Science et vie, pas que de la terre...

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Perdu dans ses pensées, accoudée au bord de la barrière, Calypso avait le regard dans le vide, semblant ne penser à rien et à mille choses à la fois. Elle n'avait pas remarqué ma présence. J'étais à moins de deux mètres d'elle, et toujours pas de réaction. A quoi pouvait-elle rêver pour être aussi distraite ?

Je m'avançai encore un peu, discrètement, ne voulant pas la faire sursauter. Elle était de coté, peut être qu'elle ne pouvait pas me voir finalement.

- Bonjour Annabelle.

- Comment tu as su que j'étais là ? m'étonnai-je, non sans être un peu refroidie par le ton de sa voix, plutôt neutre qu'enjoué, et par l'évocation de mon nom complet.

Calypso m'appelait rarement comme ça, les seules fois où elle le faisait, c'était quand ça allait mal. Pour le coup, c'était bien choisi. Ma journée pourrie allait continuer, et je présentai que le pire était encore à venir...

Pour toute réponse, elle haussa les épaules, et se tourna vers moi.

Au moment où ses yeux auraient dû croiser les miens, Caly se concentra sur quelque chose derrière mon épaule. Elle fronça les sourcils, et pendant un instant, je pus voir une lueur d'inquiétude dans son regard.

Je me retournais pour voir ce qu'elle fixait, mais je ne voyais rien d'anormal, autre qu'un groupe devant le lycée, avec des élèves qui n'étaient pas vraiment motivé pour aller en cours, et qui trainaient des pieds après la sonnerie pour s'y diriger quand même, sachant qu'ils arriveraient en retard. La routine quoi.

La sonnerie ! Je l'avais oublié celle là ! Elle avait retentit au moment où j'étais arrivée, et j'allai moi aussi être en retard en cours, ainsi que Caly. Et je détestais arriver en retard.

A l'évocation de Calypso, je me rappelais qu'elle était en face de moi, et que visiblement, soit elle avait une meilleure vue que moi, soit j'étais de nouveau folle, mais elle regardait quelque chose que je ne pouvais pas voir.

Je me retournai vers elle, attendant une réponse dans son regard, quelque chose qui me prouverait que tout allait bien, une réponse à cet énième problème. Les seuls mots rassurant qu'elle trouva à dire furent :

- Il faut qu'on y aille. Tu connais la prof, si on arrive en retard, elle risque de s'énerver.

Là, j'étais perdu. Maintenant, ma meilleure amie était devenue aussi folle que moi.

Nous n'étions plus que toutes les deux dehors, tous les autres étaient déjà rentrés en classe.

Au lieu de me monter la tête avec trente mille théories plus absurdes les unes que les autres, je me dirigeai, Calypso sur les talons, vers le cours de science vie et terre, autrefois mon préféré, mais je sentais bien que celui-là ne le serait pas, loin de là.

J'étais moi-même étonnée de ma réaction, aussi calme et désintéressée, mais bon, qu'est ce qui ne m'étonnait pas aujourd'hui...





Gardiens des Panthéons : Ahauréliane LorélysOù les histoires vivent. Découvrez maintenant