Gardiens des Panthéons : Ahauréliane Lorélys

Sancrificium

- Oh Krystopher... Annabelle, Calypso... Je suis tellement désolé... Je... J'aurais dû la protéger mieux... Je n'ai pas pu...

Ma mère sanglotait, à genoux devant les deux monstres qui la tenaient. Rien que de voir leurs mains posées sur elle, ça me donnait envie de vomir.

- Maman... J'avais envie de crier, mais ma protestation resta coincée dans ma gorge, et seul un gazouillis inintelligible en sortit.

Je m'apprêtais à me jeter contre ces monstres hideux, quand les bras fermes de Krystopher me tirèrent en arrière.

- Non ! Lâche-moi ! Pour qui tu te prends ! C'est ma mère, je dois la sauver !

Krystopher tressailli contre moi, mais resta tout de même ferme. Il me tira vers l'arrière, et ce fut les bras de Calypso qui me tirent prisonnière. Non mais, pour qui ils se prennent tous les deux ?

- Anna, calme-toi, me dit-elle de sa voix la plus douce.

Elle est plus douce que Krystopher, mais me retient avec tout autant de fermeté.

Je commence par résister, mais me résigne lorsque je comprends qu'elle ne me lâchera pas.

Un combat silencieux de regard commence entre toutes les personnes de la pièce.

Calypso se penche à mon oreille, et me murmure d'une voix que seule moi peux entendre.

- Anna, c'est toi qu'ils veulent. Dès l'instant où le combat va commencer, je m'occuperais des deux monstres, il faut que tu sortes d'ici, compris ? Krys et moi allons tout faire pour sauver Catania, je te le promets.

- Non, dis-je dans un sanglot. Je veux vous aider, je veux la sauver.

En disant ces mots, je me rends compte de la stupidité qu'ils représentent. Même si je pouvais, je n'ai jamais appris à me battre, je ne sais même pas me défendre.

Rêve ou pas, ce qui m'arrive est vraiment épouvantable.

- Tu ne peux pas rester Anna. D'une manière que tu ne peux pas encore comprendre, tu es bien trop précieuse pour nous. Tu peux me faire confiance, tu sais que je ne te mentirais jamais. Krys et moi on va tout faire pour que tout le monde ressorte sain et sauf de cette histoire, et je te raconterais enfin ce que tu as besoin de savoir.

Elle marque un petit silence, le temps que j'assimile ses paroles.

N'étant pas certaine de moi, elle redemande :

- Promets-moi que quand le combat commencera, tu partiras.

Pensant le pour et le contre, pendant quelques instants, je me décidais à accepter. Si je ne pouvais pas faire confiance à Calypso, alors je ne pouvais le faire à personne.

Plus pour me rassurer qu'autre chose, j'ajoutais :

- D'accord, je ferais ce que tu me demandes, mais je t'en prie, sauve-la, Caly, sauve-la.

- Je te promets que je ferais tout mon possible.

Elle m'embrasse le haut de la tête, puis me libère de son étreinte. Pendant une seconde, j'hésite à me jeter sur ces satanés monstres, mais j'y renonce. Je ne risquerais que causer plus de dégâts.

Pendant que Calypso préparait ma fuite, Krystopher lui semblait établir un contact avec les monstres.

- Qu'est-ce que vous voulez ? gronda-t-il

Un silence s'ensuivit, et je crus qu'ils n'allaient pas répondre lorsqu'une voix aux intonations étranges retentit dans la pièce :

- On veut la fille.