Chapitre 25

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- Arrête ! Je t'en supplie, je n'en peux plus..., déclarai-je faiblement.

Kira m'avait torturé. Et encore je trouvais ce mot trop faible pour la situation actuelle. Il avait effectivement continué. Après avoir cautérisé ma plaie, il s'était amusé à me faire diverses petites entailles sur tout le corps, tout en prenant soin d'épargner mon visage. Cela allait me laisser de belles cicatrices. Il avait ensuite décidé de me battre, mais cela avait malheureusement rouvert ma plaie à l'abdomen, j'avais subi une nouvelle cautérisation et je m'étais évanouie en priant de ne jamais me réveiller. Quand j'avais repris connaissance, mes entailles avaient été désinfectées et ma plaie avait été prise en charge par un médecin. Tout mon corps n'était que bandage et douleur. Il m'avait fait quelques perfusions afin de me donner son sang. Je me sentais faible, mais il avait décidé de continuer à me faire souffrir jusqu'à ce que je cède à sa demande. Je n'avais plus la force de me débattre, plus la force de réfléchir à un plan. Je priais pour que mes amis viennent me sauver.

- Accepte de rester avec moi et tu seras libre.

- Jamais, tu peux toujours crever ! ripostai-je.

Il poussa un long soupir avant de s'emparer d'une longue seringue rouillée contenant un liquide verdâtre. Il la tapota un peu contre son avant-bras et essuya la fine aiguille sur un torchon propre. Il me fit un garrot bien serré afin de faire apparaître mes veines, il attendit un long moment, puis il planta l'aiguille dans mon bras et commença à y injecter le produit.

- Si tu veux jouer à ça, eh bien je déclare le jeu ouvert, mon fils.

*

D'après le positon du soleil, il devait être 16 heures tout au plus. On avait couru une bonne partie de la journée et fait seulement une seule pose. On était à quelques mètres de la porte d'entrée de la base des CDP, mais ce n'était pas notre objectif principal. Zelie s'arrêta brusquement de courir et sortit une carte de la poche arrière de son jean. Elle la déposa au sol et commença ses explications, crayon à la main.

- La porte d'entrée se situe ici, affirma-t-elle en l'entourant grossièrement. La plaque d'égout se trouve à un kilomètre sur la gauche. Manu, tu nous ouvriras la voie. Je ne sais pas exactement quel chemin il faut prendre dans les égouts. Tu nous guideras jusqu'à ce qu'on soit tous à l'intérieur de la base.

Zelie n'attendit pas sa réponse. Elle ramassa la carte, la plia et la remit dans sa poche. Elle nous demanda gentiment de partir devant, car elle avait besoin de discuter seul à seul avec sa sœur. Manu se mit donc en route et je le suivis d'un pas peu enthousiasme. Je jetai un coup d'œil curieux dans leur direction. Zelie donnait une sorte de lettre à Dahlia, l'enveloppe était sale et abîmée. Elle voulut l'ouvrir, mais Zelie l'en empêcha en lui tapotant la main. J'essayais de lire sur les lèvres des jumelles, mais je ne comprenais pas un mot de leur conversation. Je me résignai donc à continuer d'avancer et essaya de ne pas y faire attention. Les deux sœurs nous rejoignirent peu de temps après leur petite discussion. Je voulus les questionner, mais Manu me lança un regard désapprobateur.

Je me mis à accélérer le pas, je n'avais pas de temps à perdre. Aaron avait besoin de nous. Manu se mit à courir et nous firent tous de même. En quelques minutes à peine, on se retrouva devant la plaque d'égout. Tout le monde enfila son manteau de protection, Manu souleva la plaque et il sauta le premier. Après avoir inspecté les alentours, il nous affirma qu'il n'y avait aucun danger. Je le rejoignis, suivis des deux sœurs. Je sortis ma lampe de torche de mon sac et on commença à avancer. On pouvait admirer des tags sur les murs. Cela me rendit un peu nostalgique. Plus jamais on n'en fera, ce monde ne nous le permettait plus dorénavant. Je secouai la tête pour essayer de chasser cette pensée. Ce n'était pas le moment de penser à ça, je devais me concentrer sur notre objectif.

La rive du tempsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant