Demain, 8 heures

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Voilà pourquoi Krystopher n'arrêtait pas de charrier Caly. Ils se connaissaient depuis longtemps, et surtout ils allaient passer une grande partie de leur vie ensemble. Ils devaient être en symbiose,travailler en équipe, suivre et anticiper les pensées de l'autre,presque le connaître mieux que soit même.

Si Calypso et Krys étaient si bien coordonné lors de l'attaque dans ma maison, c'était pour cette raison. Et moi bien sur, je venais encore d'apprendre une chose nouvelle sur une des personnes que je pensais le mieux connaître au monde...

J'avais l'impression de sentir le monde trembler et s'effondrer sous mes pieds, tout mes repères, ma vie d'avant, plus rien n'en restait.Pire, tout ce à quoi je tenais ou croyait me donnait l'impressionde me trahir. Et moi, j'étais impuissante, je voyais ce désastre sans pouvoir rien faire. J'avais vu ma mère mourir, puis j'avais appris que la femme qui berçait mes plus tendres souvenirs n'était pas ma mère. J'avais trouvé un semblant de réconfort et de stabilité auprès d'une personne qui m'avait rejeter quelques heures après. Enfin je venais de comprendre que la personne en qui j'avais confiance n'était pas celle que je croyais vraiment.Tout ces moments ensemble, je pensais les passés avec Calypso, la fille un peu perché mais adorable avec qui j'étais amie, alors que c'était seulement une personne venue pour me surveiller.

Etait-ceréellement sincère ? Passait elle du temps avec moi car elle m'appréciait, ou seulement car c'était son travail ?

Voilà dans quelle impasse et dans quels genres de questions baignait ma vie désormais.


Assise en tailleur sur mon lit, du moins dans la pièce que je m'étais attribué comme chambre, je réfléchissait à ce qui me poussait à rester ici. Parce que, aussi étrange que cela puisse être possible,j'avais pendant les quelques derniers jours eu le sentiment d'enfin me sentir à ma vraie place. D'être enfin moi, et non une sorte de moi n'étant pas complète. Au lycée, j'avais l'impression d'être une personne fausse, ne pas être la véritable Annabelle. Alors qu'ici, même si je n'avais pas vécu la meilleure semaine de ma vie, j'étais comme pleinement moi. Enfin la où je devrais être.


Maissi je voulais m'épanouir enfin, je devais premièrement régler mon problème avec Calypso. Sans elle, sans relation avec d'autres, je n'y arriverais pas, pas seule. J'avais décidé d'éviter Krystopher (qui apparement avait fait de même puisque je ne l'avais pas ne serait-ce que croisé depuis deux jours).

Secouant la tête, j'éloignais vite fait mes pensées de ce garçon. J'avais passé toute une soirée à essayer de le comprendre, jusqu'à devenir à moitié folle. Comprendre cette personne aussi attachante que déstabilisante, totalement dépourvue de sens ou de logique dès qu'il sagit d'être humain et de ressentir des émotions était impossible. Je ne savais même pas si lui au moins s'y retrouvait.

Poussant la porte, je me dirigeais vers la chambre de Calypso. Après notre discussion d'hier après midi, j'avais prétendu être fatigué, pour ne pas lui montrer mon trouble. Méfiante, elle m'avait toutefois laissé seule.

Mais aujourd'hui j'avais vraiment besoin de savoir si elle avait été honnête avec moi. Je savais pertinemment que la réponse avait le pouvoir de me détruire, mais ne pas savoir ne m'aidait pas non plus.

Arrivé devant sa porte, j'attendis quelques instants. Prenant une grande respiration, je levais la main pour frapper, mais la porte s'ouvrit lentement avant même que je n'y ai touché.

Jene sais pas si un jour j'arriverais à m'habituer à toutes seschoses surnaturelles.

Caly était au milieu de la pièce, assise en tailleur, les yeux fermés, la respiration calme. J'en déduisis qu'elle devait faire une sorte de travail de méditation où quelque chose dans le genre.

Gardiens des Panthéons : Ahauréliane LorélysOù les histoires vivent. Découvrez maintenant