélicoptère. Je me levais d'un bond, affolée et scrutant le ciel à sa recherche. L'hélicoptère était assez loin pour que l'on ait le temps de se cacher. Je courus vers Manu, le secouant frénétiquement, mon rythme cardiaque devenant irrégulier. Il se mit à grogner et je pointais du doigt l'hélicoptère dans le ciel étoilé. Il regarda notre feu avec déception et l'ensevelit à contrecœur sous de la terre et de l'eau afin de l'éteindre. Il me prit la main que je retirais aussitôt d'un mouvement brusque. Il se contenta de lever les yeux au ciel avec exaspération, me forçant à me cacher dans le buisson.
Manu arborait un visage énervé qui cachait en réalité une grande inquiétude. Qu'allaient-ils nous arriver ? L'hélicoptère alluma ses projecteurs, se rapprochant rapidement de nous et illuminant notre feu de camp. « Nous sommes foutus », pensai-je. L'engin se posa au sol, envoyant des rafales autour de lui. Un homme posa un pied à terre, ordonnant au pilote de ne pas bouger. J'examinais ses habits à travers le feuillage dense du buisson. J'émis un petit cri étouffé lorsque je vis le corbeau cousu sur sa poitrine. Manu plaqua fermement sa main sur ma bouche, me lançant un regard noir. J'approchais discrètement ma main de mon pistolet, voulant m'en saisir, mais il m'en empêcha. Le SCP fouilla notre petit camp un court instant puis, il hurla par dessus le brouhaha que nous n'étions plus là. Il jeta un dernier coup d'œil avant de remonter à bord de l'hélicoptère qui s'envola dans les airs.

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La rive du temps
ParanormalLa rive du temps Tome 1. Meyara est une fille peu commune, possédant deux cœurs, élue d'une prophétie et habitant le démon du feu en elle. Elle a perdu ses proches et tous ce qu'elle aimait. Elle est contrainte de fuir le gouvernement qui a créer un...