Gardiens des Panthéons : Ahauréliane Lorélys

Le médaillon

Sous un arbre près du bâtiment principal, il y avait un banc où nous aimions nous rendre pour discuter, Calypso et moi.

Sans nous consulter, nous nous sommes toutes les deux dirigées vers notre endroit favori, marchant sans se parler, ni même se regarder.

J'avais la tête qui bourdonnait un peu. Je me demandais d'où venaient mes hallucinations de tout à l'heure avec ma prof d'Histoire. Etais-je complètement devenu folle ? J'avais déjà eu quelques moments de trouble dernièrement, mais c'était juste quelques absences, pas au point d'imaginer des choses. J'avais beau ne pas aimer cette prof, je ne pouvais me résoudre à croire que ça c'était réellement passé. Et puis Calypso m'en aurait parlé si elle avait vu comme moi.

Non, il était impensable que ça soit réel, j'avais tout imaginé. Il faudrait que je dorme peut être un peu plus, ou que je mange mieux. Après tout, c'était peut être lié au stress du récent déménagement, un trouble psychologique dû aux angoisses peut parfois provoquer certaines visions imaginaires.

Bon, la question de mes hallucinations était maintenant réglée. Restait plus que le médaillon.

Rien que de penser au pendentif, mon mal de tête redoubla, et je perdis l'équilibre pendant un court moment. Calypso n'avait rien remarqué de mon malaise, mais marchait à côté de moi avec un air songeur.

L'image de la gravure me revint en tête, et comme pour la première fois que je l'avais regardé, j'avais la désagréable impression de l'avoir déjà vu, sans pour autant savoir où, ou encore comment.

J'avais une bonne mémoire, et généralement je me souvenais de pas mal de choses, mais là impossible de savoir.

Enfin, nous arrivâmes au banc en bois, et je dû faire des efforts pour ne pas m'effondrer comme une masse. Je sentais quelques gouttes de sueurs descendre le long de mon dos. Il ne faisait pas particulièrement chaud, pourtant, j'étais presque essoufflée.

Comme pour le trajet, nous restons silencieuses pendant un moment. J'avais tellement de choses dans mon esprit, malgré tout, qu'il me donnait l'impression d'être vide, et je n'arrivais pas à réfléchir correctement.

Finalement, Caly brisa le silence.

- C'est quoi cette médaille ?

J'eus un moment d'hésitation. Je ne lui avais pas montré ou parlé du médaillon. Comment pouvait-elle être au courant ? J'étais pourtant sûre qu'elle ne m'ait pas vue avec.

Avant que je puisse continuer mes réflexions, elle ouvrit la bouche comme pour répondre mais paru hésiter, puis elle détourna le regard et répondit :

- Je t'ai vu tout à l'heure ramasser un petit objet brillant et j'ai pensé que c'était un pendentif, ou une pièce, quelque chose dans le genre.

Je me repassais le moment dans la tête. Après tout, elle avait peut être pu me voir. Si je ne pouvais pas lui faire confiance à elle, à qui pourrais-je ?

Et puis c'était un simple médaillon, je ne voyais pas pourquoi je me monterais la tête. J'avais dû sûrement le voir autour du cou d'une des élèves de la classe. Ce bijoux avait forcement un propriétaire, qui devait se trouver dans le lycée, et je devais lui rendre. Ma seule chance pour y arriver était de le montrer à Calypso.

J'ouvris alors la poche de mon blouson, et je fis glisser la fine médaille dans ma main.

Elle le prit délicatement dans ses doigts et murmura alors quelque chose que je ne compris pas. Encore une fois, mais plus frappante cette fois-ci, ses yeux semblèrent changer de couleur.