Quand le "beau aux bois dormant" se réveille...

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Krystopher :


- Puis ce que je vous dis que je ne sais pas !!

Pour la centième fois, je répétais cette phrase aux deux personnes devant moi qui commençaient clairement à m'exaspérer.

L'un, un adolescent blond, avec des yeux bleus/verts, assez grand et imposant, semblait plutôt calme. C'était lui qui posait les questions, et si à première vue il ne paraissait pas s'inquiéter pour moi, plus l'interrogatoire (parce que j'avais fini par décider que c'en était un), plus son visage se fermait, une lueur de curiosité et de gravité dans le regard.

L'autre, une fille jolie bien que assez banale, avec des cheveux châtain et des yeux noisettes, semblait pour sa part totalement dévastée. J'avais beau ne pas la connaître, son état me faisait quand même un peu pitié.

Je m'étais réveillé avec une intense douleur dans tout le corps, une impression de revenir des morts... Et puis voilà, c'était une peu près tout ce dont je me souvenais.

Qui j'étais ? Qui étaient ces gens devant moi ? Qu'est-ce que je faisais là ? Pourquoi ne pouvais-je me rappeler de rien, qu'est-ce qui m'étais arrivé ?

Ca faisait beaucoup de questions, auxquelles pas une seule ne trouvait de réponse.

Je n'avais strictement aucun souvenir de quoi que se soit d'avant mon réveil, aucun flash, aucune sensation... La proximité du binôme me gênait, et je remettais à plus tard la petite inspection de mon cerveau, espérant en tirer quelque chose. Même si je n'étais pas vraiment convaincu du résultat.

Le plus étrange, c'était qu'apparement, ils semblaient en savoir bien plus que moi sur ma vie. Comment était-ce possible ? Est-ce que je les connaissais avant ? Leur visage ne me disait pourtant rien... Ils pouvaient êtres de ma famille, comme ils pouvaient également être mes kinappeurs. Le fait que je sois encore une vie semblait rentre la deuxième option ridicule, néanmoins je restait sur mes gardes.

Juste avant que je prenne conscience, j'avais sentis comme une présence à côté de moi. Plusieurs fois dans mon « sommeil » j'avais été comme électrisé par une puissance, quelque chose qui me réchauffait... C'était une sensation super étrange. Et puis j'avais ouvert les yeux, et une main délicate serrait la mienne, un visage m'était apparue, celui de la fille qui se tenait maintenant loin de moi, comme si je pouvais être dangereux pour elle. Qui était elle ? Pourquoi me surveillait-elle ? Est-ce que j'avais un lien avec elle ? Le garçon était arrivé en trombe derrière elle, plus surpris que inquiet. Ils avaient échangé un regard lourd de sens, puis m'avaient demandé ce que je me souvenais.

Les questions, bien que tournant toujours autour de la même chose, me paraissait réthorique, comme si mon inspecteur connaissait déjà la réponse, mais cherchais plutôt un aveu de ma part. Sauf qu'il pouvait toujours courir, parce que je ne me souvenais vraiment de rien.

- Bon, je répète une dernière fois, soupira le garçon, comment connais tu le nom d'Annabelle, et te souviens-tu d'autre chose ?

- Non, pour la millième fois, je ne sais pas ce qui s'est passé, où je suis, qui je suis, ni même qui est cette Annabelle et pourquoi j'ai dis son nom !! tempêtais-je d'agacement. Il allait me lâcher un jour ou non ?

Seulement, je n'étais pas tout à fait honnête avec eux... Il y avait bien une autre chose dont je me souvenais, mais impossible de leur dire tant que je n'en saurais pas plus sur eux. Notamment si je pouvais leur faire confiance.

Je ne sais pas ce que j'ai du dire de travers, mais la fille en face de moi éclata pour de bon en sanglot. Voilà que, en plus de ne plus avoir de mémoire, d'être en sale état, je faisais pleurer les inconnus !!

Le blond, qui se tenait jusque là de l'autre côté du lit où j'étais installé, vint se placer près d'elle, et la prit dans ses bras pour la consoler. Il lui chuchota alors quelques chose dans l'oreille, pendant un long moment. Ils restèrent ainsi, sans se préoccuper de moi, ce qui me fis me sentir un peu de trop.

C'était peut être mignon, leur petit couple, mais moi j'avais d'autre chose à faire, légèrement plus important que rassurer ma petite amie éploré. De toute façon, je ne savais même pas si j'en avais une dans le passé, avant... ce qui n'est arrivé.

Me jetant furtivement un coup d'oeil, le jeune homme glissa encore quelques mots à la fille. Je ne sus pas ce que c'était, mais cette dernière refusa catégoriquement. Insistant encore un peu, il réussit apparement à la convaincre.

Me lançant un dernier regard emplit de toute la tristesse et la peine du monde, elle tourna ensuite les talons et sortit silencieusement de la chambre.

Me attention se reporta sur l'adolescent, l'ambiance de la pièce étant un peu plus détendue sans la tension de la fille. A ma grande surprise, il se dirigea lui aussi vers la porte, et je crus qu'il allait partir lui aussi. Au lieux de ça, il ouvrit doucement la porte, passa sa tête dans l'entrebâillement et vérifia si la fille était bien partit.

Et bah, joli confiance dans le couple ! Pensais-je.

Après avoir attendu un petit moment, il referma la porte, et vint s'asseoir dans un fauteuil près de moi.

Il me regarda un long moment, me scrutant sous tout les angles, au point que je pouvais presque voir les rouages de son cerveau fonctionner à toutes vitesse. Ses yeux exprimaient un mélange de sentiment que je n'arrivais pas à lire.

Au moment ou j'allais détourner la tête, il commença :

- Maintenant que A... Maintenant qu'elle est partie, on va pouvoir parler tranquillement entre mec. Bon, par où veux tu que je commence ? Argua t-il.

- Par le début ? Lançais sarcastiquement

Il ne sembla pas le moins du monde déranger par ma réponse, et ne releva pas la pique.

Il se lova confortablement dans son siège, prêt pour une grande discussion , comme s'il allait y rester longtemps.

- OK ! Je m'appelle Jonethann Liverds, Gardien au service de Palloundril et fier Angéliens.

Devant mes yeux exorbités, ne pigeant pas un seul mot de ce qu'il venait de dire, il éclata d'un rire franc, qui me fit aussitôt le détester.

Mais comme il était apparement le seul qui pouvait m'expliquer dans quel chaos je m'étais foutus, j'allais devoir le supporter bien plus longtemps que je l'aurais voulu.

- Je sais, tu n'y comprends rien, mais patience, ça va venir...

Gardiens des Panthéons : Ahauréliane LorélysOù les histoires vivent. Découvrez maintenant